Aujourd'hui reprenons le cours de l'histoire des truites de l'AAPPMA d’Épinal. Lors du précédent article, les œufs venaient d'être fécondés et disposés dans les clayettes puis mis dans l'obscurité. Ci-dessous nous allons observer les œufs après 250 degrés jours. On voit très bien que l’œuf est embryonné. Le petit point noir à l’intérieur de ce dernier est le signe révélateur. Nous pouvons également constater qu'un léger dépôt s'est formé à la surface de l’œuf. Ce dépôt agit un peu comme un protecteur et n'est pas dangereux pour le futur alevin.
Œufs de truites à 250 degrés jours |
Dans l'image suivante, nous observons que les oeufs commencent à éclore. Une petite queue sort de ce qu'il reste de l’œuf, à ce stade nous sommes à 330 degrès jours. C'est donc la naissance des futures truites que l'on dénomme à ce stade des alevins avec vésicules.
Les alevins se nourrissent de cette vésicule dans un premier temps. Plus tard ils se transformeront de manière définitive en petits poissons. Deux possibilités s'offrent, soit attendre la transformation complète de l'alevin, soit l'introduire dans le milieu naturel lorsqu'il reste encore un peu de vésicule à résorber. Cette deuxième solution semble la plus appropriée. En effet avant la résorption complète, l'alevin peut commencer à se nourrir seul et devient autonome. Il arrivera mieux à survivre dans cette jungle qu'est le ruisseau ou la rivière.
Vésicules à 350 degrés jours |
L'AAPPMA d’Épinal a fait le choix de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier cette année, si je puis dire ! Grâce au contrôle journalier de l'état d'avancement des œufs, certains ont été placées dans des "boîtes Vibert" quelques jours avant leur éclosion. Les boîtes ont été placée sur des secteurs où la présence de quelques truites subsistent encore sur la Moselle. L'objectif de cette nouvelle façon de faire est d'essayer de booster la population de truites sur la Moselle. Depuis de nombreuses années les efforts étaient portés sur ses affluents et le constat est mitigé sur certains d'entre eux. Il est inutile de perdre de l'énergie à vouloir "installer" une population là où elle n'est pas viable. Pendant ce temps, sur les ruisseaux porteurs des alevins ont été déposés avec délicatesse. Désormais il faut laisser le temps faire son œuvre et peut être que nous retrouverons certaines de ces truites ...
Alevins disséminés dans un ruisseau à 440 degrés jours soit trente sept jours après l'éclosion |
Ce programme est prévu pendant, au moins, trois années afin d'obtenir un minimum de résultat. L'affaire est donc à suivre. J'ai bon espoir que cela fonctionne car nous avons réussi à stabiliser une population d'ombre commun sur la Moselle, donc pourquoi pas les truites sur des secteurs bien ciblés. Autre source d'espoir, l'exemple du parcours no-kill d’Épinal, où depuis que nous ne relâchons plus de truites arc en ciel, les petites truites Fario colonisent à nouveau ce dernier.
Le but de l'écloserie d'Epinal n'est pas de vouloir produire des quantités industrielles et de déverser des truites n'importe où. C'est un simple soutien sur des secteurs très localisés. Reste à espérer que les pêcheurs se montreront respectueux de ces petites truites si toutefois ils en rencontrent lors de leurs pérégrinations halieutiques sur la fabuleuse Moselle !
A la revoyotte ...
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