jeudi 24 avril 2014

Difficile gestion


Aujourd’hui, pas de poisson ni de belle  image. Je souhaite apporter une réponse à un anonyme qui avait laissé un commentaire au sujet de "la réglementation de 2014". La lisibilité des commentaires n’étant pas optimale, je préfère carrément y consacrer un article.

Commentaire de l’anonyme :

Serait-il envisageable de faire une pétition pour la protection de l'ombre et l'absurdité de ce retour en arrière ?

Il faudrait aussi en faire une pour stopper tous les rejets d'égouts ou d'industrie dans la Moselle (a Épinal par exemple au niveau de l’hôtel ibis, ou encore vers la ZI de Chavelot où un industriel relâche une eau d'une couleur plus que dégueulasse et en toute impunité). L'ombre est un poisson fragile, très sensible à la pollution, et c'est par pour rien qu'il est considéré par les scientifiques comme un bio-indicateur de la qualité de l'eau.

C'est désespérant que les politiques ne comprennent pas l'intérêt de préserver les rivières (et trop de pêcheur aussi, ce qui se comprend encore moins). La pêche de loisir est pour beaucoup de pays un ressource économique très importante et c'est vrai seulement parce qu’ils ont donné une grande importance à leur milieu aquatique avec des règles strictes.

Je pense qu'en France, le système d'AAPPMA n'est pas efficace. Il nous faut une gestion plus harmonieuse et global de nos cours d'eau avec une vrai autorité compétente qui s'appuie sur des études scientifiques et non pas sur le désir des pêcheurs (et surtout des viandards). Une gestion à la patchwork n'a jamais été efficace.


Ma réponse :

Quand on connait l’investissement des pêcheurs et le poids des pétitions, ce serait gaspiller de l’énergie pour rien. Il suffit de voir ce qui s’est passé sur le Doubs, la Loue, la Bienne, pour en être convaincu.De plus,  cette mesure a été prise à titre expérimental pour une année. La période sélectionnée n’est pas la plus propice pour pêcher l’ombre donc il vaut mieux être patient pour le moment.

Concernant les pollutions, il y a en effet des rejets. Maintenant, sans mesure précise et juste avec notre simple regard de pêcheur cela peut choquer. Il faut tout de même savoir que les entreprises sont surveillées et ne peuvent rejeter en toute impunité, tout et n’importe quoi. Je suis convaincu qu’il y a un impact sur la rivière mais comment faire autrement ?  Personnellement, j’ai déjà œuvré pour faire stopper quelques rejets sur d'Épinal. La commune est réactive mais cela peut prendre de gros délais car il y a un coût financier et des études à faire. Le rejet en face l’hôtel Ibis est répertorié depuis un moment. Le problème n’est pas permanent d’où la difficulté de trouver son origine.
En accord avec le Maire d'Épinal, je compte faire le point des rejets sur la ville prochainement et les transmettre afin d’essayer d’en supprimer quelques-uns. Nous avons un Maire qui essaye de faire un maximum et prend en compte nos requêtes. C’est loin d’être le cas partout et pour cela je le remercie publiquement.


Au sujet des AAPPMA, il y a sans doute beaucoup à dire. L’efficacité de ces dernières est souvent liée à la participation des pêcheurs. Pour faire simple, sur une AAPPMA d'environ deux mille adhérents, comment seul un conseil d’administration pourrait tout gérer tout en  sachant qu’ils sont limités à 15 membres ? L’investissement des pêcheurs est quasi nul.  Il suffit de voir la moyenne d’âge des conseils d'administration pour se rendre compte que les jeunes ne s’investissent pas. En revanche les critiques et les donneurs de leçons sont très actifs sur les réseaux sociaux …

Je suis invité aux réunions de conseil de mon AAPPMA et je peux témoigner qu’ils abattent du boulot. Mais pour autant ils ne sont pas aidés par l’administration d’une manière générale. Un des problèmes récurrents à mon sens est que, de plus en plus, l’état se dégage de nombreuses responsabilités et compte sur le bénévolat. Un simple exemple: la garderie. Où est l’époque du CSP et des "gardes fédéraux" ? Les gardes-pêche particuliers, c’est bien. Mais il ne faut pas oublier qu’ils sont limités dans leurs actions et que surtout nombre d’entre eux travaillent. Ils ne peuvent pas remplacer des professionnels qui pourraient être sur le terrain tous les jours …

Je finirai ce sujet  en invitant les pêcheurs à se sentir concernés par la vie de leur AAPPMA et pour les plus concernés d’entre eux de demander à entrer dans les conseils d'administration afin d’apporter leurs idées.



J’ai essayé de répondre en étant le plus objectif possible mais il y a sans doute encore beaucoup à dire.
A la revoyotte …

mercredi 23 avril 2014

Visite de l'ami Helvète


Il y a déjà quelques années, bientôt dix ans, je rencontrais un personnage haut en couleur.  Sans faire durer le suspense plus longtemps, il s’agit de mon ami helvète, Daniel. J’ai déjà eu l’occasion de relater sur le blog quelques-unes de nos aventures. En cherchant un peu, vous les trouverez sans doute. Cette fois, Daniel m’avait passé un courriel pour m’expliquer qu’il souhaitait faire un petit séjour dans ma région vers le quinze avril. Après quelques échanges de courriels, j’ai réussi à me libérer un créneau sur une journée. A cette saison, il est bien difficile de trouver un bout de rivière où la pêche est possible sans déranger les ombres en pleine période de reproduction ou tout juste sorti du frai. Je ne fais pas partie de cette population de pêcheur qui se permet tout et n’importe quoi et qui plus tard dans la saison viendra se plaindre …

Ce seize avril, le "jeune padawan", Seb, est de la partie également. Une fois la rivière choisie, il ne nous reste plus qu’à trouver un ou deux poissons disponible. La rivière est très basse, très claire et le fond déjà colmaté ! Il n’y a pas d’éclosion, quelques truites sont visibles mais impossible à pêcher. Le vent du nord et aussi nord-est par moment ne favorise pas nos desseins. Au bilan, le matin, les trois comparses que nous sommes sont capots. Ce n’est pas un problème, le temps passé ensemble nous procure déjà une immense joie. Durant la matinée, je ferai un cliché bien sympathique que je suis heureux de vous présenter ci-dessous. Une toute petite truite de l’année qui, je l’espère, deviendra grande si elle ne croise pas un de ces "viandards" sur la longue route qui la mènera jusqu’à la reproduction …


Les truites se reproduisent sur certains secteurs : il s’agit de véritables sanctuaires qu’il faut absolument protéger. Voilà en partie pourquoi je ne dis plus grand-chose sur les endroits que je fréquente. Pendant une période, je pensais pouvoir partager: je me suis trompé ! Il y a trop de pêcheurs malhonnêtes pour donner les bons plans.
Dans l’après-midi, sur un secteur à l’abri du vent, la partie de pêche a vraiment commencé. Quelques timides gobages s’offraient à nos yeux. Je vais garder en souvenir le premier poisson possible à pêcher que nous avons laissé à notre ami helvète. Un gobage régulier se produisait sur un amorti de courant. L’approche de Daniel fut tellement parfaite que lors du posé de réglage, sur la droite de la truite en poste, une autre truite a sauté sur l’artificielle. Surpris, le ferrage de Daniel fut bien trop appuyé et la casse inévitable. Quelques minutes plus tard, la belle gobeuse de l’amorti prenait la pose avant de retourner à l’élément liquide.


Durant presque tout l’après-midi, nous avons eu la chance de trouver quelques poissons en poste. Aussi bien sur les courants que contre des roches ou encore le long des souches. Il a fallu par moment sortir toute notre science pour parvenir au but ultime: capturer une truite. Le vent ne nous a pas quittés un seul instant et cela nous a valu une situation plutôt amusante. Sur les vingt derniers mètres de rivière qu’il restait  à pêcher, c’était au tour de Sébastien de tenter sa chance. Malheureusement, sa mouche sèche s’est fichée dans une branche. Les poissons tant convoités continuaient à se saisir des derniers éphémères qui dérivaient. Il aurait été dommage de déranger tout ce petit monde bien à table et surtout de ne pas les tenter. Nous avons demandé à Sébastien de ne pas bouger. Il a juste relevé sa canne afin que nous puissions à notre tour essayer de capturer une belle. En deux temps, trois mouvements, Daniel et moi avons réussi à prendre chacun une truite ! Cela nous laissera à tous les trois un bon souvenir même s’il aurait été préférable que le jeune "padawan" capture un de ces poissons. N’est pas le roi de la branche qui veut …

Je reverrai mon ami Daniel dès ce week-end car le club mouche la phrygane de Fribourg fête ses vingt années d’existence au réservoir de la Moselotte et je suis cordialement invité pour le repas du soir. Nous partagerons donc la partie de pêche une fois de plus avec grand plaisir.

A la revoyotte …