dimanche 29 juillet 2012

La magie du coup du soir


Cela faisait un bon moment que je n’avais pas effectué un coup du soir. La semaine dernière, j’avais une journée de récupération. Avec mon padawan, Seb le couvreur, nous avions décidé de passer la journée sur la haute Moselle. Je me faisais une joie de pouvoir pêcher à vue car le soleil était au rendez-vous. Seulement j’allais vite déchanter : les truites allaient se montrer tatillonnes ! Dès le début de la partie de pêche, vers neuf heures trente, il y avait un truc qui ne collait pas. Sur le premier secteur, c’était comme si la rivière s’était vidée de ses habitantes !

Sur le deuxième secteur prospecté, quelques belles truites sont bien présentes mais elles ne s’alimentent pas. A cet endroit de la rivière, le soleil est mal orienté. À chaque tentative de lancer, les truites voient l’ombre de la soie ou du bas de ligne projeté sur la rivière et c’est la fuite assurée. Bizarrement, même en pêchant dans l’ombre, les poissons viennent voir les nymphes extra-légères mais se refusent à croquer dedans. Il va falloir que je sorte toute ma "science" pour réussir à leurrer deux poissons durant cette matinée. Même sans prendre grand-chose, le spectacle valut le détour: nous aurons observé de nombreux poissons. Bien après l’heure de midi, il était temps de rejoindre la voiture afin de prendre un casse-croûte bien mérité.

L’après midi, légèrement plus en amont, les poissons sont toujours aussi récalcitrants. Toutefois, un gobage retient toute notre attention. Une truite gobe devant des renouées du japon, le long d’un mur. Des arbres gênent le lancer arrière mais le coup reste jouable. Malgré mon insistance (car je sais qu’il est capable de le faire!) mon padawan n’ose pas tenter le coup ! Donc je vais m’y coller. La mouche passe bien à la deuxième dérive mais rien ne se passe. Je vais faire plusieurs tentatives sans succès. En fait, je pêche à contre temps: le poisson monte ou trop tôt, ou trop tard. Une fois dans le bon timing, à priori l’artificielle ne convient pas ! Je vais enfin trouver le salut avec une éphémère à ailes possédant un corps orange. Ça sera d’ailleurs la mouche "sèche" qui restera liée à mon bas de ligne jusqu’à la fin.


Plus tard, je souhaite me rendre sur un autre secteur où j’ai découvert une belle truite dernièrement. Pour le moment, elle refuse tout ce que je lui présente mais je ne désespère pas de la prendre à la nymphe à vue. Ce ne sera pas pour cette fois car l’ombre est déjà bien avancée sur le poste de la bête. Je ne pourrais pas la tenter. Qu’à cela ne tienne, nous allons attendre un long moment avant de voir apparaître les premiers gobages en amont d’un gros pool. Il faut faire un long déplacement dans l’eau au risque de faire fuir tous les poissons. A ce jeu de quitte ou double, nous allons perdre ! Il va falloir rester calme un long moment avant de voir de timides gobages réapparaître. C'est à partir de ce moment-là que la pêche va devenir magique ce soir-là. Le premier poisson est situé sous des branches. Le coup semble difficile au départ mais finalement, après un moment d’observation, je me rends compte que le courant va porter la mouche directement dans la gueule du poisson. A la première dérive, la truite n’a pas d’autre choix que de se saisir de l’artificielle. Après une belle bagarre, j’échoue la bête dans l’épuisette et la relâche illico. Une autre est toujours en poste à quelques mètres, juste en amont, devant une roche. Encore une fois, à la première dérive, je tombe juste. La truite gobe la mouche : je ferre mais je dépique aussitôt !

Dix mètres plus haut, deux autres poissons sont attablés. Cette fois, ils sont en pleine eau, sans obstacle. Mon padawan a remballé depuis longtemps son matériel: Dommage. Je me dis qu’il serait bête de ne pas les tenter. Le plus difficile était de se déplacer sans faire de bruit. Une fois à portée de tir, la première truite est toujours en poste. Une fois de plus, à la première dérive, elle monte s’emparer de mon éphémère. A peine ai-je relâché cette fario que la deuxième gobe quelques mètres en amont. A ce moment là, Sébastien me demande de lui donner l’appareil photo numérique. En principe, cela me met la pression mais là, ce soir, je suis intouchable. La preuve avec la vidéo ci-dessous.


La qualité n'est pas terrible mais on essayera de mieux faire à l'avenir. A priori, quelques réglages s'imposent. Encore une fois, au premier posé, la truite prend avec violence la mouche. Durant le combat, elle va nous gratifier de deux magnifiques chandelles sans toutefois réussir à se défaire du piège. Après ce dernier combat, quelques poissons gobent encore plus haut. Je me raisonne à me dire que pour aujourd’hui, il faut savoir s’arrêter. Il nous reste un gros kilomètre à parcourir pour rejoindre la voiture avant la nuit. Cela nous laissera le temps de savourer encore un peu les instants magiques vécus ce soir. Vivement la prochaine fois et à la revoyotte …

jeudi 26 juillet 2012

Test de soies synthétiques


Aujourd'hui parlons un peu des soies synthétiques pour la pêche à la mouche. Depuis quelques années, j'ai l'impression d'être un grand consommateur de soies, notamment les TT de chez Lee Wulff et les Sylk 444 de chez Cortland . Il est vrai que je pêche de façon très régulière mais tout de même. L'usure de certaines soies me semble assez prématurée. Est-ce la qualité des soies qui laisse vraiment à désirer ou alors est-ce la qualité des nos eaux de nos rivières qui agresse les soies ? La dernière en date était une Lee Wulff Triangle Taper flottante de couleur Ivoire en N°5 qui s'est usée en trente sorties de pêche seulement. Depuis, je teste deux nouveaux modèles : une Orvis et une Scientific Anglers.

Le premier modèle est une des dernières nées de la firme Orvis: référence HYDROS 3D fly line flottante N°5. Le revêtement peut paraître assez surprennant de prime abord. La surface de la soie n'est pas lisse: elle est plutôt en relief d'où son nom je suppose. Cet aspect particulier contribue sans doute à offrir une surface de contact moins importante avec l'eau donc par ce simple fait, une flottabilité plus élevée. Ce qui semble le plus étrange, c'est le bruit provoqué par le passage de la soie dans les anneaux de la canne mais au final on s'y habitue. Cela ressemble à s'y méprendre au frottement d'une soie qui aurait fait un passage dans un bac à sable ! J'ai relié à cette soie un bas de ligne classique pour la pêche à la nymphe à vue. Les posés sont discrets en comparaison avec le modèle précédent. Pour le moment, cette soie convient parfaitement bien à ma canne Orvis Zéro Gravity Hélios en 9 pieds soie de 5. Petit point supplémentaire, l'emballage de cette soie est réalisé en carton recyclé donc un peu plus respectueux de l'environnement. Bien vu ! Pour ceux qui souhaiteraient en faire l’acquisition, je me la suis procurée chez Jérémy de "Pêche 2001" en Belgique.


Le deuxième modèle que je teste en ce moment est différent. Il s'agit du modèle Mastery VPT (Versatile Présentation Taper) de chez Scientific Anglers en soie de 5 également. J'ai utilisé ce dernier sur le parcours No-kill d'Epinal et la Marne. La soie est bicolore. La pointe vert olive, le fuseau de lancer orange et le running line à nouveau vert olive. Le changement de couleur permet sans doute aux débutants de mieux visualiser le moment où la soie charge la canne. La soie parait bien plus grosse sur le fuseau  par rapport à l'Orvis 3D mais pour autant, la pointe compense bien et au final les posés restent discrets sous réserve de ne pas trop plaquer. Cette soie m'a été fournie par le magasin "Cast-Again" de l'ami Sébastien que je remercie au passage pour ses conseils. Par la même occasion je me suis procuré le produit pour entretenir les soies de la même marque afin de peut-être prolonger leur durée de vie. Petite précision, sur les deux modèles il y a une boucle qui permet de relier le bas de ligne par un système boucle dans boucle. Je le supprime car je trouve que cela alourdi la pointe et transmet mal l'énergie. Je relie mon bas de ligne à la soie par un nœud Albright.

Quitte à faire des tests, je me suis amusé à modifier de façon plutôt drastique mon bas de ligne. J'ai supprimé tous les brins intermédiaires finissant par cinq. (quarante-cinq - trente-cinq - vingt-cinq)

En résumé, voilà la formule que j'utilise sur cette soie :

Le bas de ligne jusqu'au 20/100 est composé de maxima chaméléon recuit à raison d'une minute pour 10 centièmes.

Diamètre 50/100 longueur 70 centimètres
Diamètre 40/100 longueur 70 centimètres
Diamètre 30/100 longueur 70 centimètres
Diamètre 20/100 longueur 70 centimètres plus une "perfect loop"

Le fil du porte pointe et de la pointe est constitué de Rio powerflex
Porte pointe diamètre 15.2/100 longueur 60 centimètres
Pointe diamètre 12.7 ou 10.2/100 de 1.20 mètre à 3 mètres.

Pour les bons lanceurs, il est possible de rajouter du 17.8/100 dans les mêmes proportions afin de rallonger encore un peu le bas de ligne.

Ce bas de ligne se pose d'un seul tenant; même avec un léger vent. Il a déjà séduit quelques padawans ... Il ne vous reste plus qu'à faire vos propres essais et vous m'en direz des nouvelles, ou pas !

A la revoyotte ...

lundi 2 juillet 2012

Sortie mensuelle du club mouche d’Épinal sur la Bruche


Samedi 16 juin, sept heures, départ pour l’Alsace où nous attendent Charles et ses joyeux drilles pour une partie de pêche endiablée sur la Bruche. Un accueil bien sympathique avec les traditionnels Bretzels nous attendait. Par petits groupes et accompagnés par les membres du club Baetis Rhodani, nous avons découvert la Bruche sur les lots de l’EDW. Les truites de taille démesurée nous attendaient et ont réservé de grosses surprises à ceux qui pêchaient trop fin ! Pour ma part, lors de la prise d’une riquette, un monstre a surgi de nulle part pour essayer de la croquer mais en vain. Le midi, un super moment de convivialité et d’échanges a eu lieu autour du casse croûte dans un petit coin bien agréable en bordure de la rivière.

Un bon moment autour du casse-croûte. Crédit photos: Lauryves
L’après midi, les petits groupes se sont à nouveau répartis sur le cours de la rivière avec même, pour certains, la visite d’une passe à poissons. La pêche a été plutôt difficile mais peu importe, c’est plutôt l’ambiance qu’il faut retenir. Même le coup du soir, tenté par les deux "Seb padawan" et moi-même n’a pas tenu toutes ses promesses. La faute à une dépression qui pointait son nez. Cependant quelques thymallus et autres farios ont eu le loisir de goûter au fer de nos hameçons.

Encore merci à Charles et son équipe pour son dévouement et l’organisation de notre venue. Merci aussi à Claude pour les infos juste avant notre venue. La sortie a visiblement bien plu. Donc je pense pouvoir dire que nous reviendrons faire un petit pèlerinage sur vos terres ! A la revoyotte ...