Affichage des articles dont le libellé est Voyages. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Voyages. Afficher tous les articles

lundi 17 février 2014

Malédiction ?


Voilà un début de d’année bien compliqué. En effet, à chaque fois que je me rends sur un lieu de pêche, il y fait un temps de chien ! J’en veux pour preuve, mes dernières sorties de l’année 2013 mais aussi celles effectuées jusqu’ici. Rien que pour 2014, je me suis rendu trois fois au réservoir de la Moselotte et à chaque fois je suis rentré trempé.

Déjà l’année dernière, c’était la même rengaine. Lors de mon séjour ardéchois, pluie et neige à la fin du mois de mai. En juillet, en Franche-Comté, même combat, alors que je dormais à la belle étoile, il a fallu que je me réfugie sous une tente en catastrophe. Quelques jours plus tard sur une autre rivière, il a tellement plu que l’eau est devenue toute brune donc impossible à pêcher. Un de mes padawans, "Jarjar Seb" se souviendra de cette fin de séjour, où nous sommes restés sous une gloriette pendant de nombreuses heures à regarder la pluie tomber alors qu'un héron nous narguait.

J’ai comme l’impression que du côté obscur de la force quelqu’un possède une poupée vaudou à mon effigie et la trempe dans la flotte à chaque fois que je me rends sur un coin de pêche !

Malgré tout, voici ci-dessous quelques images de ce début d’année plus qu’humide. J’espère que la roue va enfin tourner. Quand je vois le beau soleil d’aujourd’hui, je me demande ce que je faisais au bureau …



A la revoyotte …

jeudi 11 juillet 2013

Séjour de pêche dans l'Ardèche - Dernière partie


Voici le dernier opus de mon dernier séjour de pêche. Retrouvez dans le montage vidéo ci-dessous quelques photos supplémentaires ainsi que quelques séquences vidéos. A la fin, vous découvrirez une séquence particulière ...

Bon film et à la revoyotte !


samedi 6 juillet 2013

Séjour de pêche dans l’Ardèche - Seconde partie


Voici la suite, tant attendue, de notre périple sur les terres ardéchoises en compagnie de Michel à l'Auberge de la Grolle. Après m'être changé (souvenez-vous, j'ai pris un bain) et avoir pris le repas du soir, il fallait trouver une nouvelle destination pour le lendemain. Et c'est vers les gorges de la Loire que nous allions jeter notre dévolu. Une fois de plus, Pascal, nous expliqua le chemin d’accès que nous trouvâmes sans aucune difficulté. Ce jeudi matin, la température était toujours aussi basse, environ 7 degrés, mais le ciel semblait vouloir se dégager un peu. Seul bémol, le vent était toujours de la partie. Arrivés dans le secteur défini nous rencontrâmes un ramasseur de champignons. En réalité il cherchait des morilles mais n'en trouvait point. A un moment, l'homme nous dit : je vais aller voir les gorges, c'est très beau mais dangereux ...

Tandis que nous préparions notre équipement, nous vîmes revenir l'homme tout essoufflé. Ce dernier nous tint ces propos: L'eau est haute, c'est très dangereux, il y a des trous avec huit mètres d'eau ! Cela glisse tellement que je ne suis pas descendu jusqu'en bas. A ce moment-là, je me suis demandé si ce brave homme n'avait pas un problème cardiaque car il était vraiment à bout de souffle. Passons ...

Après encore quelques échanges, nous quittâmes ce brave homme afin d'aller à la rencontre des gorges. Nous avions décidé d’aller trainer nos waders  vers le "Gouffre de Glaude". A peine quelques dizaines de mètres après notre point de stationnement, il fallait descendre un véritable mur. Le passage était très étroit, les pierres glissaient tout comme les racines. Il fallait rester très attentif au moindre pas. Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes enfin au fond des gorges. Le spectacle était grandiose mais déjà les questions se bousculaient dans ma tête. Comment allions-nous pêcher cet endroit car en effet, il y avait bien trop d'eau. Nous pêchâmes les postes les plus marqués avec des mouches hyper flottantes en poils de chevreuil et polypropylène. Malheureusement aucun poisson n’est venu nous procurer la joie de gober les artificielles.

Le Gouffre de Glaude

 Juste au niveau du "Gouffre de Glaude", la paroi abrupte ne nous permettait pas d’aller au-delà. En levant la tête nous apercevions la roche par endroit friable. Au sol, des roches semblaient s’être détachées récemment. Cela ne nous rassurait guère. Surtout qu’avant de partir, Pascal nous avait raconté qu’il y avait déjà eu des accidents. Du coup nous décidâmes de sortir des gorges. De toutes façons,  il était presque midi. Le chemin du retour fut éprouvant. Il a fallu reprendre notre souffle à plusieurs reprises. Arrivé à la voiture, j’étais trempé de sueur malgré la température de moins de 10 degrés. A ce moment, j’ai compris pourquoi le brave homme croisé en début de matinée était aussi essoufflé !

Après le casse-croûte de midi, nous souhaitions changer de secteur. Le problème, Pascal devait nous rejoindre et il risquait de ne pas nous trouver à l’endroit initialement prévu. Le téléphone ne passait pas là où nous étions. Nous sommes donc repartis vers le lac de "la Palisse". Lorsque nous avons enfin trouvé du réseau nous avons appelé à l’auberge où Jocelyne nous expliqua que Pascal était déjà en route pour nous rejoindre. Quelques secondes plus tard, ce dernier arrivait à notre hauteur. Nous lui avons expliqué le déroulement de la matinée et exprimé le besoin de changer de lieu. 

Le matin nous avions aperçu un joli endroit sur la rivière « le Vernazon » à moins d’un kilomètre de notre point actuel. Pascal, partagea notre sentiment et nous partîmes tous les trois pour cette rivière. Moins de cinq minutes plus tard, nous étions garés et préparions le matériel avant d’entamer une descente bien moins périlleuse que le matin. En effet, même si la côte était pentue, au départ il y avait un chemin presque carrossable et ensuite une prairie. Pendant le court chemin vers la rivière, la température s’était élevée. Le ciel était bien dégagé même si le vent était assez soutenu. Le soleil réchauffait nos carcasses et cela n’était pas sans nous déplaire. Nous n’étions visiblement pas les seuls à attendre car déjà de multiples éclosions se produisaient. C’est assis sur un banc de cailloux et de sable que nous allions observer quelques truites bien à table. Une d’entre elles était particulièrement étrange. Elle laissait de gros "baétis rhodani" passer sous son nez lorsqu’ils dérivaient au grè du courant. En revanche, dès qu’une rafale de vent en faisait dériver vers l’amont, ils étaient gobés de façon systématique ! 


C’est un poisson que nous n’avons pas réussi à prendre vous vous en doutez bien. Cette rivière ressemblait un peu plus à celle à laquelle je m’attendais à trouver et je me sentais bien. Nous avons passé un long moment à observer tout en profitant du soleil avant de se répartir et de pêcher un peu. Rapidement, ce fut la fête. A l'amorce d'une accélération, sous les arbres des poissons s’en donnaient à qui mieux mieux pour intercepter les mouches. Les truites n’étaient pas énormes mais possédaient une bonne puissance eu égard à leur taille. Un peu plus tard sur un courant quelques dizaines de mètres en amont, Michel et moi avons fait craquer quelques truites supplémentaires avant de rejoindre Pascal.


Ce dernier était encore plus haut sur le Vernazon, une petite centaine de mètres. Après un virage, nous retrouvâmes notre homme avec de l'eau presque jusqu'à la "Dynamo" (comprendre l'endroit sensible chez l'homme). Ce qu'il faut savoir, c'est que Pascal ne porte pas de combinaison de pêche ! Il pêche en short et chaussure de wading. Je vous laisse imaginer la température de l'eau compte tenu des conditions climatiques depuis le début de semaine. Moi, qui ne suis pas du genre frileux, j'ai du mal à comprendre comment il peut résister au froid pendant aussi longtemps, en moyenne deux à trois heures pas séance. Brrrrrrrrr !J'en ai encore froid dans le dos !


Devant Pascal, quelques gobages se produisaient qu'il attaqua méthodiquement. Les poissons se succédaient les uns aux autres. Toutefois, il y eut une rebelle. Il lui fallut un long moment pour réussir à la capturer mais ce fut chose faîte. C’était une jolie truite, vraisemblablement la plus belle du séjour. Les éphémères se faisaient de plus en plus rares sur la surface de l'eau. Il était l'heure pour Pascal de rentrer préparer le repas pour ses hôtes du soir. Après son départ, nous ne réalisâmes plus une seule capture ! La rivière était retombée en léthargie. Plus un insecte, plus un gobage, le vide total, le néant. Comme si Pascal avait appuyé sur une télécommande et avait dit stop. Tout en restant sur notre faim, nous nous sommes résignés à rentrer à l'auberge de la grolle pour l'apéro et le repas du soir.

Alors que nous étions à table, en jetant un œil par la fenêtre, dehors c'était le déluge. Le ciel tombait en morceaux : pluie et de la neige mêlées. Incroyable, quand je dis que la poisse me suit ... Nous sommes quand même le 23 mai. Du coup, on se dit que pour demain, dernière matinée de pêche, cela risque d'être encore plus compliqué que tous les jours précédents. Après une bonne nuit et le petit déjeuner nous décidâmes de tenter l'aventure malgré le froid hivernal qui nous saisit à peine le seuil de l'auberge franchi. Les personnes de passage n'en croyaient pas leurs yeux et devaient nous prendre pour des fous. Ce que nous sommes peut-être d'ailleurs ? Pour ces dernières heures nous allions pêcher juste en bas de l'auberge sur le "Rau de Mazzan". L'eau avait bien baissé depuis le début de notre séjour et cela semblait être sympa. Depuis la route, chaque jours, nous apercevions ce "rau" à l'eau cristalline et au fond clair. Nous allions être stupéfaits de la quantité de larve de trichoptères à fourreau. Ce sont des dizaines de milliers qui tapissaient le fond de ce ruisseau. Je ne me rappelle pas en avoir vu autant sur une rivière dans toute ma "carrière" de pêcheur. Il en devenait même difficile de traverser sans en écraser, il fallait bien choisir le passage. Nous allions essuyer quelques grains en cours de matinée et ne vîmes aucune activité. En fin de matinée, nous décidâmes de nous séparer pour finir le secteur tout en nous donnant rendez-vous vers midi au niveau de l'Abbaye.

La qualité d'eau de ce "rau" est exceptionnelle, à tel point que l'on se croirait dans un aquarium. Sur la dernière cuvette, j'avais aperçu de très loin, la silhouette d'un poisson. Là, je me suis dit : Dark, c'est ta dernière chance de capturer un poisson sur ce séjour. Applique toi si tu ne veux pas partir avec des regrets. Il a fallu faire une approche de sioux, à quatre pattes et au ralenti. J'ai observé ce poisson durant toute cette manœuvre. A un moment, je l'ai même vu gober. Une fois à portée de tir, au premier posé, la bête se laissa porter vers la surface afin d'aller inspecter l’intrus. Elle refusa la phrygane si bien présentée. J'ai tenté un nouveau passage : pas de réaction. Troisième passage : rien. Je changeai de mouche à plusieurs reprises, à chaque nouveau modèle, la truite monte inspecter l'artificielle puis replonge. Nouveau changement pour une petite nymphe, je me dis : Là, ça va le faire. Aucune réaction de la part du poisson. Essai d'un autre modèle, rien non plus. Je n'en croyais pas mes yeux. Alors que les cloches de Mazzan l'Abbaye sonnait midi et que l'heure fatidique arrivait, je décidai de remettre une dernière mouche. A nouveau une phrygane, celle que je sors pour les cas extrêmes. La fameuse phrygane en plumes de cul de bécasse dérivé d'un montage issu de blog de Gérard Piquard dit "Pouic". Je l'utilise très peu car je n'en possède qu'une dizaine. En effet, je n'arrive pas à me procurer les fameuses plumes pour monter ce modèle. (Amis lecteurs, si vous avez des connaissances dans ce domaine. J'ai un formulaire de contact sur le coté gauche du blog)

La phrygane nouée à mon bas de ligne, j'effectuai les mêmes gestes que précédemment. La truite est montée à nouveau mais cette fois, après un léger temps d'arrêt, elle a englouti l'artificielle. J'étais aux anges d'avoir leurré cette difficile truite. Ce fut bien le dernier poisson du séjour car juste après la séance photo et la remise à l'eau, Michel arrivait et nous mettions fin à l'activité pêche.


Après un dernier repas pris à l'auberge ce midi là, nous reprîmes la route en direction des Vosges avec un temps mi-figue, mi-raisin. Avant de clôturer cet article, je voudrais sincèrement remercier Pascal et Jocelyne pour leur accueil et leur gentillesse. Nous avons passé un agréable séjour à l'Auberge de la grolle. Je pense qu'il va falloir que l'on y revienne car nous n'avons pas pris le temps de s'en faire une, de grolle ! Amis lecteurs, pêcheurs, voyageurs, si un jour vous passez vers Mazzan l'Abbaye, n'hésitez pas à passer une soirée à l'auberge de la grolle, vous ne le regretterez pas !

A suivre prochainement, un petit résumé en vidéo ... A la revoyotte !

vendredi 31 mai 2013

Séjour de pêche dans l’Ardèche - Première partie


Après plusieurs voyages de pêche aux carnassiers sur l’île d’Irlande, j’avais besoin de voir autre chose. Il faut aussi dire que mon premier « padawan », Dominique, ne peut plus se servir de son arme et par conséquent, il est difficile de former une autre équipe de joyeux drilles. L’année dernière, je n’ai pas effectué de séjour pêche mis à part l’excursion chez mes amis helvètes. J’avoue que cela m’a terriblement manqué. Cette année, j’ai décidé avec mon ami Michel, d’effectuer un séjour de pêche dans le département de l’Ardèche. Depuis le mois de janvier la décision était prise de nous rendre à Mazan l’Abbaye. Cette destination, n’a pas été choisie au hasard, bien au contraire. L’année de la sécheresse, en 2003, nous avions effectué un séjour avec le club mouche d' Épinal sur les terres d’adoption du regretté Jean-Louis POIROT, avec lequel  nous avions passé de très bons moments. La région m’avait bien plu, alors pourquoi ne pas y retourner ? Lors des salons que nous organisons avec le club mouche d' Épinal, Pascal VERNIER, nancéien d’origine qui s’est expatrié dans la région proche du mont Gerbier, vient nous présenter son savoir-faire. Je m’étais promis qu’un jour je ferai un séjour dans les environs. C’est désormais chose faîte avec ce séjour à l’auberge de la Grolle. Nous allons faire un petit retour sur ce périple de 5 jours.


Tout commence le Dimanche dix-neuf mai avec le rendez-vous chez Michel. Le temps de charger la voiture, de boire un café et nous voilà partis pour quelques heures de route. Direction, Besançon, puis l’autoroute jusqu’à Saint-Étienne où nous ferons la pause de midi. Ensuite, il nous faut prendre la direction du Puy en Velay et ensuite bifurquer pour rejoindre Mazan l’Abbaye et l'Auberge de "la grolle". Quelques kilomètres avant notre arrivée, on s’aperçoit que la neige est tombée il y a peu ! En réalité, le vendredi soir et le samedi la pluie et la neige étaient tombées en abondance. Cet épisode a eu pour effet d’augmenter les débits des "rau ou riau" (appellation des ruisseaux) et des rivières. Peu après notre arrivée à l’auberge de la grolle, Pascal se proposait de nous faire visiter quelques endroits sympathiques où nous pourrions exercer nos talents durant notre séjour. Que de virages dans cette contrée ! A tel point qu’au retour de notre visite, j’ai été malade comme un chien. La bière dégustée à notre arrivée a été régurgitée sur la route devant l’auberge. J’imagine encore la tête d’un touriste se posant la question avant d'entrer à l’auberge !  Heureusement, compte tenu des conditions météo, personne ne se promenait sur la route. Durant le repas du soir, j’ai eu droit à un petit sobriquet : Vomito. Les fans de la bande dessinée "Titeuf " comprendront.

Le lundi matin après une bonne nuit, nous avons pris le petit-déjeuner à huit heures comme chaque jour en compagnie des patrons et des hôtes présents. Ensuite, direction la première rivière. Notre choix s’était porté sur la Padelle en aval de (Sagnes et Goudoulet). J’avais bien senti qu’il ne faisait pas très chaud mais quelle surprise quand j’ai découvert que mes chaussures étaient recouvertes de givre. Elles étaient pourtant stockées dans le coffre de la voiture ! La température avait sans doute bien chuté pendant la nuit. Pour bien démarrer le séjour, j’avais oublié la veste de pluie dans la chambre. Dommage, elle m’aurait bien servi compte tenu du vent que nous allions subir une grande partie de la journée. Coté pêche, nous étions un peu perdus. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce genre de profil, plutôt tourmenté.


Il a fallu réfléchir un peu et se résoudre à pêcher les postes les plus marqués en l’absence totale de gobages. Après un long moment, c‘est Michel qui a ouvert le bal en pratiquant la pêche en noyée. J’ai eu bien du mal à prendre mon premier poisson qui plus est, de petite taille. Nous avons rapidement déduit que sur cette rivière, nous ne prendrions pas de poissons gigantesques. Peu importe, toutes les truites capturées sont nées dans la rivière, donc des vrais poissons et ça c’est vraiment bien. Après le casse-croûte du midi, préparé par Jocelyne chaque matin, nous avons insisté sur ce secteur. Sur un plat, quelques truites commençaient à se nourrir en surface. Je me préparais à les pêcher quand des promeneurs sont arrivés en lançant le traditionnel : "ça mord ?" La route surplombant la rivière, les truites ont eu tôt fait de se réfugier sous les cailloux. Après une attente de plus de trente minutes, elles ne sont pas ressorties. Nous allions décidé de quitter le secteur pour nous rendre sur le parcours no-kill de la Loire entre Sainte-Eulalie et Riautord, quelques kilomètres plus en aval.

Sur un grand "plat", des gobages claquaient à la surface à un rythme effréné. Le vent semblait souffler un peu moins fort à mesure que le temps passait. Nous allons nous éclater pendant seulement quelques minutes devant ce spectacle tout en commençant à pêcher et enregistrer quelques prises. Cela faisait du bien de pouvoir enfin pêcher sur des poissons à table. La température chutant, les gobages devenaient sporadiques. Malgré cela, nous réussirons encore quelques captures. De quoi nous regonfler à bloc pour le lendemain !

Retour à l’auberge tout juste pour l’apéro, où chaque soir nous découvrions les nouveaux hôtes. L’apéro consistait à un kir à la châtaigne et le grignotage des gâteaux fabrication maison de Jocelyne. C’était bien sympa de découvrir chaque soir où presque des nouvelles têtes. Nous avons échangé sur des tas de sujets avec de bien belles parties de rigolade. Il était marrant de voir la bobine des gens en nous trouvant aussi passionnés et de pouvoir rester dehors avec des températures aussi basses des journées durant. Nombreux sont ceux qui s’attendaient à nous voir arriver avec des truites dans un panier ! Le seul panier à présenter était nos l’appareil photos numérique.


Mardi, fort de l’expérience de la veille, nous avons décidé de pêcher à nouveau le parcours no-kill et ses environs toute la journée. La température bien basse n’a pas permis de revoir les gobages de la veille. Mais sur des postes bien marqués nous avons tout de même enregistré quelques prises. En milieu d’après-midi Pascal nous a rejoints comme tous les jours suivants d’ailleurs. Ce dernier nous a clairement expliqué que nous trouverions plus de poissons "disponibles" sur les secteurs agités que sur les zones calmes. L’après-midi fut tout de même assez calme. Michel a toutefois enregistré plus de touches en pêchant, tantôt en nymphe, tantôt en noyée. Pour ma part, je rêvais sans cesse de gobages sur mes sèches … Le vent était incessant et assez fort durant toute la journée et brisait tous mes espoirs. Quand je pense que j’avais regardé la météo avant de partir et que j’avais vu des températures autour de 18 degrés. Foutaise, durant toute la semaine, sauf le jeudi après-midi, nous n’avons pas dépassé les dix degrés en journée.

Mercredi matin, où va-t-on ? Lecture de la carte après le petit déjeuner, frugal comme d’habitude. Compte tenu de l’orientation du vent assez soutenu, nous décidions de retourner sur la Padelle. La rivière avait déjà changé de visage par rapport à notre première visite du lundi. Le niveau avait baissé et les postes étaient plus nombreux pour essayer de poser des sèches. Je dis bien essayer car le vent etait très violent. Il fallait même attendre et lancer entre les rafales ! De temps en temps, quelques "Rhodani" dérivaient à la surface.


En fin de matinée, alors que le vent réduisait un peu, j'allais apercevoir un gobage. Cela me redonnait un peu d’espoir et rapidement la truite gobeuse se retrouvait piégée. Certes ce n’était pas un monstre mais cela m’importe peu, une montée, c’est une montée ! Sur le même secteur, j'allais enregistrer quelques prises supplémentaires. Michel quant à lui, capturera aussi quelques poissons pendant cette matinée. L’après-midi, nous allions voir Pascal exercer son talent. A peine la mouche posée sur l’eau que déjà une truite venait s’en saisir ! C’est qu’elles sont sacrément bien dressées les bestioles, elles ne connaissent que leur maître. Nous en reparlerons plus loin d’ailleurs. Après une grosse demi-heure à discuter et pêcher, c’était à mon tour d’attaquer un poisson. Je me positionnais à genoux afin de rester discret et au bout de deux faux lancers … Plouf, je me retrouvais au jus ! Voilà le premier bain de l’année.

C’est bien mouillé que la partie de pêche se finira mais j’irai jusqu’au bout même si l’ami Michel insistait pour que l’on rentre plus tôt. C’est ainsi que se termine la première partie de nos aventures sur les terres Ardéchoises. A suivre …

jeudi 18 octobre 2012

Pèlerinage en Gruyère, dernière partie


Après bien des déboires avec l’encodage des vidéos de mon camarade Daniel, je suis heureux de vous présenter en images un petit résumé de mon séjour en Suisse. J’ai rencontré des difficultés à cause des codecs générés par Apple sur l’I phone de mon camarade. Après un réencodage avec le logiciel gratuit mais en anglais : Pazera - Mov To Avi, je suis parvenu à mes fins.

Vous pourrez donc découvrir, en premier lieu, la partie de pêche au lac de la mouille. Puis, dans un second temps, l’après midi de pêche sous la pluie sur la rivière Sarine. Dans cette partie, vous pourrez observer ce qui se voulait une approche discrète sur un plat. Pour le coup c’est loupé, mais la petite truite s’est montrée joueuse.

Enfin pour finir, un petit extrait de la raclette party avec en fond sonore, la musique folklorique.

Assez discuté, maintenant place au résumé … Bon film et à la revoyotte !

samedi 13 octobre 2012

Pèlerinage en Gruyère, seconde partie


Après une nuit réparatrice, nous avions en projet de pêcher la Sarine. Devant le temps peu engageant, ce matin fut consacré à quelques rencontres. Dans un premier temps, nous rendîmes une visite de courtoisie à la sœur de Daniel. Dans son commerce à Bulle, une superbe boutique de prêt-à-porter féminin, "la boutique Glamour", elle travaillait. Malgré le peu de temps, ça m'a fait super plaisir de te revoir, Maguy. Ensuite nous sommes allés rendre visite à "Patoche".  On ne s’était pas recroisé depuis une virée au lac de la Moselotte. L’occasion fut bonne pour boire un bon petit blanc en se remémorant quelques souvenirs de pêche partagés. Ensuite il a fallu prendre congé pour ne pas tomber dans le cortège de la désalpes. Nous arrivâmes juste à temps. A un carrefour, un homme en costume de fête arrivait, menant son troupeau. Les vaches avaient les cornes ornées de fleurs. Malheureusement, je n’avais pas pris soin de prendre l’appareil photo numérique avec moi. Ce sera pour une autre fois sans doute.

L’après midi, direction la Sarine vers Montbovon. A cet endroit, la rivière n’est pas directement touchée par la montée des eaux. En effet, la rivière est captée plus en amont pour alimenter une microcentrale électrique située sur le lac du village. Nous nous sommes équipés sous la pluie. La partie de pêche a débuté dans les mêmes conditions. Un premier spot était plutôt prometteur. Un courant, de gros blocs rocheux, un joli trou d’eau. Pas un poisson ne se manifesta ! Ma mouche sèche flottait à merveille et je me désespérais de la voir aspirer par un quelconque poisson. L’ami Daniel me laissait aborder ce spot en restant en retrait.


Rien n’y fit. Plus tard, il passera le spot en revue à son tour avec une grosse noyée rouge et décrochera une petite truite. Juste en amont, il y avait un calme. En observant quelques minutes, nous avons enfin aperçu des gobages. Peu de temps après la première truite de l’après midi tressautait au fond de l’épuisette. Au fur et à mesure que nous pêchions ce grand plat, je pestais pour sécher mon petit éphémère en cul de canard. La pluie était toujours de la partie et ne facilitait pas la chose. N’étant pas un adepte de la mouche fabriquée avec une plume de coq, c’est bien fait pour moi !!! Après quelques réflexions, je me décidai à utiliser à nouveau une petite fourmi noire identique à celle de la veille. La construction en foam de cette dernière permettra de moins perdre de temps pour le séchage. Par définition elle flotte d’elle-même. Les quelques fibres de CDC me servent de point de repère visuel. A nouveau, les truites et même deux ombrets vont craquer pour cette imitation.

Durant l’après midi la pluie cessera un moment. Des éclosions auront lieu pour notre plus grand bonheur. Ainsi, sur les huit cents mètres que nous pêcherons, nous allons capturer un nombre assez conséquent de truites. Le parcours alterne entre des zones calmes avec quelques trous et des zones plus courantes. Nous concentrerons nos efforts sur les zones calmes avec l’espoir de toucher des poissons plus gros. Malheureusement, la plus grosse des truites capturées atteindra difficilement les vingt-cinq centimètres. Les postes étant tellement marqués, il me semble évident que les prédateurs à deux pattes ont sévi sur ce secteur. C’est vraiment dommage car la rivière est vraiment jolie sur ce parcours. En même temps, je ne pense pas que la rivière soit capable de fournir de gros spécimens. Il ne faut pas oublier que le milieu est pauvre et que nous sommes en montagne. Rien de comparable avec nos rivières vosgiennes qui elles non plus n’ont rien de comparable avec les rivières de plaines. Avec l’ami Daniel, nous nous sommes tout de même bien éclatés. Lui avec sa noyée qu’il animait et moi avec ma fourmi en mousse. J’ai bien failli prendre un bain, chose que je fais régulièrement si vous suivez mes aventures. Sous mon poids, les cailloux s’étaient fait la malle, je me suis retrouvé sur le cul. Heureusement j’étais tombé du bon coté, vers la berge. Ma veste de pluie avait fait le joint par-dessus le waders et je n’ai pas embarqué d’eau, une chance !


Avant de rebrousser chemin, il a fallu escalader un peu la berge pentue. Tandis que Daniel était parti devant, je m’attardais pour prendre une photo. A un moment, je l’entendis m’appeler, il avait peur que je sois tombé au jus une nouvelle fois tellement l’endroit était scabreux. Surtout que je ne répondais pas, trop concentré à chercher le réglage pour prendre ma photo. Ainsi se terminait notre après-midi de pêche formidable. Cela fait la troisième fois que je pêche la Sarine. Je crois que ce parcours reste le plus joli de tous. Merci Daniel de m’avoir, une fois de plus, fait découvrir ta rivière et ses habitantes. Dommage pour les autres rivières prévues au départ mais cela n’est que partie remise, je reviendrai !

De retour à la maison, nous avions un petit creux que nous comblâmes avec le fameux jambon cru, goûté la veille. Bien sûr nous l’avons accompagné d'un breuvage. Le soir venu, au moment du repas, j’allais découvrir et manger une raclette traditionnelle. Pour l’occasion, afin de pousser le vice, mes amis ont même lancé, un disque de musique folklorique sur la platine. Désormais quand on me parlera de raclette, je saurai ce que c’est exactement. Rien à voir avec le fromage fondu dans nos petites coupelles individuelles. Le seul point commun au deux, la soif qui se déclenche systématiquement. Pour cela, pas de problème, nous avons bien vécu ! Nous avons terminé le repas avec, un vin de noix pour Isabelle, et une vieille prune pour nous. Je ne connaissais pas cet alcool pourtant produit en France: un régal ! Après cette mise en bouche, nous avons goûté, et même un peu plus, l’eau de vie de poire à Botzi. Cette petite poire, qui pousse dans le canton Fribourg, fait aussi partie du menu de la bénichon. Festin traditionnel auquel j’ai eu la joie et la chance de participer lors d’un de mes derniers périples en Suisse. Mon estomac s’en souvient encore ! L’origine du nom de cette poire tient au fait qu’en patois fribourgeois "botzi" signifie grappe. Comme cette poire pousse en grappe, fait plutôt rarissime, vous avez compris la suite...


Le dimanche matin, la pêche fut impossible à envisager. L’eau tombée en quantité avait teinté les rivières encore un peu plus. Peu importe nous avions déjà bien profité. C’est donc après, encore, un bon repas que je devais prendre congé de mes amis. Sur le chemin du retour, j’avais tellement de bons moments à me remémorer que je ne trouvais pas le temps long. Ainsi s’achevait mon périple de cette année en Suisse. J’espère que l’année prochaine Daniel et Isa seront disponibles pour, à leur tour, découvrir un peu plus les Vosges. J’aimerais aussi présenter quelques truites Vosgiennes à mon ami fribourgeois. Avant de clôturer cet article, je vous remercie encore une fois, tous les deux, pour les super moments que nous avons partagé durant ce week-end de fin septembre.

A la revoyotte

PS: Prochainement un petit montage vidéo retracera ce séjour.

dimanche 7 octobre 2012

Pèlerinage en Gruyère, première partie


Mon dernier voyage en Suisse datait de septembre deux mille dix. Courant août, l’ami Daniel m’avait proposé de passer un séjour pêche dans son joli pays avant la fermeture. Je ne pouvais refuser une telle offre. C’est donc avec grand plaisir que je prenais la route le dernier jeudi après-midi de septembre. Je trouvais en chemin, l’orage qui allait m’accompagner depuis le pied de la montagne vosgienne jusqu’à la frontière Suisse. Après quelques heures de voyage, j’arrivais enfin à proximité du château de Gruyère. J’avais choisi ce dernier en point de repère. Ensuite il ne me restait que très peu de chemin pour arriver à destination. A l’aide du plan envoyé par Daniel, je trouvais du premier coup la maison. Le GPS ne reconnaît pas encore ce quartier résidentiel tout neuf !

Après les premiers instants de retrouvailles, il fallait fêter ça. De plus c’était l’heure de l’apéro, cela tombait plutôt bien. Un bon vin blanc du Valais accompagné de jambon fumé. Un régal pour les papilles ! Plus tard, Isabelle arrivait enfin après une dure journée de travail. J’étais aussi très heureux de la retrouver. Du coup, nous avons à nouveau fêté cela. Vous allez penser que nous n’avons fait que boire des canons, et bien non, nous avons aussi pêché.

Tout comme chez nous, la pluie avait fait monter le niveau des rivières presque subitement. Donc, pour le premier jour, Daniel avait prévu une superbe alternative. Nous allions faire un peu de route afin de nous rendre dans le Valais vers, Morgins. Sur les hauteurs de cette commune, se trouve un petit lac de montagne, le lac de la Mouille. Pêcher en lac de montagne sera une première pour moi. Ce lac est situé sur la partie française de la montagne. Situation peu banale que d’aller en Suisse pour au final, pêcher en France !



Sans blagues, la route pour rejoindre un endroit où garer la voiture était impressionnante. Nous étions à environ, 1800 mètres d’altitude. Ensuite, nous avons donc passé la frontière à pied par un sentier tout en descendant vers le lac. Il est situé à environ 1500 mètres d’altitude. Chemin faisant, nous avons entendu le cerf bramer. Après un moment, nous arrivâmes sur place. Le sol était gelé. Le soleil n’était pas encore assez haut pour éclairer le lac. Quoiqu’il en soit, la vue était spectaculaire. On se serait cru dans un film où le décor venait d’être installé. Depuis la sortie du lac, on dominait la vallée et de l’autre coté les Préalpes nous faisaient sentir tout petit. Déjà en chemin sur l’autoroute, j’étais subjugué par la puissance imposée par la montagne. La neige fraîchement tombée enjolivait les sommets. Une vraie carte postale !

L’eau était assez claire et j'allais démarrer la pêche à la nymphe à vue sur quelques poissons aperçus en bordure. Pendant ce temps, Daniel, tentait sa chance en sèche une grande partie de la matinée.  Ensuite, il passa au streamer en espérant toucher un des gros spécimens qui hante le lac. De mon coté j'allais essayer le chiro sans grand succès. Au moment de casser la croûte, nous étions déjà heureux d’avoir touché quelques poissons. De très jolies truites fario et d’autres arcs en ciel. La reprise était un peu laborieuse, je cherchais la mouche qui ferait la différence. Les fario gobaient sans s’intéresser à ce que je leur présentais. Subitement je me remémorais quelques lectures et je me souvins. Une phrase me revins en tête : En lac de montagne, peu importe la couleur des mouches pourvu que ça soit du noir ! Aussi, je me souvins que Daniel, ce matin à proximité de la voiture, m’avait montré une fourmilière géante. La poche ventrale de mon gilet Petitjean basculée, je regardais mes mouches et tout naturellement, je choisissais une fourmi en foam et croupion de canard. Cette fourmis est issue du site de Cyril BAILLY. Un monteur de mouches, hors pairs, originaire des Vosges, que je remercie au passage. Cette fourmis allait me faire prendre un nombre incalculable de poissons tout au long de l’après-midi jusqu’au moment où nous décidâmes de stopper la pêche. La pauvre imitation finira totalement détruite mais peu importe, elle aura parfaitement rempli son rôle. Prendre du poisson !


Après cette mémorable partie de pêche, nous reprendrîmes le sentier pour repasser la frontière. Cette fois, le chemin fut bien plus éprouvant. Pas question de siffloter. Ça montait sec ! Après vingt-cinq minutes de marche, le souffle court, nous arrivâmes à la voiture. Ensuite il nous a fallu une bonne heure et demi pour retrouver la maison. Daniel me fit visiter son pays en passant par une autre vallée que le matin. Dommage que je supportai assez mal la route. Car le paysage était vraiment magnifique. A chaque virage, une photo était à prendre. Avant de rentrer, nous allâmes à la rencontre des chamois qui se firent vraiment timides car nous n’en vîmes aucun.

C’est l’estomac dans les talons que nous sommes rentrés. Heureusement, Isa, avait préparé un succulent rôti pour nous requinquer. La journée au grand air nous avait épuisés. Le lendemain nous pêchâmes la Sarine.

vendredi 29 juin 2012

Repérage sur la Marne


Du 09 au 11 juin dernier, accompagné de Michel et de mon padawan, je suis allé faire un repérage dans le département voisin en vue de la sortie estivale prévue avec le club mouche "la Phrygane Spinalienne" en juillet prochain. La rivière choisie cette année sera la Marne sur les lots de l’URNE (Union Réciprocitaire du Grand Est). Ne connaissant pas bien les lieux, deux amis rencontrés virtuellement sur le site de gobages  puis en chair et en os l’automne dernier, nous ont accompagné pendant deux journées afin de nous montrer certains accès et parcours de pêche. Le samedi matin c’était Jean-Marc, alias JM51, qui nous accompagnait et nous faisait découvrir la rivière. Le niveau était encore un peu haut mais cela nous a vraiment plu au point de définir que c’était sur les secteurs parcourus qu’aurait lieu la sortie estivale. La pêche ne fut pas extraordinaire mais là n’était pas le but. Toutefois au coup du soir nous avons passé un moment bien sympa avec quelques ombres qui sont venus se saisir de sèches bien présentées. Nous avons même effectué un doublé d’ombres !


Le lendemain, c’était au tour d’Emmanuel, alias Thymallus10, de nous faire découvrir un autre tronçon de la rivière en compagnie de Mathias. Là encore, nous avons traqué un grand bout de rivière et avons vu de bien jolis poissons, notamment le matin avant onze heures. Ensuite la pêche a été un peu plus délicate mais nous avons passé un bon moment. Plus en soirée, sur un autre secteur, les ombres se mettaient enfin à table pour mes deux comparses. Moi, pendant ce temps là, je m’étais fatigué à pêcher une zone où finalement il n’y avait que des hotus ! Après une petite dose de "motivex", je me décidai à faire une bordure enrochée et au final, derrière un léger courant, j’ai aperçu un minuscule gobage. Après trois tentatives avortées par une mauvaise présentation, j’ai vu ma phrygane en cul de bécasse disparaitre, comme aspirée. Ferrage: Yesss ! Pendue ! Une truite avait bel et bien gobé mon artificielle et se débattait telle une diablesse à un tel point que je la croyais plus grosse. Il faut dire que le courant était assez puissant compte tenu que la rivière avait toujours au moins vingt centimètres de trop.


Le Lundi, cette fois nous étions seuls. Le mauvais temps était de la partie. La nuit avait été humide. Une infiltration d’eau dans la tente avait mouillé toutes nos affaires. Les belles averses du matin avec de l’eau bien froide n’ont pas favorisé nos desseins mais peu importe. Nous avons tout de même touché quelques riquettes afin de nous consoler. Depuis, sur le trio, nous sommes deux à trainer une bonne crève …

Encore un grand merci à Jean-Marc et Manu pour leur gentillesse et leur disponibilité. je n’oublie pas Brice, alias Loops qui n’était dans la région à cette date mais qui a malgré tout contribué à me donner des réponses sur les secteurs à prospecter.

Voilà! Maintenant que le repérage est fait, il ne reste plus qu’à attendre la sortie estivale du 14 Juillet en espérant trouver une rivière en ordre afin de pouvoir profiter un peu plus de ses habitants ...

A la revoyotte

mardi 10 avril 2012

Poisson d'Avril au Domaine de la Salamandre


Durant le dernier week-end du mois de mars je me suis rendu pour la première fois au Domaine de la Salamandre dans le département de l’Aisne à proximité de LATILLY. Au moment de l’ouverture de ce réservoir j’avais reçu une invitation et les aléas de la vie avaient fait qu’au final je ne m’y étais jamais rendu, à mon grand regret. C’est chose faîte désormais, grâce à Laurette et Yves qui m’avaient fait par de leur envie de s’y rendre et m’avaient demandé si l’aventure me tentait. Je n’ai pas hésité pendant cent sept ans, et il nous fallait trouver un quatrième pêcheur pour cette aventure halieutique et c’est donc Guillaume qui lui non plus ne s’est pas fait prié pour être de la fête.

Tout commence le Samedi matin très tôt alors que le coq dort encore, nous sommes déjà fins prêts pour embarquer dans l’auto. Il y a un bon bout de chemin à faire, d’après madame GPS, un peu plus de trois heures trente. Nous n’aurons pas le temps de nous ennuyer, nous reparlerons de la soirée précédente où avec le club nous avons accueilli "le Pouic" qui nous a fait une démonstration du montage de la mouche d’Ornans. Je le remercie encore une fois ici. Après la petite pause café où nous aurons une fois de plus la joie de goûter aux talents de la cuisinière, Laurette, qui avait préparé des madeleines pour l’occasion. J’ai même eu droit au reliquat à emporter à la maison, le veinard, ou le gourmand, à chacun de voir …

Vers dix heures, nous arrivons aux portes du domaine, la grille s’entrouvre et nous sommes dirigés vers Vincent, le responsable de la pêche sur le domaine, qui va nous faire découvrir l’accueil où un magasin de pêche permet de pallier aux oublis éventuels. Je regarde les mouches dans les nombreux casiers et suis stupéfait de voir la taille des mouches utilisées sur le réservoir. Une grande majorité des bestioles représente des terrestres et je dois bien avouer que je n’ai pas pris ce genre de mouches. En même temps j’en ai juste une ou deux qui traînent à la maison. Par habitude je suis assez confiant sur mes montages mais là, pour une fois le doute s’installe en moi. Ensuite Vincent nous guide jusqu’aux hébergements se situant à quelques centaines de mètres de là. Après avoir déchargé un minimum la voiture et s’être changés, nous voilà enfin face au réservoir et je dois bien avouer que cela fait un choc de voir la blancheur du sol, malgré une luminosité plutôt faible à ce moment là. En effet, le lac est une ancienne carrière de silice qui servait pour le groupe St Gobain, donc le sable blanc recouvre une grande partie des berges de ce plan d’eau d’environ douze hectares. La luminosité est telle que je déconseille d’utiliser des verres jaunes sans risquer de se retrouver avec une migraine ophtalmique en moins de temps qu’il faut pour le dire !


Juste à coté du restaurant, le Lagon bleu, le bien nommé compte tenu de la configuration des lieux, nous allons monter les cannes, pour ma part ça sera une micro nymphe en pheasant. Quelques poissons s’activent au niveau des barques et c’est tout naturellement que nous allons les tenter. L’eau est claire, la pêche à vue devrait être un régal mais je vais vite déchanter, les fameuses truites analysent tout ce qui tombe à l’eau. Elles connaissent à priori tous les modèles par cœur à un tel point que je me suis demandé si ce n’était pas des poissons en plastique avec une petite clef sur le coté, les poissons du syndicat d’initiative en quelque sorte ! Chacun de nous quatre aura essayé d’en leurrer une, les truites suivaient, venaient vérifier si les mouches étaient montées conformément aux modèles des catalogues sans toutefois croquer dedans ! Après ce petit moment récréatif, chacun s’est dispersé afin de prendre possession des lieux et découvrir vraiment le Domaine de la Salamandre. Je me dirige vers la gauche du restaurant quelques poissons sont bien visibles mais aucun ne semble se nourrir jusqu’au moment ou j’arrive après les blocs rocheux je vois enfin trois truites en maraude dont une qui vient de se saisir d’une quelconque bestiole sous la surface. Entre les arbres je cherche un passage pour ma soie et mon bas de ligne et aussitôt j’attaque la gourmande truite qui vient voir ma nymphe, l’inspecte sous toutes les coutures pour finalement s’en détourner. Elle sont quand même malignes ces truites, peut-être que je pêche un peu gros en diamètre de fil mais compte tenu de la taille des poissons aperçus, je me refuse à descendre en dessous de mon fidèle RIO FluoroflexPlus en 12.7 centièmes. Il va falloir s’appliquer dans les posés pour que la nymphe puisse descendre correctement dans la couche d’eau le plus naturellement possible. Quelques dizaines de mètres plus loin, je retrouve des truites en vadrouille, le lancer sera plus simple car j’ai un peu plus de dégagement entre les arbres. Je calcule mon coup, le lancer se déroule bien, le posé est parfait, une truite est dans l’axe de la nymphe qui descend au ralenti. Elle s’approche quand tout à coup je vois très bien le blanc de la gueule puis plus rien, je ferre, c’est pendu, la truite est bien plus grosse que ce que pensais, de plus sa défense est assez exceptionnelle ! Après une grosse bagarre, elle se rend finalement et vient remplir toute "l’épuisette à Bébert". C’est une magnifique truite arc en ciel toute musclée, avec le dos bleu et les flancs plutôt clairs, on n’y aperçoit pas la ligne latérale comme sur les arcs habituelles. A peine le temps de remettre ce poisson dans son élément qu’une autre truite croise à portée de lancer et le même scénario se produit, la goulue truite engame ma petite nymphe extra légère, corps en héron cerclé de cuivre et tête en fil noir, et finit au fond de l’épuisette plus rapidement que sa congénère car elle est de taille bien plus modeste.


Je me dis que pour ce matin la pêche est sauvée et je décide de continuer le tour du réservoir avant que l’heure du repas ne sonne. Je fais donc le tour en scrutant si j’aperçois des poissons mais à ma grande surprise je n’en vois pas. Tout juste quelques gobages bien trop éloignés de la bordure où je me trouve me sortent de ma torpeur de temps en temps. L’eau est pourtant claire, le problème vient probablement du contraste avec la lumière qui est assez particulière à ce moment là du séjour, de plus le vent se mêle à la fête ce qui ne favorise pas mes desseins. Tout en faisant le tour du domaine, je me laisse à rêver que je suis à la pêche dans un canyon, et je m’attends à voir arriver les cow-boys et les indiens d’un instant à l’autre ! Sous mon poids, le sable se dérobe et parfois la progression est difficile. Je n’aurais croisé que trois autres pêcheurs sur les rives et trois barques ce qui fait au final très peu de monde. Sur le retour vers mes camarades, le chemin est un peu plus facile mais les truites sont toujours aussi peu nombreuses, en réalité je n’ai même pas eu l’occasion de tenter un seul poisson sur tout le tour. Cela me laisse sur ma faim car cela commençait plutôt bien. Je retrouve mes comparses dans une petite anse où quelques poissons tournent et où ils ont réussi à faire quelques prises en cours de matinée. Eux aussi sont enchantés par l’endroit, cela rappelle des souvenirs à Yves, le sable de la dune du Pyla …

Il est presque treize heures et nous allons nous diriger vers le restaurant, le Lagon bleu, afin d’y prendre notre premier repas. Avant cela une bonne pression viendra humidifier nos gosiers asséchés par le vent et le sable du désert. Nous passerons un bon moment à table comme à chaque fois que nous nous y rendrons durant ce séjour. Ce qui surprend le plus c’est de voir le nombre de personnes qui viennent manger dans ce restaurant, sans être des pêcheurs. Perdu comme il est, au milieu de nulle part, le paysage caractéristique , la vue sur le lac et les poissons depuis la terrasse n’y sont pas étrangers. Après le repas, il faut réfléchir à la meilleure technique pour tirer le meilleur de ce réservoir, les poissons auprès des barques sont toujours là et refusent toujours les nymphes et autres bestioles présentées. Autant ne pas s’attarder et c’est dans la petite anse pêchée avant midi que nous allons retourner car visiblement c’est là qu’il y a un peu d’activité. Le vent ride la surface de l’onde et la pêche à vue devient encore plus aléatoire donc je décide de mettre un petit chiro de couleur bordeaux en lieu et place de ma traditionnelle nymphe. Rapidement je touche un premier poisson que je décroche. Une autre touche sur le lancer suivant me rapporte une truite supplémentaire. Quelques minutes plus tard, je me fais exploser par une mémère et donc je pense avoir trouvé la pêche. J’en informe mes camarades pour qu’eux aussi puissent profiter de l’aubaine avant de faire mon deuxième tour du lac. Au tout début de ce deuxième tour, les conditions climatiques ont changé de façon considérable, le vent s’est renforcé et la pression a chuté vertigineusement ce qui a eu pour effet de faire descendre les poissons dans la couche d’eau. Autant dire que la pêche est devenue plutôt aléatoire, j’ai eu la chance de prendre une superbe fario toute grasse vers les roches à gauche du restaurant et mis à part ça, plus rien pendant un long moment. Secrètement, j’imaginais que sur le soir venu, le vent se calmerait et que la pêche en sèche avec de grosses phryganes pourrait avoir lieu. Il n’en sera rien, il fait vraiment trop froid. Peu importe il reste demain pour faire mieux en espérant que le temps change un peu.


Après le passage au restaurant et la petite bière qui va bien avant, nous allons prendre nos quartiers pour la nuit dans un des chalets, où une tronçonneuse va tourner une bonne partie de la nuit. Au petit matin, la prairie était toute gelée ainsi que les vitres de la voiture. Le ciel est clair mais le vent reste glacial. Nous sommes le premier avril et j’ai emporté avec moi quelques petits poissons à accrocher un peu partout … Une fois tout le monde prêt à quitter les lieux, nous allons nous rendre au restaurant pour le petit déjeuner que je vais qualifier de gargantuesque. Entre les croissants et les petits pains, le beurre et la confiture il y avait de quoi tenir le siège un bon moment ! Mais bon, nous ne sommes pas venus pour manger alors c’est reparti pour une matinée à traquer dame truite. Laurette va partir avec un poisson d’avance sur tout le monde, car j’ai réussi à en accrocher un sur sa veste ! Le premier poisson à subir le fer de mon hameçon, je le partage volontiers avec Guillaume. En effet, j’ai ferré quand il m’a dit c’est pris. Il était juste en face du poisson que je visais mais que je distinguais à peine. Donc Merci Guillaume car sans toi, je n’aurai jamais réussi cette prise. Je suis décidé pour refaire à nouveau le tour du réservoir et Guillaume aussi. Le vent ne souffle que par rafale et dans la partie la plus étroite du lac, il y a des secteurs calmes où j’aperçois quelques truites en maraude. Elles sont vraiment très loin mais je vais tout de même tenter ma chance. Il y a un poisson qui retient toute mon attention pendant plus d’un quart d’heure. Elle est trop loin pour espérer la prendre. A un moment donné, elle fait un mètre vers moi au moment ou je viens de lancer. La grosse tache noire s’approche de la nymphe et je décide d’attirer son attention par une tirée sur la soie, car j’ai bien compris que les résidentes de ce lac s’intéressent aux terrestres la majeure partie de leur temps. Donc elles cherchent des choses qui bougent, ce qui explique en partie la réussite sur les chiros la veille. La truite accélère mais ne trouve pas la nymphe. Je relance tandis que la truite continue à avancer vers moi, le lancer est parfait, la nymphe tombe parfaitement dans son champ de vision. Je suis prêt, elle n’a plus qu’à croquer la nymphe, et c’est ce qu’elle va faire mais je la vois presque trop bien prendre et je ferre un poil en avance. La truite se dépique quasiment juste après le ferrage, elle va tournoyer comme elles le font souvent après s’être fait piéger. J’enrage pendant un moment quand, au même endroit, deux autres poissons tournent à la recherche de leurs pitances. A ce moment là Guillaume me rejoint car il m’a entendu crier, mais c’était un cri de désespoir. A priori l’endroit est bon à cet instant de la journée, je me concentre à nouveau afin d’attaquer ces poissons convenablement. Une dizaine de minutes plus tard, une superbe truite va craquer pour la petite nymphe en héron.Une fois de plus, ma ténacité sur ce secteur aura fini par payer. Ensuite je vais retrouver au bout du lac Laurette et Yves qui va tenir une belle bête qui ne s’en laissera pas compter et finira par se décrocher ! Tous les deux pêchent en sèche avec de grosses phryganes du style "Sedge Goddard" et ont enregistré quelques prises.

Ensuite, le vent va encore se renforcer et comme la veille les poissons vont descendre afin de disparaître de ma vue. Et il va falloir une fois de plus s’adapter, je vais repêcher aux chiros mais avec toutefois moins de succès que la veille. Je vais plus décrocher que prendre, les poissons sont tatillons. Alors que je suis revenu en face du restaurant. J'observe sur la rive en face Vincent et un de ses amis qui cartonnent. Il faut dire qu’ils connaissent parfaitement les lieux et qu’ils ne pêchent pas comme nous. Ils utilisent, des soies intermédiaires et des streamers pour traquer les truites au plus creux. Les heures s’égrènent et déjà l’heure du repas approche. Je vais encore tenter ma chance sur les truites à proximité des barques avec toujours le même résultat même si j’ai bien cru réussir plusieurs fois …

L’après midi après le repas, je vais faire une erreur de stratégie et perdre plus de temps à grenouiller qu’à pêcher et donc au final aucune prise pour moi. Pendant ce temps là, mes trois comparses se sont positionnés sur un bon secteur mais difficile à pêcher du bord. Ils vont pouvoir pêcher au chiro et en sèche et enregistrer quelques jolies prises mais aussi quelques casses mémorables. A un moment une abeille va tomber à l’eau et disparaître dans la gueule d’une truite sous les yeux de Guillaume qui observait l’insecte balayé par les vagues. Un mini bomber sorti de sa boîte fera l’affaire et permettra d’enregistrer quelques touches supplémentaires. Pendant ce temps là, je discute un bon moment avec Vincent et même si je n’enregistre pas de prise, peu m’importe, j’ai apprécié ce moment d’échange. Il était un peu déçu pour nous que les conditions météo n’aient pas été des plus propices, mais qu’importe, il faut bien faire avec. Je crois que finalement ce sont les poissons eux même qui nous ont fait le coup du poisson d’avril ! Vers dix sept heures il était temps de plier le matériel et d’aller régler notre facture au restaurant car ensuite il y avait encore autant de route qu’à l’aller. Comment pourrait-il en être autrement ? Avant notre départ Vincent est venu nous donner quelques terrestres en souvenir de notre passage sur le domaine de la Salamandre. Afin d’immortaliser la chose, j’ai fait quelques clichés des bêtes depuis la balustrade avec vue sur le lac que je vous présenterai dans un futur montage vidéo.


Après avoir remercié et salué l’équipe du restaurant et Vincent, nous reprenions la route. Une petite pose vers Chalons pour remettre un peu d’air dans une roue qui nous avait déjà fait des misères à l’aller. Et voilà que trois heures trente plus tard nous arrivons au domicile de "Lauryves" où nous allons encore une fois goûter aux talents de la cuisinière qui avait tout prévu pour que nous ne rentrions pas le ventre vide. Après ce bon repas il était temps de rejoindre mes pénates avec plein de bons souvenirs.

J’invite tous les pêcheurs qui veulent vivre une expérience particulière de venir faire un séjour au Domaine de la Salamandre, dépaysement garanti ! Pour ma part je m’y suis bien plu et j’en suis sûr je reviendrai avec cette fois un peu de terrestres dans les boites. Avant de partir, un grand merci à mes trois comparses pour ce week-end bien sympathique !

dimanche 8 avril 2012

Le domaine de Sommedieue en 2012

Comme promis sur le précédent article, vous allez enfin pouvoir visionner un petit montage sur la sortie de Sommedieue. Remerciement aux divers photographes et tout particulièrement à Jean-Claude pour la prise de la truite à moitié immergée avec la queue qui forme un remous. Ce cliché est splendide.


@ bientôt pour de nouvelles aventures sur un autre réservoir sympathique ...

jeudi 28 juillet 2011

Pêche à la mouche sur la Bienne

Après l’article "misère sur la Bienne", voici le résumé en vidéo de ce séjour de pêche à la mouche dans le Haut Jura qui, même si la pêche n’a pas été à la hauteur de nos espérances, restera gravé pour les bons moments partagés. Les accès sont peu nombreux en amont de Saint-Claude, la nature s’en trouve un peu plus préservée. Le cadre est vraiment sympa, Sous roche blanche, Pissevielle, le pont de Longchaumois, de bien beaux souvenirs, il ne manquait que les poissons …

Bon film !

jeudi 21 juillet 2011

Misère sur la Bienne


Du 13 au 17 Juillet, le club mouche d’Épinal organisait sa sortie estivale sur une rivière du Haut Jura pour changer un peu et découvrir d’autres lieux. Nous sommes neuf membres pour cette sortie répartis dans trois voitures, un espace, la volvo et sa remorque plus le kangoo fourgonnette, le tout chargé à mitraille. La Loue chez Sanso, qui habituellement nous sert de terrain de jeu est encore en souffrance donc autant la laisser souffler encore un peu. Après un repérage effectué à Pâques cette année, la rivière semblait pouvoir nous accueillir mais c’est sans compter sur les aléas météorologiques. Le camping municipal de Saint-Claude, le martinet, servira de point de chute après les trois heures trente de routes. Partis de nos Vosges en début d’après midi sous la pluie, qui nous accompagnera un bon moment, nous allons voir les rivières gonfler et devenir brune à mesure que nous descendons vers la Franche Comté. A mi chemin au moment de la pause, la pluie cesse et l’on peut espérer trouver la rivière en bon état à notre arrivée. En fin d’après midi nous arrivons sur la région de St Claude et la pluie a fait son retour, la route est détrempée et il faut faire attention aux nombreux virages avant d’arriver à la capitale de la pipe et du diamant.

Les deux emplacements pour notre campement sont assez bien situés, la route est plus large et nous pourrons stationner les trois voitures en face des tentes, de plus nous avons le bloc sanitaire tout près ce qui sera très pratique. Pendant que certains commencent à monter le camp sous la pluie, je récupère le nécessaire pour allez chercher les cartes de pêche en ville. Une carte vacances pour un montant de 18 euros ce qui reste honnête par rapport à certaines sorties effectués par le passé, je me rappelle notamment celle sur la société de Clairon sur la Loue avec des prix exorbitant pour un parcours morcelé.

En début de soirée la pluie cesse mais il faut bien se rendre compte que toute cette eau tombée à priori toute la journée sur St Claude et environs va finir par arriver dans les rivières. Derrière nous se trouve une petite rivière nommée, le Tacon, au fur et à mesure que la soirée avance, le bruit de l’eau augmente. Cela n’envisage rien de bon pour le lendemain. Après un bon repas il est temps de trouver le sommeil réparateur, qui pour ma part ne viendra pas, le bruit de l’eau sera trop puissant. Au réveil, la petite rivière est vraiment haute, un moniteur de kayak nous le confirmera car son point de repère se trouve juste derrière notre campement.


Ce premier jour sera donc consacré à faire du repérage pour les jours suivants. Nous allons avoir la chance d’être guidé par un cousin d’un des trois Christian qui réside à la Rixouse et pêche lui aussi à la mouche. Avant la petite balade, un apéritif nous sera offert par l’Oncle à Christian, Merci encore. Quand je parle de petite balade, nous avons découvert que dans certains secteurs comme vers Villard sur Bienne, il faut avoir envie d’aller à la pêche, il faut descendre un long chemin avant d’apercevoir la rivière. Ensuite il faut avouer que c’est très beau, l’endroit ne doit pas être hyper fréquenté. Le niveau de la Bienne est toujours bien trop haut, nous ne verrons pas ce lieu sous son meilleur jour. Après il va falloir remonter la pente et cela ne sera pas une mince affaire, chacun à son rythme, certains même vont se mettre un fardeau de plus, un genre de souche d’arbre en partie fossilisé. Nous avons également visité, plus en aval sous roche blanche plus accessible. Ensuite il était temps de rejoindre le camping pour le repas après lequel certains d’entre nous se rendront à la piscine pendant que d’autres feront une sieste. Vers 17 heures nous allons continuer un peu la prospection juste en amont de st Claude, aux champs de Bienne, le parcours à l’air sympa mais ici aussi l’eau est encore trop haute mais à priori en train de baisser. Retour au campement, préparation du repas pour certains pendant que quatre d’entre nous essayent malgré tout la rivière derrière le camping, le Tacon, l’eau est haute mais il faut tenter le coup, avec la meilleur volonté, impossible de faire monter un seul poisson sur les sèches, pourtant une éclosion de petits éphémères et d' Ecdyonurus se déroule pendant la partie de pêche. Plus en amont Christian capturera trois petites truites à l’aide de nymphes plutôt lourdes.


 Il n’a pas plu de la journée, il a presque fait chaud au soleil et presque fait froid à l’ombre … Demain les niveaux seront sûrement plus propices à la pêche, et nous décidons d’aller sous roche blanche. Le lendemain matin, une fois sur place les groupes se forment, moi j’ai envie de remonter assez haut pour vraiment trouver des secteurs moins pêchés, le grand Séb me suivra et nous allons effectuer à nouveau une sacré balade avec quelques tentatives de pêche mais l’eau est encore bien trop torrentueuse et la pêche à vue restera impossible, la sèche ne donnera rien, il aurait sans doute fallu pêcher au fil mais je n’en avais l’envie. Le rendez vous du repas était fixé pour 13 heures et nous avons marché pendant plus de trente minutes pour rejoindre le parking …


 Le bilan de la matinée est triste pour tout le monde, pas de poissons ou quelques petite riquettes ! (Pléonasme) Le barbecue est excellent et les histoires vont bon train que déjà il faut retourner à la pêche, but de notre séjour. Cette fois je ne souhaite pas marcher autant que le matin, mais le terrain moins accidenté me fera faire un bout de chemin quand même, jusqu’au moment où un gros plat retient mon attention. La pêche en sèche et même à la nymphe à vue doivent y être possible sous réserve d’y voir un poisson, chose qui n’arrivera pas, quel dommage. L’eau est très froide pour la saison, c’est étrange, je n’ai pas l’habitude de trouver des eaux si froides en cette saison dans les Vosges. Après avoir grenouillé toute l’après midi sans prendre le moindre poisson en remontant, je reviens sur le grand plat avec du renfort et quelques riquettes vont à nouveau montrer le bout de leur nez. Quelques gobages apparaissent enfin mais sans poissons de taille correcte. Il est l’heure de remonter vers le pont, bizarrement personne n’y pêche, je me jette à l’eau apercevant un gobages sur la bordure. Le coup n’est pas simple mais j’ai la foi et je vais réussir le coup. Seulement une fois de plus le poisson est de petite taille, même pas vingt cinq centimètres. Une belle éclosion a lieu plus en amont et fait sortir quelques poissons de leur léthargie mais toujours de taille plus que modeste, la plus grosse truite zébrée du jour mesurera vingt-neuf centimètres, c’est pour dire. Retour pour finir au niveau du pont et de la prise d’eau de l’usine électrique, quelques poissons gobent de façon sporadique, je vais en tenter un mais sans succès et je fini par capituler. Mon padawan, qui me suit à nouveau, va réussir à prendre une truite sur ce secteur pendant que d’autres membres de l’expédition le regardent depuis le pont.


Il est grand temps de rentrer au campement pour un repas gargantuesque comme toujours, j’en profite pour saluer ici l’ensemble de l’équipe pour la participation à la préparation des repas aussi bien qu’à la vaisselle le tout sous la houlette du cuistot en chef, Michel. Ce soir là c’est une tartiflette que les nombreux passants vont nous envier …

Le lendemain nous allons décider de descendre plus en aval afin de peut-être trouver une rivière moins torrentueuse et ce que nous allons trouver entre vers Vaux les Saint-Claude. Une fois de plus je vais arpenter le terrain en compagnie de mon padawan et de Dominique, sur des secteurs en descendant, je trouve anormal de ne pas voir de truites postées, un courant lent, des roches, un mur de pierre, des trous d’eau, bref, tout pour plaire ! Après un très long plat, nous allons enfin trouver quelques truites et aussi un super endroit pour casser la croûte. Malheureusement Séb va manquer le premier poisson en sèche. Ensuite je vais tenter l’aventure en Nymphe à vue mais le soleil va me gêner de telle façon que les ombres portées du bas de ligne ou de la nymphe feront fuir les truites systématiquement. Des gobages vont même avoir lieu sans toutefois pouvoir en tenter un seul de façon sérieuse. Il faudra remonter pour chercher le reste du groupe et les voitures. A nouveau un grand moment autour du barbecue du midi puis retour à la pêche pour essayer de finir le séjour en beauté mais il n’en sera rien. Deux trois ombres se feront piéger mais point de truites. Pourtant ce tronçon de rivière semblait prometteur, j’aurais bien aimé pêcher ce parcours sans l’énorme coup d’eau qui a sans aucun doute balayé le fond et de nombreuses nymphes.


Il n’est jamais bon de pêcher sur la décrue et nous en avons fait les frais tout au long du séjour. En prenant les relevés sur le site vigicrues, le débit de la Bienne était à 4m3 secondes depuis plusieurs jours sur la station de Jeurre. Elle est passée à 80m3 au petit matin du 14 juillet pour revenir à 4m3 le dix-sept juillet à six heures du matin jour de notre départ. Afin de finir en apothéose la pluie a fait son retour dés cinq heures trente et ne nous quittera pas jusqu’à Salins les bains ce qui va nous obliger à remballer tout le matériel sous la pluie équipé de nos waders pour ne pas finir trempé comme des souches. Déjà sous les tentes, une partie du matériel avait bien pris l’eau compte tenu de la force de la pluie. De retour à la maison, les débits parlent d’eux-mêmes, la Bienne est repassée à 149m3 secondes à vingt heures !

Ainsi s’achève ce périple qui me laissera un goût amer au niveau pêche. En revanche, (ça va plaire à certain) pour le reste nous avons passé de bons moments, entre les histoires de chacun, les décors magnifique et les goûteux repas. Merci à tous pour votre bonne humeur dans ces conditions pas évidentes du tout et à bientôt pour un petit montage vidéo retraçant cette aventure …

vendredi 17 juin 2011

Voyage de pêche au Brochet en Irlande 2011


Après deux semaines j’ai enfin réussi à vous faire un petit montage vidéo retraçant le dernier voyage de pêche sur l’île d’Irlande effectué du 27 Mai au 03 Juin 2011. Quelques problèmes d'ordre technique entre les vidéos en HD avec un Codec H264 et mon logiciel de montage ont provoqué ce délai d'attente. Maintenant tout est rentré dans l'ordre.

C’était déjà la neuvième fois que je me rendais en voyage de pêche sur l’île d’émeraude et je dois bien avouer que je suis un peu resté sur ma faim. Effectivement, tout comme chez nous le manque d’eau se fait sentir. A titre d’exemple, il manque plus d’un mètre d’eau sur le lac Oughter ce qui compte tenu de la superficie représente une énorme quantité d’eau en moins.

La pêche dans ce lac a d’ailleurs été plus que mauvaise, de plus une panne moteur sur la barque des copains est venue gâcher la fête le deuxième jour ce qui n’a rien arrangé. Vous verrez dans la vidéo la séance remorquage …

La pêche en rivière, aussi bien l’Erne que l’Annalee river, a été plus productive sous réserve de vouloir pêcher dans les courants soutenus et d’accepter de prendre uniquement des petits poissons à peine maillés, quand tout va bien. Partant du principe que je ne viens pas en Irlande pour pêcher des poissons de cet acabit, je me suis donc naturellement refusé à pêcher ce genre de secteur.

Nous avons même essayé de pêcher sur un lac à truite afin d’espérer toucher un vrai gros brochet, mais ce jour là, j’ai une nouvelle fois loupé le poisson du séjour. Un gros bec de 90 + s’était emparé de ma mouche verte chartreux quasi devant la barque. J’ai ferré comme il faut quand le poisson a basculé mais au final, l’hameçon n’a pas piqué dans la gueule du pike et il s’est donc décroché ! J’ai gardé mon sang froid en me disant que d’autres allaient suivre car il était tôt en matinée. Je n’ai pas enregistré une seule autre touche de toute la journée tandis que le soleil me brûlait la peau. Les copains pour s’en sortir ont traqué les bordures pour prendre uniquement et une fois de plus des petits poissons.

Je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce séjour au niveau pêche mais ce n’est pas la première fois que cela arrive. Désormais, il est temps de changer de stratégie, je n’irai plus à cette saison même si pour le pêcheur c’est plus confortable, ce n’est pas ce que je recherche. Le vent, la pluie, les bourrasques font partie de la vie de ce pays alors l’année prochaine je reviendrai plus tôt dans la saison pour retrouver ça et essayer de faire mieux niveau pêche …

samedi 30 avril 2011

Trois jours, de N.A.V, sur la Bienne


Quelques jours avant le week-end Pascal, sachant que j’avais quatre jours de congés, j’avais décidé de partir tremper mes nymphes sur une rivière qui m’était jusqu’ici inconnue. Compte tenu de l’état des rivières franc-comtoises, Loue, Doubs et consort, inutile de les faire souffrir encore plus. Cet été avec notre club nous descendrons un peu plus bas et tenterons de pêcher la Bienne. Ce week-end de pâques sera donc consacré à une reconnaissance des différents parcours possible. Pour ce nouveau périple, je ne suis pas seul, Sébastien et Michel m’accompagnent. Il a fallu faire vite pour se renseigner et finalement tout s’est super bien goupillé, l’office de tourisme de St CLAUDE nous a renseignés sur les différentes possibilités d’hébergements, la tâche est rude car la saison touristique n’a pas encore débuté. Malgré tout, un camping accepte de nous recevoir même s’il n’est pas encore totalement ouvert, il y a quelques travaux en cours de finition. Le camping du lac du Coiselet se situe au pont de Chancia et il nous conviendra parfaitement. Le lac de Coiselet reçoit les eaux de la Bienne et de l’Ain en provenance du barrage de Vouglans.

Vendredi en début d’après midi, retrouvailles chez Michel, chargement de l’auto et de la remorque, au moment du départ, le GPS indique quatre heures de route qui se dérouleront sans encombre. Durant le voyage les discussions tournent exclusivement autour de notre passion commune, la pêche à la mouche. Séb qui n’a jamais vu une truite zébrée est hyper impatient, en moi aussi l’excitation est bien présente, Michel qui fait sa sieste à l’arrière de l’auto en rêve probablement aussi …


La veille de notre départ, au téléphone, le président de l’AAPPMA la Biennoise m’avait mis l’eau à la bouche en m’expliquant que les poissons étaient dehors en cette période et je n’avais pas manqué de le relater à mes deux compères. Merci à ce monsieur pour son accueil aussi bien au téléphone que sur le terrain car nous avons eu l’occasion de nous rencontrer au bord de la Bienne sur le parcours kayak le dimanche matin. Au lieu de partir à la chasse au oeufs de pâques, nous étions partis à la chasse aux truites …

Vendredi soir en arrivant au camping, le temps de tout installer, les deux tentes, la cuisine, le barnum et les tables, l’heure était bien avancée et nous avons choisi de ne pas pêcher, mais plutôt de faire une petite reconnaissance afin de ne pas perdre de temps le lendemain matin. Entre les plans issus d’Internet, les explications de Christian, et du président de l’AAPPMA, nous trouvons rapidement un premier accès pour le No-Kill après Lavancia-Epercy. L’eau est d’une limpidité extraordinaire, claire comme du kirsch, les galets qui composent le fond sont propres comme passés à la brosse. C’est splendide, Sébastien tremble comme une jeune pucelle devant ce joyau, il faut dire que c’est sa première fois sur ce genre de rivière. Quelques gobages nous sortent de notre torpeur et la démangeaison de sortir le matériel nous reprend, finalement nous serons patients et préférerons discuter avec quelques pêcheurs habitués des lieux. J’en  profite pour les remercier de leur accueil et de nous avoir expliqué un peu plus les accès aux différents secteurs.

Samedi matin au chant du coq avec la tête dans le gaz, sans doute à cause de quelques vins et spiritueux dont nous avons abusé durant la soirée, il était temps d’en découdre avec les jolies zébrées de la Bienne. Après dix minutes de route nous arrivons dans une petite clairière et tout le monde s’équipe, comment va-t-on pêcher, en sèche, en nymphe à vue, au fil ? Les éternelles questions en quelque sorte. La pêche débute quelques minutes plus tard, des tas de poissons sont là devant nos pieds, mais point de truite, ce sont des chevesnes en train de frayer. Le spectacle est joli à voir alors nous regardons puis tout s’accélère, des gobages bruyant se font entendre et voir, ils sont trop loin au milieu de la rivière pour pouvoir les atteindre de là où nous sommes. Sébastien va les tenter tandis que Michel est descendu plus en aval. Pour ma part, je suis équipé pour la nymphe à vue et je ne vais pas me laisser influencer par le premier poisson venu. Je reste patient et ne bouge pas, j’observe tel que le ferait un héron quand soudainement, j’aperçois enfin ce que je suis venu chercher, des zébrées commencent à s’activer à ma proximité. J’attends encore un peu afin qu’elles soient vraiment en confiance mais les truites se déplacent quasi sans arrêt, pourtant, de temps en temps elles mangent en chemin. Cela fait déjà un long moment que j’observe quand je décide enfin de faire les premiers lancers, il va falloir une sacrée dose de patience pour réussir à faire mordre un poisson qui au final va se décrocher, un autre sera manqué au ferrage, bref des poissons retors à souhait !

En milieu de matinée, je me déplace vers un gros gourds empli de pierre à quelques mètres seulement du précédent poste, l’endroit idéal pour y mettre des gros poissons c’est sûr. Je me tiens contre la roche sans bouger, j’observe deux poissons qui tournent autour d’une grosse pierre dans presque deux mètres d’eau. Je prépare ma nymphe pour une arbalète qui sera la seule possibilité de lancer de là où je suis. Au moment où les poissons me tournent le dos, je lance la nymphe légère ce qui lui permettra de descendre suffisamment pour se retrouver dans le champ de vision des belles quand elles auront fait le tour de l’énorme pierre. Elles arrivent tranquillement face à moi, la nymphe continue sa descente quand soudain le plus grosse des deux truites accélère sa nage et monte à la rencontre de la nymphe, sans hésiter elle ouvre une large gueule et l’englouti. Elle referme la gueule, je lève mon bras, pendu !!!! A ce moment là, je me dis que le plus facile vient d’être fait, décider ce poisson à mordre. La suite va être un combat titanesque entre cette truite qui connaît la moindre pierre et souhaite s’y réfugier et moi qui ne l’entend pas de cette façon. Je sortirai vainqueur de ce duel qui va durer plus de cinq minutes qui vont me sembler une éternité. Michel qui sera le témoin de la scène, viendra prendre la photo avant la remise à l’eau. Le poisson est splendide, avec ses trois bandes sombre, j’estime sa taille entre cinquante cinq et soixante centimètres, elle est grasse à souhait, bref, un poisson magnifique.


Le reste de la matinée sera d’un calme plat, je ferai fuir tous les poissons aperçus. Mes deux comparses ne feront guère mieux et c’est d’un commun accord que nous rentrons au camping pour le casse croûte du midi et la petite sieste afin de nous remettre de nos activités nocturne. Vers seize heures, retour à la pêche en amont de l’ancien pont à Jeurre, nous marcherons une grande partie de l’après midi, les gravières se succèdent les unes aux autres mais pas l’ombre d’une truite en vue, sauf dans une espèce de retourne où deux belles truites nous ont entendu arriver à cause du bruit sur les galets et donc pris la fuite. Elles ne reviendront pas, et pour moi la pêche se résumera à découvrir la rivière sur presque deux kilomètres mais le manque d’eau ne sera pas propice à mes desseins et je ne ferai même pas un lancer. Pendant ce temps, Séb et Michel tenteront quelques zones où ils auront aperçu des gobages et le grand va prendre un poisson qui restera je pense à jamais gravé dans sa mémoire, c’est son plus gros ombre. Sur un poste que je pensais plutôt occupé pas une truite, un ombre de cinquante et un centimètres s’est emparé de la mouche de Sébastien, j’ai entendu d’après le cri de Séb, qu’il se passait quelque chose alors que j’étais déjà loin de lui, alors je suis revenu vers lui pour voir de quoi il s’agissait et je fus vraiment étonné de découvrir ce magnifique poisson.


Pour le coup du soir, nous voulions pêcher le premier endroit aperçu la veille au soir, à peine en poste, quelques poissons gobaient, mais le vent est venu gâcher la fête, il a eu pour effet de faire tomber des tas d’impuretés sur la surface de l’eau dans un premier temps, ensuite la bourre des saules vient achever le tableau, le vent remonte la rivière, la pêche est impossible je sors de l’eau tandis que mes amis continuent à tenter le diable sans réussite. Les poissons cessent de s’alimenter, la nuit arrive, il est temps de rentrer au camping avec de belles images dans nos têtes qui sont moins embrumés que ce matin.

Dimanche matin, la pluie est tombée par moment au cours de la nuit mais tout de même pas de quoi faire monter le niveau de l’eau sur la Bienne. Ce matin nous allons pêcher le parcours  kayak et c’est là même que nous allons rencontrer le président de l’AAPPMA de St Claude, la Biennoise, il nous explique que lui aussi a constaté la veille que la pêche avait changé, avec moins de poissons dehors entre autre. Depuis le pont bailey, nous observons quelques truites qui tournent sur la rive droite, en aval, à la recherche de quelques invertébrés à se mettre sous la dent. Michel et Séb vont faire les sioux une bonne partie de la matinée avec un manque de réussite certain, dommage car les deux avaient su rester patient et chacun a eu l’occasion de voir une truite croquer dans leur nymphe et de ferrer, seulement le sort en avait décidé autrement, pour un c’est la casse au ferrage, et pour l’autre après quelques dizaines de secondes de combat. Les deux casses sont explicables, pour l’une d’entre elle le fil était de très mauvaise qualité et pour l’autre c’est le moulinet qui s’est emballé ce qui a provoqué un foisonnement de la soie dans le bâti du moulinet. Ce genre d’erreur ne pardonne pas et chacun l’aura appris à ses propre dépends. Plus tard avant midi, tous étions capot, par un poisson dans l’épuisette, j’avais pour ma part dépiqué par deux fois. Nous avons observé quatre truites sous une roche dont une dépassait les soixante centimètres.

Combien de truites voyez vous ?
Impossible de les pêcher et de s’en approcher, de vraies malignes ces bêtes. Pendant que Michel attendait qu’un poisson ressorte de sa cache, le grand et moi plus en amont observons sous un saule le manège des ombres qui se nourrissent plein pot. Sur ce parcours, la pêche des ombres et interdite même s’il est en No-Kill. Tout à coup j’aperçois une truite le long d’une petite roche, elle mange de temps en temps, je l’observe depuis maintenant un bon quart d’heure, il est temps de la pêcher. Séb ne bouge pas tandis que je me déplace afin de pouvoir lancer. Je me place en amont du poisson, le problème survient alors, je ne vois plus la truite, uniquement la roche. J’observe encore un moment la surface de l’eau et plus particulièrement les bulles afin de voir où je devrai poser la nymphe. Je me décide enfin après quelques minutes à faire le lancer, il est loin être parfait, je suis bien trop court. Séb me dit que la truite n’a pas bougé, mon placement l’empêche de me voir, je fais un nouveau lancer, posé à deux mètres en amont du poisson, dérive parfaite, tout à coup j’entends Séb qui hurle, hoooppppp, d’instinct je ferre et la truite est pendue ! Je ne lui avais rien dit pour ne pas lui mettre la pression et c’est venu de lui-même, il avait compris que le poisson avait prit ma nymphe. La suite est bien moins glorieuse, la truite connaissait bien son territoire et m’a emmené sous une roche, je suis entré dans l’eau mais sans réussir à la faire sortir de sa cache. Elle s’est finalement dépiquée et c’est ainsi que s’est achevé la matinée.

L’après midi, direction la carrière au niveau de Dortan, pas grand-chose à signaler, le soleil de plomb nous écrase, il fait vraiment très chaud. Toutefois quelques petits secteurs sont possibles à l’arbalète et il va encore m’arriver une chose incroyable. Quelques barbeaux passent devant nous, Séb et moi, des chevesnes aussi, et surtout une truite de taille respectable, il va falloir attendre presque vingt minutes pour que la truite passe à portée de canne. A un moment, elle descend le courant comme à chaque fois mais prend un virage plus large vers nous, elle est encore à aval de notre position, je shoote ma nymphe en amont hors de sa vue immédiate avec la canne en retrait presque à toucher la bordure. La truite continue son chemin et n’a pas flairé notre présence, la nymphe se trouve juste dans l’axe de sa gueule, la brave fille d’un coup de tête à peine perceptible, se saisit de la nymphe, je ferre un peu fort comme souvent et voilà la truite qui tournicote puis plus rien, je me dis j’ai ferré trop tard ou trop tôt. Mais en fait il n’en est rien, c’est mon hameçon qui a cédé pendant la bagarre ! Cela ne m’était encore jamais arrivé, je ne pourrai plus le dire. Pourtant l’hameçon n’était pas rouillé ce qui parfois peut arriver, je pense que sur ce coup là, c’est tout simplement un défaut de fabrication qui a provoqué la rupture. Difficile journée pour moi où j’ai comme l’impression que la poisse me colle à nouveau aux basques ! Le coup du soir ne donnera rien, les truites ne seront pas de sorties, les ombres seront là mais nous jouerons le jeu de ne pas les pêcher, un autre pêcheur local ne se privera pas de le faire sans scrupule, c’est lamentable mais ainsi va la vie, il y a ceux qui respecte et il y a les autres …

Encore une nuit à passer sous la tente et aussi une demi journée de pêche car il nous faudra reprendre la route en début d’après midi. Nous décidons de refaire le parcours kayak car sur le secteur du premier jour de nombreuses voitures sont là et c’est blindé de pêcheurs. Depuis le pont bailey, la rivière est toujours aussi belle mais les poissons ont l’air comme absents mis à part quelques ombrets qui nymphent et gobent à tout va. Désormais chacun de nous connait un peu plus les postes et nous allons pêcher un moment seul dans nos petits coins. Pour ma part je décide de remonter par la rive droite à pas de loup avant que le soleil n’arrive, la première truite aperçue, je la fais fuir, ça commence fort. Plus tard dans une toute petite vasque, je vois une splendide truite qui suit un même parcours trois fois de suite, elle cherche sa pitance. Je me positionne, je suis allongé à même le sol, si je recule elle va me voir et de toute façon il me sera impossible de la pêcher à cause de la lumière du soleil qui fera refléter l’ombre de ma canne sur la vasque, donc autant rester là. En face de moi sur la rive opposée, Michel est presque dans la même position couché au sol, lui aussi sûrement face à un poisson aperçu.

Je lance ma nymphe elle arrive à la surface de l’eau, de ma position, impossible de voir l’impact de celle-ci sur l’eau, la truite arrive vers la nymphe, elle ouvre la gueule, elle referme, je ferre et me lève en même temps et rien ne se passe ! Sauf la truite qui s’enfuit toutes nageoires dehors. Seulement après, je comprends mon erreur car c’est de ma faute, ma nymphe est restée à la surface sans couler et c’est une vraie nymphe que la truite avait prise. L’explication est toute simple, ma nymphe non plombée n’avait pas été mouillée au préalable et vu le peu d’angle que j’avais pour lancer elle n’avait pas de vitesse pour percuter l’eau et franchir la pellicule. La prochaine fois je penserai à la saliver un peu et cela ira bien mieux. Compte tenu du peu de poissons dehors je me dis que je ferais bien d’attendre un peu, des fois que la truite revienne, elle est réapparue après une demi heure sans bouger, tel que le ferait un vieux soldat dans son trou de combat, à peine arrivée dans la vasque elle en fait le tour une première fois comme si pour voir s’il n’y a rien d’anormal. Le temps qu’elle passe à l’opposé j’arme le nerf de ma canne pour faire une arbalète, la bête fait demi tour, change de direction et vient se mettre à ma gauche sur un retour de courant, je ne peux pas lancer, je la regarde et la voit gober tout en douceur à moins d’un mètre cinquante de moi en face à face, c’est impressionnant.
Elle repart dans la vasque, refait le tour de cette dernière, ramasse quelques nymphes au passage, au prochain passage je la tente, Elle amorce son virage vers moi, je lance, cette fois la nymphe descend, la truite arrive face à moi s’arrête et s’enfuit tranquillement, cette fois elle a flairé le piège. Je me suis encore fait avoir comme un gamin, j’ai attendu tellement longtemps qu’au final ma canne était en plein soleil, la truite a vu le blank ou les anneaux briller. Dommage, je pense que je méritais ce poisson rien que par la patience que j’avais démontré, je me suis trompé, tant pis.


Après cet épisode, je retrouve Séb un peu en galère sur la rive gauche et nous allons pêcher un peu ensemble, tandis que Michel n’a pas bougé de secteur il cherche toujours à prendre sa truite qui fait des apparitions de temps à autres.  Tout en expliquant à mon jeune padawan je fais à nouveau fuir un poisson. Nous allons plus en aval sur un secteur reconnu la veille où des truites tournaient, une seule passera à proximité de lancer et s’enfuira en voyant le fil du grand, il faut dire que le lancer n’avait pas été parfait. L’erreur ne pardonne pas sur cette rivière, c’est l’école de la pêche dans toute sa splendeur.

Nous remontons sur le secteur précédent après une demi heure sans rien voir, la truite enfuie tout l’heure est revenue, j’aimerais bien prendre un poisson aujourd’hui, je sais que c’est possible, il y a la place.
Notre position est idéale, la truite ne peut pas nous voir, je m’applique, le geste est parfait, la nymphe arrive dans le champ de vision du poisson, elle se décale un peu et aspire la nymphe plus qu’elle ne la croque, je ferre dans l’instant, le problème, c’est qu’une fois de plus les caches sont nombreuses sur ce poste. Je lutte du mieux possible, la bougresse essaie de se caver à plusieurs reprises, je la contre bien avec la canne haute, je rentre dans l’eau pour prendre l’avantage mais une fois de plus c’est le drame, elle réussi enfin à rentrer sous une roche, mon fil frotte dangereusement contre la paroi, il cède ! Séb qui filmait, coupe la caméra quand il entend les noms d’oiseaux fuser, je suis vert de rage.

Il va me falloir pas loin d’une minute pour me remettre en mode normal. Petite pose de dix minutes quand soudain, je vois une tache sur le fond de la rivière, c’est une dormeuse, derrière un caillou, je montre ça à mon padawan qui n’en a jamais vu, il n’en revient pas. Je vais essayer de la pêcher sur au moins dix dérives sans succès, je change de nymphe et pour une fois en propose une lestée pour être sûr de descendre juste derrière le caillou. Bizarre, la truite ne bouge toujours pas, pourtant je suis sûr de pêcher juste, je m’approche de façon à me trouver juste sur son flanc et c’est à ce moment là que j’explose de rire, cela fait un quart d’heure au moins que je pêche un caillou !!! Désolé Séb, tu n’auras donc toujours pas vu de dormeuse, j’espère pouvoir te montrer ça un jour.
Il est grand temps de retrouver Michel qui est resté dans le même secteur depuis le matin. Il n’a pas réussi non plus le moindre poisson. Juste en amont les ombres sont toujours actifs comme la veille, je scrute et fini par trouver une truite qui comme par enchantement vient vers moi. Je suis bien caché sur la bordure, elle ne voit rien, je lance, impact de la nymphe légère sur l’eau, la truite arrive nonchalante, elle se saisit de la nymphe d’un franc coup de gueule, je ferre, la truite prend la direction des roches mais cette fois je ne m’en laisse pas compter, je rentre dans l’eau à toute vitesse et j’arrive à contrer ce poisson plusieurs fois d’affilé pour finalement arriver à le mettre dans l’épuisette et ce sera le dernier poisson du séjour car il est déjà temps de rentrer pour le casse croûte. Ensuite il faut démonter le campement, ranger la remorque et l’auto, filer à la douche, régler la note de camping et reprendre la route en direction des Vosges avec des souvenirs pleins la tête.


Chacun de nous trois a pris du bon temps pendant ce week-end, nous en aurons encore beaucoup appris sur ces truites zébrées de la Bienne. J’ai même hâte d’y retourner, même si chez nous il subsiste de belles rivières, c’est très différent. Je voudrais avant de refermer ces quelques lignes tirer un grand coup de chapeau à l’AAPPMA la Biennoise pour son parcours No-Kill de plus de cinq kilomètres en première catégorie du domaine public et encore presque autant sans être No-Kill. Cela est assez rare pour être souligné.

Notre cuisto en chef nous a encore gâtés, pendant les trois jours. Je n’ai pas perdu un gramme, tu peux être fier Mimi ! Quand à toi Séb, c’est quand tu veux que tu viens nous refaire les tartines pour les petits déjeuner ! Quelle belle tranche de vie nous avons vécus, merci les amis. Voilà ainsi se termine se périple de trois jours sur une splendide rivière où j’ai déjà bien envie de retourner, j’espère avec des poissons un peu plus actifs et peut-être un coup du soir. Cette fois-ci c’était peut être un peu tôt, les éclosions pas encore en place et les soirées bien trop fraîches. Vivement la prochaine fois !!!