mardi 18 septembre 2012

Une fermeture en catimini


Le week-end passé, c’était la fermeture des rivières de premières catégories pour le département des Vosges. Malgré un niveau d’eau plutôt bas et compte tenu des températures moins élevées, je comptais dire au revoir à la rivière. Le samedi avec le club mouche d'Épinal, nous avons organisé notre sortie mensuelle sur la Moselotte. Les callitriches ont envahi la rivière sans commune mesure. Que dire des poissons blancs! Ils ont colonisé toute la partie aval de la rivière. Il devient presque impossible d’approcher le peu d’ombres commun qu’il reste car ils sont sans cesse dérangés. Petite satisfaction dans l’après midi, une petite truite s’est laissé leurrer par une nymphe non lestée, à vue. La jolie mouchetée n’avait pas flairé le piège tendu.Elle en a juste été quitte pour une bonne frayeur puisque aussitôt relâchée, après une photo.

La fameuse truite de la Moselotte, sans doute une grande guerrière !  (Photo JC W)
Un peu plus tard avec les amis du club, nous sommes redescendus plus en aval sur la Moselle espérant prendre des poissons de taille plus respectable. Malheureusement pour nous, le courant ne se faisait pas sur le secteur tant convoité. En effet, un barragiste, encore un, retenait l’eau. Il a donc fallu se rabattre sur deux tout petits secteurs. Nous avons pêché à tour de rôle les quelques ombres communs qui se trouvaient être à table. Quelques vandoises se sont également mêlées à la fête. Ce n’était pas une grande sortie mais il fallait être là. Encore une fois, ce fut un bon moment de partage au cours de cette journée.

Le dimanche, en milieu de matinée, je décidais de rendre une dernière visite à la haute Moselle. Pas forcément pour y pêcher mais juste pour faire une balade. Arrivé sur place, le constat est accablant, le fond est colmaté. Les quelques gravières ont complètement disparu pour laisser la place à une couche de dépôt marron foncé. Les feuilles commencent à tomber des arbres et par endroit la surface de la rivière est carrément tapissée. Impossible de pêcher. Plus en amont, sur un secteur légèrement plus courant, l’eau est blanchâtre et sent une fois de plus la lessive. Constat déjà effectué en août dernier ! A priori rien ne bouge …

Un joli sac poubelle sans doute jeté depuis un pont tout proche ...
Je redescends dans un petit bois et me colle contre un arbre. J’observe le manège de quelques truites. Je vais finir par me décider à pêcher un peu car elles se nourrissent. Rapidement en pêchant à l’arbalète, je fais craquer deux poissons à l’aide de petites nymphes non lestées. Les jolies truites rejoindront très rapidement l’élément liquide, comme toujours. Plus tard, un autre poisson cette fois de taille assez conséquente attire mon attention. Je pense que la taille est supérieure à quarante-cinq centimètres. Ce poisson est superbe, il se nourrit une fois en surface, une fois entre deux eaux. Il fait son petit tour et revient se poster. J’essaye de faire un lancer arbalète. La truite entend la nymphe tomber. Elle se dirige dessus, l’observe, tourne autour et finalement l’ignore ! Pire que ça, elle quitte sa position comme pour me dire : Dark, je t’ai vu et je sais ce que tu veux faire …
Je reste sur place un moment en attendant son retour. Ma patience finira par payer. Tout à coup, je vois la truite arriver tranquillement par l’amont. Je lui envoie la nymphe sur son passage à l’aide d’un lancé arbalète. Cette fois, tout se passe bien, la truite ne réfléchit pas, elle enfourne la nymphe. Je ferre. Le poisson est pendu mais déjà il tire comme un damné. Je modifie le réglage du frein de mon moulinet Danielson, le poisson est trop gros. J’essaye de bagarrer mais c’est déjà trop tard. La maligne est à sa vitesse de nage maximum. Je risque la casse du fil si j’essaye de bloquer. Il faut dire que je n’ai pas changé ma pointe, pourtant j’en aurais eu le temps. Je suis en dix centièmes, cela me semble bien peu par rapport à la taille de ce poisson qui connait parfaitement l’environnement dans lequel il évolue. Il connait tellement bien qu’il va finir sa course sous des racines. En tentant de l’extirper de là, je suis obligé de tirer sur la canne à la limite de la rupture du fil. D’un coup, je sens que cela vient, mais bizarrement, plus de défense. Je vais juste ramener un paquet d’algues accrochées à mon hameçon !

On ne peut pas gagner à tous les coups et cette fois là, je n’avais pas mis tous les atouts de mon côté. C’est ainsi que va se terminer ma saison sur la première catégorie. Ensuite, j’irai prendre quelques photos de déchets trouvés au fil de l’eau.

Des canettes abandonnées par quelques individus peu scrupuleux !
Au moment de finir cet article, je souhaite vivement que l’eau arrive sur les sommets Vosgiens. Cette année, j’espère que les pauvres truites auront une rivière en ordre au moment de la reproduction. L’année dernière, cela n’a pas été le cas et je pense que la rivière ne pourra pas supporter longtemps des années sans reproduction. Personnellement, je trouve que les truites de la Moselle sont déjà de sacrées guerrières comme dirait l’ami Christophe VIGROUX. Il suffit de voir dans quel cloaque elles habitent en ce moment pour s’en persuader. Mes chères truites, je vous souhaite bonne chance pour survivre et j’espère vous revoir l’année prochaine …

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