lundi 24 septembre 2012

Les vendanges dans les Vosges


Ce week-end pas de pêche, mais c'est pour bientôt. Je me réjouis d'aller rendre visite aux poissons suisse prochainement. Cela est une autre histoire. Avec l’automne qui arrive, c’est la saison des vendanges qui revient. Comme depuis quelques années, je suis allé égrainer les raisins de la récolte 2012.


Cette année nous étions moins nombreux que l’an passé. Par conséquent, une bonne grosse journée de labeur nous attendait. La pluie dans la nuit précédente avait détrempé le terrain. Pour les cueilleurs, la terre collait aux bottes ! Pour ma part, comme à l'accoutumée, j’ai passé la journée à l'égrappage des fruits sur la grille. Ici point de pressoir, mes deux mains le remplacent. Ainsi ce sont deux bonnes cuves de pulpe et de jus de raisin qui seront extraites de la vigne. Comme toujours, j’ai mangé quelques grappes, tel un fennec …

Une fois la moitié de la vigne récoltée, c'est la petite pause avec le café et la brioche. J'aime aussi bien boire un canon de rouge de l'année d'avant lors de cette pause. Une fois la récolte terminée, sonne l'heure du casse-croûte. Au cul de la vigne, comme je me plais à l'appeler. A cet instant, à nous, le pâté, le ratafia, la saucisse, le vin de pissenlit, le jambon fumé, les fromages et les gâteaux et je vous en passe ! Super souvenirs du gâteau aux poires et pépites de chocolat !


Après ces agapes, il faut redescendre à la ferme afin de transvaser le fruit de la récolte dans les cuves où la fermentation se produira. A peine le transvasement terminé qu'il faut tirer le jus de raisin. Tirer également le gris qui fermentera dans les petits tonneaux en bois. Ensuite, il faudra réaliser le grand nettoyage du matériel. Enfin pour finir la journée, tout le monde se retrouve autour de la table pour le repas du soir. Merci les amis, pour ces bons moments. C'est la quatrième fois que je réalisais les vendanges chez les amis et ce fut encore un grand moment. La tradition a une fois de plus été respectée. Espérons que la transformation du raisin en vin se passera au mieux afin d’avoir bientôt un bon rouge à boire lors de la pause du matin l'année prochaine !

mardi 18 septembre 2012

Une fermeture en catimini


Le week-end passé, c’était la fermeture des rivières de premières catégories pour le département des Vosges. Malgré un niveau d’eau plutôt bas et compte tenu des températures moins élevées, je comptais dire au revoir à la rivière. Le samedi avec le club mouche d'Épinal, nous avons organisé notre sortie mensuelle sur la Moselotte. Les callitriches ont envahi la rivière sans commune mesure. Que dire des poissons blancs! Ils ont colonisé toute la partie aval de la rivière. Il devient presque impossible d’approcher le peu d’ombres commun qu’il reste car ils sont sans cesse dérangés. Petite satisfaction dans l’après midi, une petite truite s’est laissé leurrer par une nymphe non lestée, à vue. La jolie mouchetée n’avait pas flairé le piège tendu.Elle en a juste été quitte pour une bonne frayeur puisque aussitôt relâchée, après une photo.

La fameuse truite de la Moselotte, sans doute une grande guerrière !  (Photo JC W)
Un peu plus tard avec les amis du club, nous sommes redescendus plus en aval sur la Moselle espérant prendre des poissons de taille plus respectable. Malheureusement pour nous, le courant ne se faisait pas sur le secteur tant convoité. En effet, un barragiste, encore un, retenait l’eau. Il a donc fallu se rabattre sur deux tout petits secteurs. Nous avons pêché à tour de rôle les quelques ombres communs qui se trouvaient être à table. Quelques vandoises se sont également mêlées à la fête. Ce n’était pas une grande sortie mais il fallait être là. Encore une fois, ce fut un bon moment de partage au cours de cette journée.

Le dimanche, en milieu de matinée, je décidais de rendre une dernière visite à la haute Moselle. Pas forcément pour y pêcher mais juste pour faire une balade. Arrivé sur place, le constat est accablant, le fond est colmaté. Les quelques gravières ont complètement disparu pour laisser la place à une couche de dépôt marron foncé. Les feuilles commencent à tomber des arbres et par endroit la surface de la rivière est carrément tapissée. Impossible de pêcher. Plus en amont, sur un secteur légèrement plus courant, l’eau est blanchâtre et sent une fois de plus la lessive. Constat déjà effectué en août dernier ! A priori rien ne bouge …

Un joli sac poubelle sans doute jeté depuis un pont tout proche ...
Je redescends dans un petit bois et me colle contre un arbre. J’observe le manège de quelques truites. Je vais finir par me décider à pêcher un peu car elles se nourrissent. Rapidement en pêchant à l’arbalète, je fais craquer deux poissons à l’aide de petites nymphes non lestées. Les jolies truites rejoindront très rapidement l’élément liquide, comme toujours. Plus tard, un autre poisson cette fois de taille assez conséquente attire mon attention. Je pense que la taille est supérieure à quarante-cinq centimètres. Ce poisson est superbe, il se nourrit une fois en surface, une fois entre deux eaux. Il fait son petit tour et revient se poster. J’essaye de faire un lancer arbalète. La truite entend la nymphe tomber. Elle se dirige dessus, l’observe, tourne autour et finalement l’ignore ! Pire que ça, elle quitte sa position comme pour me dire : Dark, je t’ai vu et je sais ce que tu veux faire …
Je reste sur place un moment en attendant son retour. Ma patience finira par payer. Tout à coup, je vois la truite arriver tranquillement par l’amont. Je lui envoie la nymphe sur son passage à l’aide d’un lancé arbalète. Cette fois, tout se passe bien, la truite ne réfléchit pas, elle enfourne la nymphe. Je ferre. Le poisson est pendu mais déjà il tire comme un damné. Je modifie le réglage du frein de mon moulinet Danielson, le poisson est trop gros. J’essaye de bagarrer mais c’est déjà trop tard. La maligne est à sa vitesse de nage maximum. Je risque la casse du fil si j’essaye de bloquer. Il faut dire que je n’ai pas changé ma pointe, pourtant j’en aurais eu le temps. Je suis en dix centièmes, cela me semble bien peu par rapport à la taille de ce poisson qui connait parfaitement l’environnement dans lequel il évolue. Il connait tellement bien qu’il va finir sa course sous des racines. En tentant de l’extirper de là, je suis obligé de tirer sur la canne à la limite de la rupture du fil. D’un coup, je sens que cela vient, mais bizarrement, plus de défense. Je vais juste ramener un paquet d’algues accrochées à mon hameçon !

On ne peut pas gagner à tous les coups et cette fois là, je n’avais pas mis tous les atouts de mon côté. C’est ainsi que va se terminer ma saison sur la première catégorie. Ensuite, j’irai prendre quelques photos de déchets trouvés au fil de l’eau.

Des canettes abandonnées par quelques individus peu scrupuleux !
Au moment de finir cet article, je souhaite vivement que l’eau arrive sur les sommets Vosgiens. Cette année, j’espère que les pauvres truites auront une rivière en ordre au moment de la reproduction. L’année dernière, cela n’a pas été le cas et je pense que la rivière ne pourra pas supporter longtemps des années sans reproduction. Personnellement, je trouve que les truites de la Moselle sont déjà de sacrées guerrières comme dirait l’ami Christophe VIGROUX. Il suffit de voir dans quel cloaque elles habitent en ce moment pour s’en persuader. Mes chères truites, je vous souhaite bonne chance pour survivre et j’espère vous revoir l’année prochaine …

mardi 11 septembre 2012

La Moselle, rivière massacrée


Aujourd’hui, je suis triste. Je suis triste de constater qu’une fois de plus, nos rivières et plus particulièrement la faune et la flore, ne pèsent rien aux yeux de certains. Ces mêmes individus ne savent que tirer profit de la rivière. Comment ça, allez vous me dire ? Tout simplement à l’aide de micro-centrale électrique. C’est la grande mode, tout le monde (médias, politiques, écolos de tous bords) nous rebat les oreilles avec les énergies propres et renouvelables. J’aimerai bien que quelqu’un vienne m’expliquer ce qu’elle a de propre cette énergie …

Barrage HARTMANN avec les trois portes ouvertes - 10 Septembre 2012 vers 11h00
Déjà en temps normal, il y a de quoi être scandalisé par les marnages sur la rivière même en période d’étiage. La rivière subit des variations de débits en quelques minutes qui détruisent petit à petit l’écosystème. Les larves d’invertébrés sont emportées à la montée d’eau, des gravières sont mises à sec, etc… Pendant ce temps là, il y a quelques personnes qui s’enrichissent à vendre de l’électricité à EDF qui est obligé de l’acheter au prix fort.
Cette fois, c’est pire que tout. Toute la retenue d’eau en amont du « barrage HARTMANN de Saint Laurent» est vide. On a l’impression d’être en bord de mer à marée basse ! Il ne reste qu’un filet d’eau, sans doute le lit mineur, cela sur une distance presque 4 kilomètres. Je veux bien croire que parfois le propriétaire du dit barrage et de la micro-centrale a besoin de faire contrôler et entretenir son ouvrage. A mon avis, il doit bien y avoir des règles à respecter, notamment des autorisations auprès des organismes gestionnaires de l’eau et des milieux aquatiques ? D.D.T, O.N.E.M.A, et sûrement d’autres. Visiblement si des autorisations ont été données, elles n’ont pas été retransmises aux instances de la pêche. Donc, ni la fédération de pêche du département des Vosges, ni l’A.A.P.P.M.A d’EPINAL et Environs n’ont été informés de la vidange. Car quand j’ai transmis les informations, tout le monde est tombé des nues.

Des poissons se retrouvent piégés dans des poches d’eau et cela aurait pu être évité par le biais de pêche de sauvetage. Des milliers, non, des millions d’invertébrés, principale source d’alimentation des poissons, sont également détruits. D’ailleurs les poissons, vu la masse d’eau au départ et le peu qu’il reste aujourd’hui, je serais bien curieux de voir ce qu’il en reste... En aval, le constat n’est guère plus réjouissant. En effet depuis au moins deux jours la rivière coule brune. Le courant qui se créer en amont draine et emporte vase vers l’aval du barrage.

Pied du barrage HARTMANN avec le stock de vase - 10 septembre 2012 vers 16h00
Ce qui semble étrange c’est que pour le moment, nous n’avons pas constaté de mortalité en aval. C’est une bonne chose mais cela va t-il durer ? Attendons de voir la suite mais il y a fort à parier que le fond va être colmaté à mort et que là aussi sur plusieurs centaines de mètres, il n’y aura plus de vie possible au moins jusqu’à une prochaine crue.

Je ne vous cache pas que le parcours No-Kill d'Épinal va subir de plein fouet les conséquences de cette vidange. Comme si nous n’avions pas assez de problème avec la perte d’eau causée par l’effondrement progressif du barrage ! Franchement, il y en a marre de constater, il est temps d’agir !

Ci dessous, quelques photos de ce que j’appelle purement et simplement une catastrophe écologique !

Rejet à l'aval immédiat du barrage
Quelques centaines de mètres plus en aval, l'eau est toujours aussi chargée en matières suspendues
Juste à l'amont du barrage HARTMANN - 10 Septembre 2012
Ce qu'il reste de la Moselle à Dinozé - 10 Septembre 2012
La Moselle à sec - lieu dit SOBA vers les terrains de sports - 10 Septembre 2012
Quand je regarde ces photos, ça me donne la nausée. Quand je pense aux efforts du comité de l'A.A.P.P.M.A d’Épinal dans un tas de domaine, voir le tout ruiné, tout ça pour quoi ? Pour du fric et rien que pour cela !

Petit historique trouvé sur le site GR-ATLAS concernant l’ouvrage du barrage HARTMANN de Saint-LAURENT :
Il semblerait que la construction du site HARTMANN date de 1876, l’usine, un tissage, était alimenté en énergie hydraulique, puis en électricité, par le barrage coupant la Moselle. Le bâtiment n’a plus de fonction industrielle en 2008 et il abrite des PME tertiaires. En revanche, l’électricité continue à être produite à partir du barrage, avant d’être revendue à Électricité de France (EDF).