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jeudi 10 juillet 2014

Week-end chez tonton la pêche


Au mois de mai dernier, je sais cela date un peu … J’avais la joie de recevoir, pour quelques jours, mon petit neveu âgé de 10 ans. Ce dernier, lorsqu’il était plus petit m’appelait « tonton la pêche ». Cela faisait longtemps que nous avions décidé d’organiser un petit séjour chez moi mais à chaque fois, cela tombait à l’eau, si je puis dire. Encore cette année, pour les grandes vacances, pas moyen de se voir. Le long week-end du 8 mai étant la seule possibilité: c’est à ce moment que Tobias est venu à la maison accompagné de Mamie.

Au départ je voulais lui faire découvrir la pêche de la carpe au coup en carpodrome mais cela fut impossible en raison de l’organisation d’un concours sur le lieu choisi. La solution de repli était de pêcher en étang des poissons un peu plus petits. L’ami Marc COLLINET, moniteur guide de pêche s’est chargé de toute la préparation pour cette après-midi de pêche au coup. Le matin, nous sommes allés récupérer une station Rive qui allait bientôt devenir mienne et un peu de barda. ( Et oui! je retourne parfois à mes premières amours. Il faut dire que j’en ai passé du temps au bord du canal de Marne au Rhin les fesses vissées sur mon panier. )

En tout début d’après-midi nous retrouvâmes Marc à l’étang. Ce fut une totale découverte pour Tobias qui pêche de temps en temps mais pas de cette façon. Pour cette première partie de pêche, nous allions pêcher à la grande canne à déboîter. Marc, l’expert, assistait Tobias si bien que rapidement, les premiers "poissonnets" tombèrent au fond de la bourriche. Plus tard, quelques tanches nous donnèrent du fil à retordre et cela nous amusa beaucoup. L’après-midi passa à une vitesse folle et je peux dire sans me tromper que Tobias s’est éclaté.


Le lendemain matin, nous sommes allés donner un coup de main aux membres du club mouche, la Phrygane spinalienne, qui s’employaient à nettoyer le parcours no-kill d’Epinal. Ceci dans le but de sensibiliser mon neveu un peu plus à l’environnement. Profiter de la pêche en achetant une carte, c’est bien mais respecter l’environnement, c’est mieux. ( Je profite de cette petite phrase pour dire qu’à mon sens chaque pêcheur devrait consacrer une journée de travail à l’AAPPMA dont il dépend en achetant sa carte. Ceci serait à mon sens une réelle avancée vers la prise de conscience qu’il faut préserver les rivières et autres plans d’eau. Cela permettrait peut-être d’éviter certains comportements inacceptables, comme par exemple ceux qui laissent leurs déchets sur place après une partie de pêche …)

L’après-midi, nouveau rendez-vous à l’étang avec Marc pour découvrir la pêche aux leurres des carnassiers. Que de merveilles dans les boîtes, même moi j’en prends plein les yeux à chaque fois. Après quelques explications, nous étions à pied d’œuvre. Malgré une belle technique pour une première fois, aucun carnassier n’est venu taper sur les leurres. Quel dommage! j’aurais tant aimé voir Tobias aux prises avec un brochet. Un jour peut être…
Pendant ces trois jours, Tobias a également fabriqué ses premières mouches artificielles sous l’œil bienveillant de « tonton la pêche » et Mamie qui jouait au reporter photographe. Ce fut une expérience différente pour moi qui ait l’habitude d’expliquer le montage des mouches à des adultes. Mon gaillard faisant preuve d’une concentration extraordinaire: le résultat fut excellent. L’expérience ayant plu à Tobias, elle fut renouvelée.

Dans la continuité, j’aurais aimé lui faire découvrir la pêche à la mouche mais ce n’était pas la bonne occasion. J’espère pouvoir faire cela prochainement depuis une barque au réservoir de la Moselotte. Il est vrai que depuis une embarcation, il n’est pas utile de savoir lancer bien loin pour prendre quelques poissons. Affaire à suivre …

Au moment de se dire au revoir, j’avais un peu « les goldens » car j’avais passé quelques jours vraiment formidables. Derrière la carapace, il y a un être humain. Merci à toi Maman d'être venu avec Tobias. En plus des souvenirs à jamais dans ma mémoire, il me reste le dessin représentant un " poisson chat mangeur de mouches " ! (MIAOUUUUU)


Avant de terminer cet article, je voudrais remercier Marc pour sa générosité et sa gentillesse car c’est aussi en grande partie grâce à lui que nous avons passé ces bons moments. 

MERCI et à la revoyotte …

jeudi 11 juillet 2013

Séjour de pêche dans l'Ardèche - Dernière partie


Voici le dernier opus de mon dernier séjour de pêche. Retrouvez dans le montage vidéo ci-dessous quelques photos supplémentaires ainsi que quelques séquences vidéos. A la fin, vous découvrirez une séquence particulière ...

Bon film et à la revoyotte !


samedi 6 juillet 2013

Séjour de pêche dans l’Ardèche - Seconde partie


Voici la suite, tant attendue, de notre périple sur les terres ardéchoises en compagnie de Michel à l'Auberge de la Grolle. Après m'être changé (souvenez-vous, j'ai pris un bain) et avoir pris le repas du soir, il fallait trouver une nouvelle destination pour le lendemain. Et c'est vers les gorges de la Loire que nous allions jeter notre dévolu. Une fois de plus, Pascal, nous expliqua le chemin d’accès que nous trouvâmes sans aucune difficulté. Ce jeudi matin, la température était toujours aussi basse, environ 7 degrés, mais le ciel semblait vouloir se dégager un peu. Seul bémol, le vent était toujours de la partie. Arrivés dans le secteur défini nous rencontrâmes un ramasseur de champignons. En réalité il cherchait des morilles mais n'en trouvait point. A un moment, l'homme nous dit : je vais aller voir les gorges, c'est très beau mais dangereux ...

Tandis que nous préparions notre équipement, nous vîmes revenir l'homme tout essoufflé. Ce dernier nous tint ces propos: L'eau est haute, c'est très dangereux, il y a des trous avec huit mètres d'eau ! Cela glisse tellement que je ne suis pas descendu jusqu'en bas. A ce moment-là, je me suis demandé si ce brave homme n'avait pas un problème cardiaque car il était vraiment à bout de souffle. Passons ...

Après encore quelques échanges, nous quittâmes ce brave homme afin d'aller à la rencontre des gorges. Nous avions décidé d’aller trainer nos waders  vers le "Gouffre de Glaude". A peine quelques dizaines de mètres après notre point de stationnement, il fallait descendre un véritable mur. Le passage était très étroit, les pierres glissaient tout comme les racines. Il fallait rester très attentif au moindre pas. Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes enfin au fond des gorges. Le spectacle était grandiose mais déjà les questions se bousculaient dans ma tête. Comment allions-nous pêcher cet endroit car en effet, il y avait bien trop d'eau. Nous pêchâmes les postes les plus marqués avec des mouches hyper flottantes en poils de chevreuil et polypropylène. Malheureusement aucun poisson n’est venu nous procurer la joie de gober les artificielles.

Le Gouffre de Glaude

 Juste au niveau du "Gouffre de Glaude", la paroi abrupte ne nous permettait pas d’aller au-delà. En levant la tête nous apercevions la roche par endroit friable. Au sol, des roches semblaient s’être détachées récemment. Cela ne nous rassurait guère. Surtout qu’avant de partir, Pascal nous avait raconté qu’il y avait déjà eu des accidents. Du coup nous décidâmes de sortir des gorges. De toutes façons,  il était presque midi. Le chemin du retour fut éprouvant. Il a fallu reprendre notre souffle à plusieurs reprises. Arrivé à la voiture, j’étais trempé de sueur malgré la température de moins de 10 degrés. A ce moment, j’ai compris pourquoi le brave homme croisé en début de matinée était aussi essoufflé !

Après le casse-croûte de midi, nous souhaitions changer de secteur. Le problème, Pascal devait nous rejoindre et il risquait de ne pas nous trouver à l’endroit initialement prévu. Le téléphone ne passait pas là où nous étions. Nous sommes donc repartis vers le lac de "la Palisse". Lorsque nous avons enfin trouvé du réseau nous avons appelé à l’auberge où Jocelyne nous expliqua que Pascal était déjà en route pour nous rejoindre. Quelques secondes plus tard, ce dernier arrivait à notre hauteur. Nous lui avons expliqué le déroulement de la matinée et exprimé le besoin de changer de lieu. 

Le matin nous avions aperçu un joli endroit sur la rivière « le Vernazon » à moins d’un kilomètre de notre point actuel. Pascal, partagea notre sentiment et nous partîmes tous les trois pour cette rivière. Moins de cinq minutes plus tard, nous étions garés et préparions le matériel avant d’entamer une descente bien moins périlleuse que le matin. En effet, même si la côte était pentue, au départ il y avait un chemin presque carrossable et ensuite une prairie. Pendant le court chemin vers la rivière, la température s’était élevée. Le ciel était bien dégagé même si le vent était assez soutenu. Le soleil réchauffait nos carcasses et cela n’était pas sans nous déplaire. Nous n’étions visiblement pas les seuls à attendre car déjà de multiples éclosions se produisaient. C’est assis sur un banc de cailloux et de sable que nous allions observer quelques truites bien à table. Une d’entre elles était particulièrement étrange. Elle laissait de gros "baétis rhodani" passer sous son nez lorsqu’ils dérivaient au grè du courant. En revanche, dès qu’une rafale de vent en faisait dériver vers l’amont, ils étaient gobés de façon systématique ! 


C’est un poisson que nous n’avons pas réussi à prendre vous vous en doutez bien. Cette rivière ressemblait un peu plus à celle à laquelle je m’attendais à trouver et je me sentais bien. Nous avons passé un long moment à observer tout en profitant du soleil avant de se répartir et de pêcher un peu. Rapidement, ce fut la fête. A l'amorce d'une accélération, sous les arbres des poissons s’en donnaient à qui mieux mieux pour intercepter les mouches. Les truites n’étaient pas énormes mais possédaient une bonne puissance eu égard à leur taille. Un peu plus tard sur un courant quelques dizaines de mètres en amont, Michel et moi avons fait craquer quelques truites supplémentaires avant de rejoindre Pascal.


Ce dernier était encore plus haut sur le Vernazon, une petite centaine de mètres. Après un virage, nous retrouvâmes notre homme avec de l'eau presque jusqu'à la "Dynamo" (comprendre l'endroit sensible chez l'homme). Ce qu'il faut savoir, c'est que Pascal ne porte pas de combinaison de pêche ! Il pêche en short et chaussure de wading. Je vous laisse imaginer la température de l'eau compte tenu des conditions climatiques depuis le début de semaine. Moi, qui ne suis pas du genre frileux, j'ai du mal à comprendre comment il peut résister au froid pendant aussi longtemps, en moyenne deux à trois heures pas séance. Brrrrrrrrr !J'en ai encore froid dans le dos !


Devant Pascal, quelques gobages se produisaient qu'il attaqua méthodiquement. Les poissons se succédaient les uns aux autres. Toutefois, il y eut une rebelle. Il lui fallut un long moment pour réussir à la capturer mais ce fut chose faîte. C’était une jolie truite, vraisemblablement la plus belle du séjour. Les éphémères se faisaient de plus en plus rares sur la surface de l'eau. Il était l'heure pour Pascal de rentrer préparer le repas pour ses hôtes du soir. Après son départ, nous ne réalisâmes plus une seule capture ! La rivière était retombée en léthargie. Plus un insecte, plus un gobage, le vide total, le néant. Comme si Pascal avait appuyé sur une télécommande et avait dit stop. Tout en restant sur notre faim, nous nous sommes résignés à rentrer à l'auberge de la grolle pour l'apéro et le repas du soir.

Alors que nous étions à table, en jetant un œil par la fenêtre, dehors c'était le déluge. Le ciel tombait en morceaux : pluie et de la neige mêlées. Incroyable, quand je dis que la poisse me suit ... Nous sommes quand même le 23 mai. Du coup, on se dit que pour demain, dernière matinée de pêche, cela risque d'être encore plus compliqué que tous les jours précédents. Après une bonne nuit et le petit déjeuner nous décidâmes de tenter l'aventure malgré le froid hivernal qui nous saisit à peine le seuil de l'auberge franchi. Les personnes de passage n'en croyaient pas leurs yeux et devaient nous prendre pour des fous. Ce que nous sommes peut-être d'ailleurs ? Pour ces dernières heures nous allions pêcher juste en bas de l'auberge sur le "Rau de Mazzan". L'eau avait bien baissé depuis le début de notre séjour et cela semblait être sympa. Depuis la route, chaque jours, nous apercevions ce "rau" à l'eau cristalline et au fond clair. Nous allions être stupéfaits de la quantité de larve de trichoptères à fourreau. Ce sont des dizaines de milliers qui tapissaient le fond de ce ruisseau. Je ne me rappelle pas en avoir vu autant sur une rivière dans toute ma "carrière" de pêcheur. Il en devenait même difficile de traverser sans en écraser, il fallait bien choisir le passage. Nous allions essuyer quelques grains en cours de matinée et ne vîmes aucune activité. En fin de matinée, nous décidâmes de nous séparer pour finir le secteur tout en nous donnant rendez-vous vers midi au niveau de l'Abbaye.

La qualité d'eau de ce "rau" est exceptionnelle, à tel point que l'on se croirait dans un aquarium. Sur la dernière cuvette, j'avais aperçu de très loin, la silhouette d'un poisson. Là, je me suis dit : Dark, c'est ta dernière chance de capturer un poisson sur ce séjour. Applique toi si tu ne veux pas partir avec des regrets. Il a fallu faire une approche de sioux, à quatre pattes et au ralenti. J'ai observé ce poisson durant toute cette manœuvre. A un moment, je l'ai même vu gober. Une fois à portée de tir, au premier posé, la bête se laissa porter vers la surface afin d'aller inspecter l’intrus. Elle refusa la phrygane si bien présentée. J'ai tenté un nouveau passage : pas de réaction. Troisième passage : rien. Je changeai de mouche à plusieurs reprises, à chaque nouveau modèle, la truite monte inspecter l'artificielle puis replonge. Nouveau changement pour une petite nymphe, je me dis : Là, ça va le faire. Aucune réaction de la part du poisson. Essai d'un autre modèle, rien non plus. Je n'en croyais pas mes yeux. Alors que les cloches de Mazzan l'Abbaye sonnait midi et que l'heure fatidique arrivait, je décidai de remettre une dernière mouche. A nouveau une phrygane, celle que je sors pour les cas extrêmes. La fameuse phrygane en plumes de cul de bécasse dérivé d'un montage issu de blog de Gérard Piquard dit "Pouic". Je l'utilise très peu car je n'en possède qu'une dizaine. En effet, je n'arrive pas à me procurer les fameuses plumes pour monter ce modèle. (Amis lecteurs, si vous avez des connaissances dans ce domaine. J'ai un formulaire de contact sur le coté gauche du blog)

La phrygane nouée à mon bas de ligne, j'effectuai les mêmes gestes que précédemment. La truite est montée à nouveau mais cette fois, après un léger temps d'arrêt, elle a englouti l'artificielle. J'étais aux anges d'avoir leurré cette difficile truite. Ce fut bien le dernier poisson du séjour car juste après la séance photo et la remise à l'eau, Michel arrivait et nous mettions fin à l'activité pêche.


Après un dernier repas pris à l'auberge ce midi là, nous reprîmes la route en direction des Vosges avec un temps mi-figue, mi-raisin. Avant de clôturer cet article, je voudrais sincèrement remercier Pascal et Jocelyne pour leur accueil et leur gentillesse. Nous avons passé un agréable séjour à l'Auberge de la grolle. Je pense qu'il va falloir que l'on y revienne car nous n'avons pas pris le temps de s'en faire une, de grolle ! Amis lecteurs, pêcheurs, voyageurs, si un jour vous passez vers Mazzan l'Abbaye, n'hésitez pas à passer une soirée à l'auberge de la grolle, vous ne le regretterez pas !

A suivre prochainement, un petit résumé en vidéo ... A la revoyotte !

vendredi 31 mai 2013

Séjour de pêche dans l’Ardèche - Première partie


Après plusieurs voyages de pêche aux carnassiers sur l’île d’Irlande, j’avais besoin de voir autre chose. Il faut aussi dire que mon premier « padawan », Dominique, ne peut plus se servir de son arme et par conséquent, il est difficile de former une autre équipe de joyeux drilles. L’année dernière, je n’ai pas effectué de séjour pêche mis à part l’excursion chez mes amis helvètes. J’avoue que cela m’a terriblement manqué. Cette année, j’ai décidé avec mon ami Michel, d’effectuer un séjour de pêche dans le département de l’Ardèche. Depuis le mois de janvier la décision était prise de nous rendre à Mazan l’Abbaye. Cette destination, n’a pas été choisie au hasard, bien au contraire. L’année de la sécheresse, en 2003, nous avions effectué un séjour avec le club mouche d' Épinal sur les terres d’adoption du regretté Jean-Louis POIROT, avec lequel  nous avions passé de très bons moments. La région m’avait bien plu, alors pourquoi ne pas y retourner ? Lors des salons que nous organisons avec le club mouche d' Épinal, Pascal VERNIER, nancéien d’origine qui s’est expatrié dans la région proche du mont Gerbier, vient nous présenter son savoir-faire. Je m’étais promis qu’un jour je ferai un séjour dans les environs. C’est désormais chose faîte avec ce séjour à l’auberge de la Grolle. Nous allons faire un petit retour sur ce périple de 5 jours.


Tout commence le Dimanche dix-neuf mai avec le rendez-vous chez Michel. Le temps de charger la voiture, de boire un café et nous voilà partis pour quelques heures de route. Direction, Besançon, puis l’autoroute jusqu’à Saint-Étienne où nous ferons la pause de midi. Ensuite, il nous faut prendre la direction du Puy en Velay et ensuite bifurquer pour rejoindre Mazan l’Abbaye et l'Auberge de "la grolle". Quelques kilomètres avant notre arrivée, on s’aperçoit que la neige est tombée il y a peu ! En réalité, le vendredi soir et le samedi la pluie et la neige étaient tombées en abondance. Cet épisode a eu pour effet d’augmenter les débits des "rau ou riau" (appellation des ruisseaux) et des rivières. Peu après notre arrivée à l’auberge de la grolle, Pascal se proposait de nous faire visiter quelques endroits sympathiques où nous pourrions exercer nos talents durant notre séjour. Que de virages dans cette contrée ! A tel point qu’au retour de notre visite, j’ai été malade comme un chien. La bière dégustée à notre arrivée a été régurgitée sur la route devant l’auberge. J’imagine encore la tête d’un touriste se posant la question avant d'entrer à l’auberge !  Heureusement, compte tenu des conditions météo, personne ne se promenait sur la route. Durant le repas du soir, j’ai eu droit à un petit sobriquet : Vomito. Les fans de la bande dessinée "Titeuf " comprendront.

Le lundi matin après une bonne nuit, nous avons pris le petit-déjeuner à huit heures comme chaque jour en compagnie des patrons et des hôtes présents. Ensuite, direction la première rivière. Notre choix s’était porté sur la Padelle en aval de (Sagnes et Goudoulet). J’avais bien senti qu’il ne faisait pas très chaud mais quelle surprise quand j’ai découvert que mes chaussures étaient recouvertes de givre. Elles étaient pourtant stockées dans le coffre de la voiture ! La température avait sans doute bien chuté pendant la nuit. Pour bien démarrer le séjour, j’avais oublié la veste de pluie dans la chambre. Dommage, elle m’aurait bien servi compte tenu du vent que nous allions subir une grande partie de la journée. Coté pêche, nous étions un peu perdus. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce genre de profil, plutôt tourmenté.


Il a fallu réfléchir un peu et se résoudre à pêcher les postes les plus marqués en l’absence totale de gobages. Après un long moment, c‘est Michel qui a ouvert le bal en pratiquant la pêche en noyée. J’ai eu bien du mal à prendre mon premier poisson qui plus est, de petite taille. Nous avons rapidement déduit que sur cette rivière, nous ne prendrions pas de poissons gigantesques. Peu importe, toutes les truites capturées sont nées dans la rivière, donc des vrais poissons et ça c’est vraiment bien. Après le casse-croûte du midi, préparé par Jocelyne chaque matin, nous avons insisté sur ce secteur. Sur un plat, quelques truites commençaient à se nourrir en surface. Je me préparais à les pêcher quand des promeneurs sont arrivés en lançant le traditionnel : "ça mord ?" La route surplombant la rivière, les truites ont eu tôt fait de se réfugier sous les cailloux. Après une attente de plus de trente minutes, elles ne sont pas ressorties. Nous allions décidé de quitter le secteur pour nous rendre sur le parcours no-kill de la Loire entre Sainte-Eulalie et Riautord, quelques kilomètres plus en aval.

Sur un grand "plat", des gobages claquaient à la surface à un rythme effréné. Le vent semblait souffler un peu moins fort à mesure que le temps passait. Nous allons nous éclater pendant seulement quelques minutes devant ce spectacle tout en commençant à pêcher et enregistrer quelques prises. Cela faisait du bien de pouvoir enfin pêcher sur des poissons à table. La température chutant, les gobages devenaient sporadiques. Malgré cela, nous réussirons encore quelques captures. De quoi nous regonfler à bloc pour le lendemain !

Retour à l’auberge tout juste pour l’apéro, où chaque soir nous découvrions les nouveaux hôtes. L’apéro consistait à un kir à la châtaigne et le grignotage des gâteaux fabrication maison de Jocelyne. C’était bien sympa de découvrir chaque soir où presque des nouvelles têtes. Nous avons échangé sur des tas de sujets avec de bien belles parties de rigolade. Il était marrant de voir la bobine des gens en nous trouvant aussi passionnés et de pouvoir rester dehors avec des températures aussi basses des journées durant. Nombreux sont ceux qui s’attendaient à nous voir arriver avec des truites dans un panier ! Le seul panier à présenter était nos l’appareil photos numérique.


Mardi, fort de l’expérience de la veille, nous avons décidé de pêcher à nouveau le parcours no-kill et ses environs toute la journée. La température bien basse n’a pas permis de revoir les gobages de la veille. Mais sur des postes bien marqués nous avons tout de même enregistré quelques prises. En milieu d’après-midi Pascal nous a rejoints comme tous les jours suivants d’ailleurs. Ce dernier nous a clairement expliqué que nous trouverions plus de poissons "disponibles" sur les secteurs agités que sur les zones calmes. L’après-midi fut tout de même assez calme. Michel a toutefois enregistré plus de touches en pêchant, tantôt en nymphe, tantôt en noyée. Pour ma part, je rêvais sans cesse de gobages sur mes sèches … Le vent était incessant et assez fort durant toute la journée et brisait tous mes espoirs. Quand je pense que j’avais regardé la météo avant de partir et que j’avais vu des températures autour de 18 degrés. Foutaise, durant toute la semaine, sauf le jeudi après-midi, nous n’avons pas dépassé les dix degrés en journée.

Mercredi matin, où va-t-on ? Lecture de la carte après le petit déjeuner, frugal comme d’habitude. Compte tenu de l’orientation du vent assez soutenu, nous décidions de retourner sur la Padelle. La rivière avait déjà changé de visage par rapport à notre première visite du lundi. Le niveau avait baissé et les postes étaient plus nombreux pour essayer de poser des sèches. Je dis bien essayer car le vent etait très violent. Il fallait même attendre et lancer entre les rafales ! De temps en temps, quelques "Rhodani" dérivaient à la surface.


En fin de matinée, alors que le vent réduisait un peu, j'allais apercevoir un gobage. Cela me redonnait un peu d’espoir et rapidement la truite gobeuse se retrouvait piégée. Certes ce n’était pas un monstre mais cela m’importe peu, une montée, c’est une montée ! Sur le même secteur, j'allais enregistrer quelques prises supplémentaires. Michel quant à lui, capturera aussi quelques poissons pendant cette matinée. L’après-midi, nous allions voir Pascal exercer son talent. A peine la mouche posée sur l’eau que déjà une truite venait s’en saisir ! C’est qu’elles sont sacrément bien dressées les bestioles, elles ne connaissent que leur maître. Nous en reparlerons plus loin d’ailleurs. Après une grosse demi-heure à discuter et pêcher, c’était à mon tour d’attaquer un poisson. Je me positionnais à genoux afin de rester discret et au bout de deux faux lancers … Plouf, je me retrouvais au jus ! Voilà le premier bain de l’année.

C’est bien mouillé que la partie de pêche se finira mais j’irai jusqu’au bout même si l’ami Michel insistait pour que l’on rentre plus tôt. C’est ainsi que se termine la première partie de nos aventures sur les terres Ardéchoises. A suivre …

vendredi 22 février 2013

Mortalité au réservoir de Socourt


Aujourd’hui je reprends l'écriture sur le blog après un long moment de silence. Malheureusement ce n'est pas pour annoncer une bonne nouvelle. En effet le réservoir de SOCOURT vient de subir une maladie ayant entraîné sa fermeture temporaire. Ci-dessous vous pourrez lire à titre d'information le communiqué réalisé par les gestionnaires du plan d'eau que je remercie de leur transparence envers les pêcheurs que nous sommes.

Communiqué :

Vous n’êtes pas sans savoir j’imagine les difficultés que rencontre actuellement le réservoir de pêche à la mouche de SOCOURT. Celui-ci est en effet fermé provisoirement suite à une forte mortalité de truites arc-en-ciel. Si ce triste épisode est désormais derrière nous, il faut savoir que près de 200 poissons ont été retrouvés morts et évacués.

Dans le but de faire la transparence sur ces événements, la Commune a fait procéder à une analyse d’eau et à une analyse de sept truites par le Laboratoire Départemental d’Analyses du Jura à Poligny (39), (qui dépend du Conseil Général), l’un des sept laboratoires agréés en France pour les analyses de poissons. Après deux semaines d’investigations, les scientifiques ont fini par identifier avec certitude l’origine de la mortalité : SHV, autrement dit « septicémie hémorragique virale ». Sans danger pour l’homme, y compris pour celui qui consomme le poisson, la SHV est l’équivalent de la grippe chez l’homme. Mais personne ne sait aujourd’hui traiter le virus chez le poisson. Les truites qui n’ont pas succombé, et elles sont nombreuses, sont désormais immunisées mais sont devenues des porteurs sains. Dès la publication des résultats, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations des Vosges (ancienne DDASS) s’est emparée du dossier (jeudi 31 janvier). L’un de ses responsables est venu sur site dès le lendemain dans le but d’obtenir notamment une copie des factures de nos fournisseurs. En l’occurrence d’un seul pisciculteur, puisque depuis l’ouverture du réservoir en 2004, la Commune de SOCOURT est restée fidèle à la même pisciculture. La visite de la DDCSPP du Doubs chez ce pisciculteur a permis d’établir la liste des plans d’eau et réservoirs alevinés depuis la fin de l’été. Conséquence, toutes les eaux closes concernées seront suivies par les services sanitaires de la même manière et avec la même nécessité de détruire le virus et les poissons qui en sont porteurs.

Pour ce qui concerne SOCOURT, car c’est sur ce plan d’eau que porte toute notre attention vous l’imaginez bien, la pêche aurait pu rouvrir à condition de contraindre nos amis moucheurs à éviscérer sur place les truites conservées et à désinfecter l’ensemble de leur équipement avant et après la partie de pêche, car le virus se propage aussi par l’eau. Bien qu’envisageable, cette solution ne correspondait pas à notre vision des choses. En accord avec la DDCSPP, la commune a décidé de maintenir le plan fermé, le temps pour elle de mettre en oeuvre les préconisations des services sanitaires pour une éradication complète du virus. La mesure la plus spectaculaire porte sur la destruction des poissons encore présents dans le plan d’eau : salmonidés bien-sûr, mais aussi carnassiers, poissons blancs et crustacés car eux aussi sont peut-être devenus des porteurs sains du virus, même s’ils sont moins sujets à la SHV. Il n’était pas question pour nous en effet de laisser planer le moindre doute.

S’agissant d’une eau close non vidangeable, plusieurs solutions opérationnelles ont été imaginées (pêche au filet maillant, utilisation d’un produit biodégradable) jusqu’au début de cette semaine. La DDCSPP, suivant en cela les recommandations de son référent national, nous orientait jusqu’à aujourd’hui encore vers l’utilisation d’eau de javel, purement et simplement, pour à la fois éradiquer les poissons et le virus (sur les poissons qui ne pourraient pas ensuite être récupérés). L’eau de javel ne présente aucun danger pour l’environnement, ses effets se seront dissipés au bout de quelques jours si elle est introduite en quantité raisonnable. Bien que brutale, cette solution nous paraissait conduire au meilleur résultat. Un résultat qui devait nous permettre d’envisager la réouverture du plan d’eau début avril avec toutes les garanties sur le plan sanitaire. Pour ce faire, la Commune a d’ores et déjà noué des liens avec un nouveau pisciculteur, détenteur d’un agrément sanitaire européen. Un professionnel basé dans le territoire de Belfort et qui travaille de longue date avec plusieurs pays européens : Suisse, Danemark …

Problème, le référent national aquacole de la DDCSPP vient d’estimer à 10.000 litres concentrés à 48 % la quantité d’eau de javel nécessaire. Une solution qui, d’un commun accord, vient d’être abandonnée. Le risque était trop grand pour les plans d’eau voisins. Nous sommes dans l’attente de nouvelles propositions, mais devons désormais nous résoudre à n’envisager la réouverture pour le premier week-end d’octobre. Dans l’attente, la Commune indemnisera tous les pêcheurs qui ont subi, bien malgré nous, un préjudice au cours de l’automne. Avant l’épisode de mortalité, durant plusieurs semaines, les poissons malades ne mordaient plus. Alors même que depuis l’ouverture du réservoir de SOCOURT, la commune a fait le choix de basé sa stratégie de développement sur une pêche de qualité : qualité du poisson, qualité de l’empoissonnement (+ de 250 kg /hectare), qualité du site, qualité de l’accueil. Nous avons ces valeurs chevillées au corps et n’entendons pas en changer. Au cours des prochaines semaines, nous informerons les intéressés des mesures qui auront été adoptées. Pour l’heure, nous sommes affairés à d’autres taches. Enfin, la Commune vient de confier la défense de ses intérêts à un avocat Nancéen afin d’obtenir la réparation du préjudice subi. A l’amiable d’abord et s’il le faut devant la juridiction compétente.

J’espère que ces informations seront de nature à vous rassurer. Bientôt, cet épisode malheureux dont nous tirerons tous les enseignements ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Fin du communiqué.

 Depuis ce communiqué un arrêté préfectoral à été prononcé, ci dessous vous trouverez le contenu de cet arrêté.
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Article 1er : L ’étang de pêche des salmonidés, situé sur le territoire de la commune de SOCOURT est déclaré atteint de SHV. Il est placé sous la surveillance de la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.

Article 2 : Une zone de confinement, comprenant un périmètre de protection dudit étang et un périmètre de surveillance des 3 étangs de pêche, est mise en place.

Article 3 : La présente déclaration d’infection entraîne l’application des mesures suivantes  :

  • Les poissons morts ou présentant des signes cliniques et tous les déchets sont détruits sans délai sous le contrôle de la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.
  • Aucun poisson ne peut entrer dans la zone de confinement sans autorisation de la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.
  • La sortie des animaux aquatiques de la zone de confinement est interdite, excepté pour la commercialisation ou la transformation en vue de la consommation humaine, sous contrôle de la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.
  • Les poissons du site infecté peuvent être remis directement au consommateur final, dans le respect des règles sanitaires et après éviscération. Les viscères et sous produits seront éliminés au titre des déchets mentionnés au premier alinéa.
  • Il est strictement interdit d’utiliser les poissons ou leurs gamètes provenant de la zone de confinement pour rempoissonner ou réensemencer un autre site (cours d’eau, étangs, lacs…). La remise à l’eau du poisson pêché dans l’étang du site de confinement est également interdite.
  • Des moyens appropriés de désinfection doivent être utilisés aux entrées et sorties de l’étang et toutes les autres mesures propres à éviter la propagation de l’agent pathogène sont mises en œuvre à la diligence de l’exploitant.
  • Toute matière et tout déchet susceptible d’être contaminés, y compris le matériel, sont soumis à un traitement assurant la destruction des agents responsables de l’apparition des maladies réputées contagieuses des animaux aquatiques.
Article 4 : Dans l’étang, toute hausse de mortalité inexpliquée ou manifestation de la maladie chez des animaux aquatiques doit être immédiatement notifiée au Préfet ou au vétérinaire chargé du suivi des animaux.

Article 5 : La directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations ou son représentant et le Docteur Lautraite effectuent un recensement du cheptel infecté et une enquête épidémiologique basée sur une analyse de risque, afin de déterminer les sources possibles de l’infection.

Article 6 : La levée de l’arrêté portant déclaration d’infection ne pourra intervenir qu’après la mise en place d’un programme d’éradication approuvé par la directrice départementale de la cohésion sociale de la protection des populations en accord avec la Direction Générale de l’Alimentation.

Pour être approuvé, ce programme devra préciser à minima :
  • Une description de la situation épidémiologique de la maladie avant la date du programme.
  • La durée prévue du programme ainsi que le but à atteindre à son échéance.
  • La nécessité de pêches visant à éliminer les espèces sensibles : truites et brochets.
  • La mise en place de truitelles sentinelles en cages et leur maintien en place pendant au moins 6 semaines dans une eau inférieure à 14°C.
  • L’inspection clinique et l’analyse virologique pratiquée à terme sur ces truitelles.
  • La description et la délimitation de la zone géographique et administrative dans laquelle le programme sera appliqué.
Article 7 : Les infractions aux dispositions du présent arrêté seront constatées et poursuivies conformément aux textes en vigueur.

Article 8 : L’arrêté préfectoral de mise sous surveillance  n° 06/2013 du 4 février 2013 est abrogé.

Article 9 : Le présent arrêté est susceptible de recours auprès du Tribunal Administratif de NANCY sous un délai de deux mois à compter de sa notification.

Article 10 : Le secrétaire général de la préfecture des Vosges, le maire de la commune de SOCOURT, le commandant du groupement de gendarmerie des Vosges, et la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations sont chargés chacun en ce qui les concerne de l’exécution du présent arrêté.

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A l'heure où j'écris ces quelques lignes j'ai appris que d'autres réservoirs semblent touchés par le même phénomène. En l’occurrence les réservoirs "Oxylane" et "St Louis" (Haut-Rhin). Il est donc recommandé de faire très attention de ne pas  favoriser la propagation du virus en désinfectant le matériel.

J'espère sincèrement que ces problèmes s’arrangeront au plus tôt afin de pouvoir à nouveau pratiquer notre loisir favoris sur ces plans d'eau. Je ne manquerai pas de vous tenir informé dés lors que j'aurai d'autres nouvelles que j'espère meilleure.

A bientôt pour de nouvelles aventures halieutiques ...

samedi 11 août 2012

Marche à l'ombre


Comme vous vous en doutez sûrement, avec le titre "Marche à l'ombre", je ne vais pas vous parler du film réalisé par Michel BLANC ni de la chanson de Renaud. Le chanteur, lui aussi pêcheur à la mouche qui a même écrit quelques chansons sur le sujet, pourrait prendre cet article comme un petit clin d’œil.

La première semaine de vacances vient de s’écouler. La pluie ne tombe plus depuis un long moment et les rivières commencent à baisser sérieusement. L’étiage n’est pas loin et le fond de la rivière se colmate doucement mais sûrement. En milieu de semaine, c’est avec Christophe qu’un après-midi de pêche à la mouche était programmé. Nous avions décidé de rendre une petite visite à la Moselle sur le parcours de la dynamique A.A.P.P.M.A d’Eloyes. Il faut dire que, depuis avril dernier, nous n’avons pas pêché ensemble, faute à un genou capricieux. C’est donc avec grand plaisir que je retrouvais "le Toff " un peu après seize heures. Le soleil était au rendez-vous pour nous accompagner, et nous allions chercher l’ombre …

Sur le premier secteur, où je m’étais déjà rendu une fois cette année: aucune activité. Il faut dire que devant la chaleur du jour, quelques baigneurs se rafraîchissaient quelque peu dans l’eau de la Moselle. Les pauvres thymallus doivent être bien cachés. Même les "Nases appelés aussi Hotus" qui fouillent le fond en montrant leurs flancs semblaient absents. Il va falloir chercher un peu plus en amont. Après une bonne heure de pêche, les premiers thymallus viennent enfin gober les artificielles. Il était temps ! Ils ne sont pas bien énormes ces premiers poissons mais ce n’est pas grave. Ils vont avoir l’occasion de grossir. Je vous en reparlerai en fin de billet. Un de ces ombres va m’offrir la chance de réaliser un cliché que seule cette espèce peut donner. En effet, l’ombre commun peut rester à proximité du pêcheur s’il le remet à l’eau avec délicatesse. Cette photo est pour moi, la plus belle de cette année en subaquatique.


Après cette belle photo, j’ai rejoint l’ami Christophe qui se situait juste quelques dizaines de mètres en aval. D’un commun accord, nous avons décidé d’aller sur un autre secteur où l’année dernière nous avions touché de très jolis "Thymallus Thymallus". Le soleil commence à infléchir sa course vers le couchant mais la lumière est tout de même gênante. Il est difficile de voir la mouche à la surface de l’eau. Après avoir prospecté le bas du secteur, nous allons remonter dans la partie plus rapide. Comme en début d’après-midi, les poissons se tiennent là. Ils sont, semble t-il, à la recherche d’une eau plus riche en oxygène dissous. Peu de gobages sur la zone, mais juste assez pour se faire plaisir à deux. Une fois encore, on a joué à notre petit jeu,: "à toi, à moi". A un moment, sur une phrygane à peine déposée sur l’eau, un violent gobage vient exploser à la surface de l’onde. Ferrage de l’ami Christophe: trop tard ! Plusieurs passages après, rien ne se passe. Changement de mouche, toujours rien. Je propose à Christophe de tenter le coup avec une de mes éphémères: Un corps orangé en matière synthétique et une aile sombre en cul de canard (CDC). L’éphémère, à peine nouée et déposée sur l’eau dans la bonne veine d’eau, le gobage se produit. La bagarre s’engage entre Christophe et l’ombre commun qui joue de toutes ses nageoires dans le puissant courant. Il semble être de belle taille car il offre une jolie résistance mais, après quelques rushs, il se rend à l’épuisette. C’est confirmé, c’est un joli poisson !


Dans le même secteur, plus sur la bordure, une truite viendra aspirer une sèche. Quelques autres ombres goberont mais nous n’arriverons pas à les capturer. Nous déciderons de les laisser en paix pour cette fois … Cet après-midi là, nous avons marché à l’ombre, dans les deux sens du terme, d’où le titre de ce billet.

Pour conclure, je remonte de quelques lignes pour vous expliquer pourquoi les poissons vont avoir l’occasion de grossir. Deux raisons, à cela. La première est due au fait que nous relâchons toutes nos prises. Mais cela n’est pas nouveau. La deuxième tient au fait que sur ce parcours,par un arrêté préfectoral, l’ombre est totalement protégé depuis cette année. En effet, au cours de la dernière assemblée générale, l’idée avait été abordée et soumise au vote des pêcheurs présents. Aucune surprise, le vote pour un No-Kill intégral de l’ombre commun était entendu sur la totalité du parcours. Je tiens à féliciter le président et les membres du conseil d’administration de l’A.A.P.P.M.A d’Eloyes pour cette belle action de protection d’une espèce. Question : Que se cache t-il sous les lettres de la dénomination "A.A.P.P.M.A" ? Réponse : Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique. Peu d’associations peuvent se targuer de respecter le P de protection. Bien d’autres actions sont en cours de réalisation comme par exemple un plan de lutte contre la renouée du japon. Mais le combat est difficile, nous en savons quelque chose au club mouche d'Épinal.

Amis pêcheurs, vous voulez faire changer les choses ? Vous trouvez que la pêche va mal dans votre secteur ? Au lieu de râler dans votre coin en sachant que cela ne changera rien. Venez aux assemblées générales. Ainsi vous pourrez vous exprimer et prendre part aux décisions !

A la revoyotte…

lundi 2 juillet 2012

Sortie mensuelle du club mouche d’Épinal sur la Bruche


Samedi 16 juin, sept heures, départ pour l’Alsace où nous attendent Charles et ses joyeux drilles pour une partie de pêche endiablée sur la Bruche. Un accueil bien sympathique avec les traditionnels Bretzels nous attendait. Par petits groupes et accompagnés par les membres du club Baetis Rhodani, nous avons découvert la Bruche sur les lots de l’EDW. Les truites de taille démesurée nous attendaient et ont réservé de grosses surprises à ceux qui pêchaient trop fin ! Pour ma part, lors de la prise d’une riquette, un monstre a surgi de nulle part pour essayer de la croquer mais en vain. Le midi, un super moment de convivialité et d’échanges a eu lieu autour du casse croûte dans un petit coin bien agréable en bordure de la rivière.

Un bon moment autour du casse-croûte. Crédit photos: Lauryves
L’après midi, les petits groupes se sont à nouveau répartis sur le cours de la rivière avec même, pour certains, la visite d’une passe à poissons. La pêche a été plutôt difficile mais peu importe, c’est plutôt l’ambiance qu’il faut retenir. Même le coup du soir, tenté par les deux "Seb padawan" et moi-même n’a pas tenu toutes ses promesses. La faute à une dépression qui pointait son nez. Cependant quelques thymallus et autres farios ont eu le loisir de goûter au fer de nos hameçons.

Encore merci à Charles et son équipe pour son dévouement et l’organisation de notre venue. Merci aussi à Claude pour les infos juste avant notre venue. La sortie a visiblement bien plu. Donc je pense pouvoir dire que nous reviendrons faire un petit pèlerinage sur vos terres ! A la revoyotte ...

vendredi 29 juin 2012

Repérage sur la Marne


Du 09 au 11 juin dernier, accompagné de Michel et de mon padawan, je suis allé faire un repérage dans le département voisin en vue de la sortie estivale prévue avec le club mouche "la Phrygane Spinalienne" en juillet prochain. La rivière choisie cette année sera la Marne sur les lots de l’URNE (Union Réciprocitaire du Grand Est). Ne connaissant pas bien les lieux, deux amis rencontrés virtuellement sur le site de gobages  puis en chair et en os l’automne dernier, nous ont accompagné pendant deux journées afin de nous montrer certains accès et parcours de pêche. Le samedi matin c’était Jean-Marc, alias JM51, qui nous accompagnait et nous faisait découvrir la rivière. Le niveau était encore un peu haut mais cela nous a vraiment plu au point de définir que c’était sur les secteurs parcourus qu’aurait lieu la sortie estivale. La pêche ne fut pas extraordinaire mais là n’était pas le but. Toutefois au coup du soir nous avons passé un moment bien sympa avec quelques ombres qui sont venus se saisir de sèches bien présentées. Nous avons même effectué un doublé d’ombres !


Le lendemain, c’était au tour d’Emmanuel, alias Thymallus10, de nous faire découvrir un autre tronçon de la rivière en compagnie de Mathias. Là encore, nous avons traqué un grand bout de rivière et avons vu de bien jolis poissons, notamment le matin avant onze heures. Ensuite la pêche a été un peu plus délicate mais nous avons passé un bon moment. Plus en soirée, sur un autre secteur, les ombres se mettaient enfin à table pour mes deux comparses. Moi, pendant ce temps là, je m’étais fatigué à pêcher une zone où finalement il n’y avait que des hotus ! Après une petite dose de "motivex", je me décidai à faire une bordure enrochée et au final, derrière un léger courant, j’ai aperçu un minuscule gobage. Après trois tentatives avortées par une mauvaise présentation, j’ai vu ma phrygane en cul de bécasse disparaitre, comme aspirée. Ferrage: Yesss ! Pendue ! Une truite avait bel et bien gobé mon artificielle et se débattait telle une diablesse à un tel point que je la croyais plus grosse. Il faut dire que le courant était assez puissant compte tenu que la rivière avait toujours au moins vingt centimètres de trop.


Le Lundi, cette fois nous étions seuls. Le mauvais temps était de la partie. La nuit avait été humide. Une infiltration d’eau dans la tente avait mouillé toutes nos affaires. Les belles averses du matin avec de l’eau bien froide n’ont pas favorisé nos desseins mais peu importe. Nous avons tout de même touché quelques riquettes afin de nous consoler. Depuis, sur le trio, nous sommes deux à trainer une bonne crève …

Encore un grand merci à Jean-Marc et Manu pour leur gentillesse et leur disponibilité. je n’oublie pas Brice, alias Loops qui n’était dans la région à cette date mais qui a malgré tout contribué à me donner des réponses sur les secteurs à prospecter.

Voilà! Maintenant que le repérage est fait, il ne reste plus qu’à attendre la sortie estivale du 14 Juillet en espérant trouver une rivière en ordre afin de pouvoir profiter un peu plus de ses habitants ...

A la revoyotte

mardi 24 avril 2012

Sortie pluvieuse sur l’Ornain


Ce samedi, à la veille du premier tour des élections présidentielles, la sortie mensuelle du club mouche d' Épinal était programmée sur l’Ornain. La météo annoncée ne promettait rien de bien engageant mais cinq irréductibles moucheurs avaient décidé de se rendre coûte que coûte sur la rivière afin de ne pas avoir de regrets. Avant de nous rendre sur les lieux, comme les années précédentes, je passe un petit coup de téléphone au bar qui délivrait les cartes jusqu’à présent et c’est là que j’apprends qu’il n’en vend plus. Un bon moment de galère s’en suivra, J’apprendrai que l’Office du tourisme de Ligny en Barrois délivre le fameux sésame mais, manque de chance, ce samedi là il est fermé. Après quelques coups de téléphone, entre la Fédération de pêche du département et les dirigeants de l’AAPPMA locale, j’ai obtenu le nom d’un dépositaire: il s’agit d’un petit magasin de pêche et de bibelots situé dans la rue du Général De Gaulle, juste sur la gauche de l’enseigne Match.

Après avoir retrouvé Jean-Claude en chemin, nous sommes descendus vers Ligny par la route touristique afin de s’arrêter jeter un œil sur le pont dans la rue de Strasbourg. Il pleuvait légèrement et la rivière semblait ne pas avoir subi de montée du niveau d’eau. Le temps de prendre un petit café en ville, de passer à la boulangerie, de se procurer les cartes et il était temps de filer vers la rivière. Pour ce matin, j’avais décidé que, compte tenu du nombre, nous pourrions nous rendre tous en aval du parcours. Trois d’entre nous connaissaient le parcours qui est relativement facile d’accès et aussi à pêcher. Tandis que Dominique et Sébastien traquaient la zone calme plus en aval, Guillaume tentait sa chance dans les courants. Pour ma part, je restais avec Jean-Claude afin d’évaluer son niveau et de lui faire découvrir la rivière de mon enfance. A peine en poste dans un virage, qu’une première averse nous oblige à attendre avant de pouvoir pêcher ce qui nous permet de prendre le temps d’observer correctement les endroits plus propices à la tenue d’un poisson. La pluie baisse d’intensité: il n’y a pas encore d’insecte sur l’eau mais un gobage se produit à porté de lancer. Après quelques essais, le poisson ne se laisse pas prendre par la mouche artificielle présentée par Jean-Claude. Quelques instants plus tard, ce dernier me demande de tenter ma chance. Le poisson ne se manifeste plus mais le long du mur, une grosse pierre plate attire mon attention depuis un long moment et je me dis que si j’étais une truite, c’est à coup sûr ici que je me posterais. Je tente une première dérive sans succès: je suis un peu court. La deuxième tentative est plus précise et juste. Au moment où l’artificielle passe devant la pierre, la truite sort littéralement de l’eau pour s’emparer de la mouche. La fario n’est pas bien grosse et après un rapide combat, elle termine sa lutte au fond de l’épuisette. Nous ne ferons pas de photos de la bête car je suis certain que nous en prendrons des bien plus grosses plus tard : je vais me tromper !


Nous allons commencer à remonter tranquillement la rivière, qui semble comme vidée de ses occupantes, malgré de nombreux postes plus que prometteurs. Tout juste deux riquettes viendront compléter le tableau de la matinée. Pendant ce temps là, les autres compères n’avaient guère fait mieux. C’est ainsi que nous allons prendre le casse croûte de midi sous le pont de la voie ferrée qui enjambe la rivière. Jean-Claude avait disposé, en arrivant le matin, dans le lit de la rivière une bouteille "qui fait des bulles ", Nous avons donc pris l’apéro, Merci Jean-Claude ! Au moment du café, un d’entre nous sort du dessous du pont et se rend compte qu’il fait bien plus chaud à l’extérieur. Nous sortons tous de l’abri de fortune et en scrutant la rivière, nous observons quelques gobages que Dominique va s’empresser de convertir en poisson pris et relâchés. Une fois encore, les poissons n’étaient pas bien gros mais cela présageait une bonne après-midi de pêche si les conditions météorologiques se maintenaient en l’état. Comme nous le lirons plus tard, ce ne sera malheureusement pas le cas.

Aussitôt après le café, nous remontons dans les voitures pour pêcher plus en amont vers Ligny. Là encore, il y a assez de place pour dispatcher le groupe et se réserver de bons tronçons de rivière. Une fois tout le monde prêt à en découdre, la pluie fait son retour mais de façon plus violente que le matin. Des petites olives commencent à dériver. Nous arrivons avec Jean-Claude sur un secteur que j’affectionne particulièrement et au moment où j’explique comment nous allons pêcher, un gros gobage survient. Quelques secondes plus tard, un deuxième gobage encore plus prononcé se fait entendre. La pluie redouble d’intensité et je demande à Jean-Claude de  tenter ce poisson malgré tout. Mais il n’y a rien à faire. L’eau commence à légèrement se troubler. Je scrute toujours la proximité de l’endroit des gobages précédents quand  soudain, je vois le dos d’une truite qui effleure la surface de l’eau au moment où elle se saisit probablement d’une émergente dans la pellicule. Cette fois, j’en suis sûr: c’est " the poisson ". Jean-Claude va tenter plusieurs dérives sur le secteur mais il ne se passera rien. Nous allons patienter un long moment en espérant la fin de la pluie mais au bout de plus d’une heure sans bouger, avec de l’eau à mi-cuisse, nous sommes tous deux transis  et nous décidons de sortir de l’eau afin de prospecter plus en amont mais aussi de se réchauffer en marchant. L’eau se teinte de plus en plus et nous ne verrons plus aucune manifestation de poissons sur cette portion de rivière. Au moment où nous sortons de l’eau, nous apercevons les collègues qui remontent aussi vers nous. Même constat pour eux, mis à part un chevesne. Ce n’était pas la fête non plus.

Après une petite discussion, nous sommes motivés pour tester un autre morceau de parcours encore plus en amont. Depuis le parking, nous allons assister à un bien triste spectacle. En effet, nous allons voir de la mousse en suspension dans l’air arriver depuis la berge opposée jusqu’au milieu de la rivière. Un collecteur censé ne récupérer que des eaux de pluies issues des habitations et de la voie publique charrie autre chose. La photo ci-dessous a été envoyée à l’ONEMA du département de la Meuse qui m’a annoncé qu’un contrôle serait fait sur ce point de rejet.


Quelques dizaines de mètres en amont, j’observe à nouveau la rivière quand quelques gobages apparaissent et me sortent de ma torpeur. Ce n’est pas évident de descendre pour accéder à l’eau mais je vais y arriver. En observant de plus près, je vois bien quelques petits éphémères qui descendent plus ou moins régulièrement .Parmi eux, certains se font happer durant leur court voyage sur l’eau. Les gobages se situent en plein milieu de la rivière, à moins de dix mètres. Mais avant d’attaquer ceux là, Sébastien me dit de regarder en face, le long du mur: il a vu un rond. Après deux lancers au hasard, Séb me demande de coller plus au mur. Je n’ai pas vu ce poisson monter et je pêche à l’aveuglette.  Une dérive de plus sans rien, quand soudainement, pendant que j’effectue le faux lancer, je vois un mini gobage : ce qui me permet d’être certain de l’endroit où poser. La dérive, cette fois, est parfaite et, pendant celle-ci, une fario va venir enfourner l’artificielle.

C’est un poisson qui, une fois de plus, n’est pas imposant mais peu importe, c’est un joli coup réussi à deux, car sans les explications de Séb, je n’aurais probablement pas vu ce poisson. Ensuite, nous allons pêcher à tour de rôle de telle façon que chacun ait le loisir de prendre un poisson: certains plus rapidement que d’autres. Le souvenir du jour sera tout de même la première truite prise par Jean-Claude en notre compagnie. Il a fallu lui forcer la main pour qu’il se décide à descendre pêcher avec nous mais franchement cela valait le coup. Certes, l’endroit n’était pas facile mais il a réussi à force de persévérance. Ce poisson, nous sommes quatre à l’avoir pris et en écrivant ces lignes, je revois encore le ferrage, un peu retardé, puis après le cri de joie et enfin le sourire de notre ami. Quel bon moment, que chacun d’entre n’est pas prêt d’oublier. La température a commencé à baisser. Moins d’éphémères dérivaient et les gobages s’estompaient. Il était temps pour nous de quitter la rivière afin de reprendre la route dans le but de rejoindre nos pénates. Au fil de la discussion sur le chemin du retour, nous avons tous convenu qu’au final, nous avons bien fait de réaliser cette sortie du club. Il s’en fallait de peu pour faire beaucoup mieux, mais qu’à cela ne tienne, nous reviendrons …

Au moment où je clôture cet article, la pluie est omniprésente et le niveau des rivières remonte: il était temps car elles avaient plus que soif. Une petite inquiétude tout de même pour le frai des ombres. J’aurais préféré que la pluie arrive juste avant la reproduction: les frayères auraient été propres. A priori nous allons vers une stabilisation dans les jours à venir: pourvu que les œufs ne soient pas emportés, ni colmatés. Juste un petit constat : Une semaine de vacances dernièrement, j’ai eu mauvais temps. La reproduction de mes poissons de prédilection est plutôt difficile. Une sortie avec le club : le mauvais temps est de la partie avec une montée d’eau de six centimètres et un débit doublé passé de un à deux mètres cubes pas secondes !!!  Aurai-je toujours la poisse pour 2012 ? Quoiqu’il en soit, à bientôt pour de nouvelles aventures halieutiques.

dimanche 11 septembre 2011

Deux jours sur la Loue, chez Sanso


Comme promis dans le précédant article, voici un petit retour sur la dernière grande virée de pêche à la mouche de cet été, un séjour de deux jours sur la Loue sur le parcours de la famille Sansonnens . C’est à trois joyeux drilles, Séb le couvreur, Séb le bikeur et moi même, que nous avons quitté les Vosges le vendredi en début de soirée après une dure semaine de labeur pendant que certains profitaient encore de leurs vacances. Deux heures trente plus tard, sur le chemin étroit et pentu qui mène à la grange Golgru, le grand Séb, mon padawan, se demandait bien où pouvait se trouver la rivière. Cela me fait toujours drôle aussi en arrivant sur place, une fois arrivé à la maison comtoise de la famille Sanso, la vision sur la rivière est magnifique. Une fois les salutations effectuées, il était temps d’aller préparer le campement avant que la nuit ne tombe. En moins d’une heure, tout était prêt, les deux tentes montées ainsi que notre coin cuisine. Avant de passer à table, nous avons regardé les gobages juste en amont du campement, cela faisait envie compte tenu du nombre de ronds à la surface de l’eau mais il était bien trop tard pour s’équiper et pêcher, la nuit commençait à tomber. De toutes façons, nous sommes là pour deux jours et nous ferons au moins un coup du soir, voir deux, autant rester patient et attendre le lendemain.

Nous avions décidé de ne pas trop nous embêter avec la cuisine sur ce séjour et nous avons eu la chance d’être gâté par une amie et la sœur de mon padawan qui nous avaient préparé des quiches lorraines ainsi que des gâteaux au chocolat, j’en profite pour les remercier au passage car nous nous sommes régalés. Le premier soir donc, un petit apéro sympa mais sans excès avec ensuite la dégustation d’une quiche lorraine. Nous avons bien évidement commencé à tirer des plans sur la comète en prévision de la journée du lendemain, il faut dire que la Loue a tellement souffert depuis deux ans que nous ne savons pas vraiment si les poissons seront au rendez vous. Ceci dit, j’avais lu quelques nouvelles rassurantes quelques jours auparavant sur le blog de Nicolas GERMAIN et donc nourrissais quelques espoirs. Il faut dire que la dernière fois où j’avais pêché la « Loue chez Sanso » c’était en juillet 2009 où la rivière commençait déjà à changer par rapport aux années précédentes, la présence d’algues, un colmatage du fond de la rivière mais aussi une baisse de la densité de poissons ne présageait rien de bon. Dans l’hiver suivant, la situation a empiré et de nombreux poissons sont morts, seuls les plus résistants ont survécu. Je ne ferai pas le procès ici de Pierre, Paul ou encore Jacques afin de savoir à qui la faute, où encore qui fait quoi. Bien assez de monde sur les forums de pêche et ailleurs a avancé des hypothèses pour ne pas en rajouter une couche ici, je dresserai juste un constat, au fur et à mesure de cet article.

Le samedi matin après un bon petit déjeuné, nous avons vu arriver un pêcheur supplémentaire qui se déplaçait juste pour une journée, Séb le pareur. Nous voilà au complet pour la première journée avec trois Sébastien dont deux ne connaissent absolument pas la rivière. Une fois chacun équipé de cuissardes car le waders n’est pas autorisé, ceci afin de préserver le parcours d’une trop forte pression de pêche, il était temps d’en découdre avec les poissons de la Loue. Pour mon compte personnel et mes trois camarades, nous avons décidé de ne pas pêcher les ombres communs car nous avons la chance de pêcher la Moselle qui en est bien pourvue. La seule chose qui nous intéressait, c’était les truites fario méditerranéennes, les fameuse zébrées. Au départ, nous avons traversé la Loue pour pêcher la rive opposée à notre campement mais au bout d’une heure de pêche, nous avons changé de secteur devant le peu de poisson aperçu mais aussi à cause de l’orientation du soleil, le soleil dans le dos n’est pas la meilleur option dés lors que l’on décide de pêcher à vue. C’est en rive droite que nous sommes redescendus pour pêcher le restant de la matinée, tout en bas du parcours. Aussitôt passé le gué, ont constate que de nombreuses plantes aquatiques, notamment de la renoncule, a envahi une bonne moitié du lit en rive droite. Le courant est ralenti, la bordure est impraticable ou presque, les roches et autres caches sont colmatées donc il apparait bien difficile de vouloir pêcher à la nymphe à vue dans ces conditions. Tout au long de la descente vers la fin du parcours, les poissons se feront rares et c’est au bout du champ que nous allons pouvoir attaquer convenablement les premières truites. J’en observe une juste devant une pierre qui nymphe de temps en temps, je décide de la tenter à l’arbalète et je la manque au ferrage. Je reste zen malgré tout et me reposte derrière l’arbuste qui me sert de protection pour ne pas être vu des poissons. Quelques minutes plus tard, une zébrée qui tournait jusqu’ici hors de portée se rapproche du piège que je lui tends, elle se place au même endroit que la précédente, j’arme l’arbalète, la nymphe ultra légère descend au ralenti dans la couche d’eau. D’un coup la belle avance de quelques centimètres et ouvre une large gueule, elle la referme et dans l’instant je ferre. Bizarrement, il ne se passe rien ! Je pense avoir dépiqué mais cela me semble étrange, je relance pour voir l’impact de la mouche sur l’eau, pas d’impact, j’ai cassé ! Je n’en crois pas mes yeux, la truite n’était pas de taille à faire rompre le fil sur un simple ferrage même à courte distance surtout que je ne pense pas avoir ferré comme un âne. En inspectant le bas de ligne, je me rends compte que je n’ai pas cassé au nœud de la mouche ni sur le raccord avec le porte pointe mais en plein milieu de la pointe qui mesurait presque trois mètres. Cette pointe n’avait quasi pas servi, moins de dix minutes effective de pêche, je n’ai pas le souvenir de l’avoir accrochée donc je pense raisonnablement que mon fluorocarbonne avait un défaut de fabrication. Cela me servira de leçon, désormais je vérifierai mon fil même au sortir de la bobine chose que je ne faisais pas de façon systématique jusqu’ici. Malgré cet incident de parcours, je restais zen, chose plutôt rare je dois bien l’avouer. Le temps de refaire une pointe que déjà une autre truite venait se poster mais plus en retrait de la roche, cette fois il allait falloir lancer en essayant de ne pas faire fuir la belle zébrée. La deuxième dérive fût la bonne et ma petite nymphe « buillon d’olive » se retrouvait dans le champ de vision de la truite qui n’a pas eu besoin de faire d’effort pour s’en saisir. Cette fois tout s’est déroulé normalement et la première zébrée du séjour tombait rapidement dans l’épuisette.


Pendant ce temps là, les trois Séb s’étaient eux aussi trouvés un ou deux poissons à attaquer mais avec moins de réussite. Ensuite nous sommes remontés gentiment vers le "camp de base" tout en pêchant le peu de poste possible. Au niveau du gué nous sommes passé en rive gauche, le soleil étant bien plus haut il devrait moins nous gêner. Malheureusement, même constat sur cette rive, la renoncule envahit les zones avec un courant moindre et de nombreuses caches sont obstruées. Quelques poissons se promènent de-ci de-là mais sans plus, rien à comparer avec les années précédentes où derrière chaque caillou un poisson était posté ! Nous avons pris le temps pour explorer cette zone afin que chacun puisse découvrir le parcours. Le peu de truites aperçues sur la rive gauche restaient tout de même très méfiantes, comme dans mes souvenirs. Séb le pareur et Séb le couvreur, qui n’avaient jamais arpenté les berges de "chez Sanso", étaient tout de même heureux d’apercevoir la robe des farouches zébrées, même si elles étaient impossibles à pêcher. Au cours du repas de midi où nous avons fait un barbecue accompagné de ses patates dans la braise, j’élaborai la stratégie pour l’après midi, nous allions reprendre la rive gauche mais cette fois vers l’amont. Pour tout dire c’est l’endroit que je préfère sur le parcours, peut-être parce que c’est justement là que j’ai pris ma première zébrée à la nymphe à vue avec l’ami Jean-Marc Somaré pour professeur ?

Toujours est-il que nous avons prospecté cette rive au ralenti, Comme le matin, le peu de truites aperçues semblaient peu enclines à vouloir prendre la mouche. Mais la situation allait se débloquer au fur et à mesure de l’après midi. Quelques zébrées vont tout de même tomber dans le filet de mon épuisette grâce à deux nymphes en particulier, "l’Absolute no refuse" noire et toujours la fameuse "buillon d’olive". La chaleur se fait pesante cette après midi là, réfugié à l’ombre avec Séb le couvreur nous observons le temps de fumer "la garo", Séb le bikeur qui s’agenouille, à priori il a du repérer une truite sur la bordure. Il lance sa nymphe à plusieurs reprises avec des gestes mesurés pour ne pas attirer l’attention du poisson. Tout à coup, il ferre et se projette en avant dans le talus, le poisson s’est emparé de sa nymphe. Je me saisi dans l’instant de mon appareil photo numérique, un baroudeur hors pair de marque Olympus, le 1030 SW, et je commence à filmer. La descente du talus est rocambolesque, le combat de Séb aussi. La truite est plutôt jolie, c’est la plus grosse capturée jusqu’ici mais le combat est loin d’être gagné, la belle se défend corps et âme. Je propose à Séb de l’aider tout en filmant car son épuisette semble bien petite par rapport à la taille du poisson. Après quelques péripéties, la truite va enfin entrer dans l’épuisette et cela sera un grand soulagement pour nous deux car à deux reprises elle a failli me passer entre les jambes, la diablesse ! Après une petite séance photo, la belle va rejoindre son élément sans trop demander son reste. Séb le pareur a entendu depuis sa cachette qu’il se passait quelque chose et nous a rejoints pour admirer cette splendide truite. A partir de ce moment, nous nous sommes dit tous les quatre que rien que pour ce poisson là, notre séjour valait la peine. Retrouvez le combat dans le post intitulé "Truite zébrée de la Loue chez Sanso à cademène"



Le reste de l’après midi deviendra anecdotique, remplissage de cuissarde pour l’un des poissons dépiqués pour d’autres et la chaleur qui nous assomme toujours. Petit passage par le camp de base histoire de boire une bière bien fraîche avant de se mettre en place pour le coup du soir. Je vais chercher le passage pour me mettre en poste sur une plateforme mais je ne vais pas le trouver. Ne voulant pas mouiller la dynamo, je chercherai un poste avec moins d’eau. Le coup du soir sera inexistant, la renoncule empêche toute dérive et de surcroît sur celles-ci se dépose de la mousse très dense chargée en alluvions divers et variés qui dés lors que l’on marche dessus, trouble l’eau de façon spectaculaire. C’est ainsi que s’achèvera cette première journée de pêche chez Sanso. Après un rapide repas, Séb le pareur doit reprendre la route en direction des Vosges, il va avoir de quoi se remémorer sa journée le long du retour. Pas un poisson n’est venu au fond de sa large épuisette mais il s’en est fallu de peu, la prochaine fois sera la bonne. Pour une première je pense qu’il s’est fait plaisir à voir autre chose et contrairement à la sortie sur la Bienne, cette fois il les a bien vu les truites zébrées.

Le lendemain matin, nous ne perdons pas de temps et c’est direction le bas du parcours comme la veille. Il y a moins de poissons visibles, malgré tout mon padawan va rester sur place un long moment, il est resté d’une patience extraordinaire. Séb le bikeur et moi avons des fourmis dans les jambes et nous allons bouger et ainsi remonter la bordure sans grand succès. Arrivé au gué, je vois qu’une retourne est encore à l’ombre et je décide de traverser. Séb en fait de même, des poissons se promènent en quête de nourriture dans la retourne, enfin on va pouvoir attaquer les choses sérieuses. Je repère un poisson depuis la berge haute, je descends le talus et me tiens à distance de la truite, je commence à la pêcher. Séb qui ne voit pas suffisamment l’impact de ma nymphe non plombé ne pourra pas me guider et c’est ballot car en réalité pendant presque dix minutes, je vais pêcher une herbe ! C’est en avançant un peu que je vais me rendre compte de mon erreur, il faut dire que cela me semblait étrange que ce poisson ne prenne pas la nymphe ou qu’il ne s’enfuie pas. La truite, tranquille était deux mètres plus loin camouflée sur le fond mais elle n’a pas voulu croquer l’offrande. Je restais sur ce secteur car quelques truites tournaient au loin et l’une d’elles finirait bien par entrer dans la retourne pour se goinfrer de diverses nymphes. J’avançais au ralenti dans cette zone, toujours à l’ombre, et de façon à ne pas faire la moindre vague pour ne pas alerter les truites. En voilà une qui maraude à porté de lancer, elle remonte le courant en nymphant, je lui dépose la nymphe sur son axe et s’est sans se faire prier qu’elle s’empare de mon "Absolute no refuse" à pleine gueule. Elle n’est pas énorme mais je suis content de moi, ma patience a fini par payer. Je continue à descendre la rivière au ralenti  car je vois plus en aval du mouvement  en surface. C’est là où je vais assister à un superbe spectacle, en fait une truite carnassière essaye de s’emparer de petits poissons blancs en surface. Elle se dissimule sur le fond pour attaquer de façon soudaine dés que les poissonnets sont regroupés, j’ai regardé pendant plus d’un quart d’heure ce jeu du chat et de la souris comme fasciné. Bien caché dans l’ombre d’un saule, la truite n’a jamais détecté ma présence à tel point qu’elle est passée à cinquante centimètres de mes cuissardes ! Au moment où je me suis décidé à la tenter avec une nymphe tête orange, j’ai vu cette carnassière réussir son coup et partir avec un poisson dans la gueule, elle a aussitôt disparu du secteur pour se délecter de son repas qu’elle avait au final bien mérité.  La matinée était déjà bien avancée quand Séb le bikeur m’a rejoint, et nous avons décidé de remonter tranquillement vers le camp de base toujours sur la rive gauche. Séb le couvreur, mon padawan, était resté tout en bas du parcours jusque là et nous retrouvait seulement. Juste au dessus du gué, quelques dizaines de mètres à peine, Dans une petite cuvette autour de roches, des truites sont en maraudes, nous descendons dans le talus de part et d’autre de la cuvette, les truites se cavent à mes pieds. La position est inconfortable mais cela ne va pas durer longtemps, déjà les truites sortent de leur cachette, un peu timidement dans un premier temps, comme pour inspecter si les intrus sont encore là. Elles retournent brièvement sous la roche mais ressortent moins d’une minute plus tard, la plus grasse des deux est légèrement sur ma droite, je tente une arbalète, au premier passage la nymphe est engloutie par la gourmande truite. Décidément, je suis en veine aujourd’hui, Séb est tout de même content même si pour le moment il n’a pas fait plier le carbone autrement que par les lancers … Nous allons continuer à tenter quelques truites en poste sur cette bordure jusqu’au moment du repas de midi. Il y a plus de poissons que la veille sur ce secteur et nous décidons que ce soir le coup du soir se fera là.

Après le repas du midi, encore un barbecue, nous repartons sur le haut du parcours comme la veille. Je suis certain qu’il y a encore des poissons à faire, cette fois je laisse un peu Séb le couvreur se débrouiller un peu tout seul maintenant qu’il connaît mieux le parcours. Sur les postes bien marqués en montant aucun poisson n’est présent, notamment sur la grosse retourne du virage après les échelles, c’est étrange. Un peu plus en amont nous allons enfin apercevoir quelques truites. Chacun de nous va en tenter plus d’une avec plus ou moins de réussite. Sur le même secteur que la veille où Séb le bikeur avait trompé la belle truite, j’aperçois une zébrée qui se gave littéralement de nymphe, elle n’est pas bien grosse mais faute de grives, on mange des merles. Je tente cette truite qui a un comportement de dingue, elle bourre sur ma nymphe à plusieurs reprises sans qu’a aucun moment je ne réussisse à la piquer ! Je me prépare à faire un nouveau lancer quand je vois une fario méditerranéenne de taille bien plus conséquente, entre quarante-cinq et cinquante qui remonte dans ma direction. Elle fait fuir la plus petite et se poste à sa place, le poste doit être bon ! Je me dis que c’est une aubaine pour moi, j’ai déjà tenté plusieurs dérives sur ce coup là donc ça va être du gâteau pour faire le geste parfait. En cours de lancer, voilà que la truite se déplace légèrement vers l’amont, j’ajuste le tir juste au raz d’une branche qui pendouille, la nymphe tombe pile poil, dérive parfaite, la truite avance  pour se saisir de la nymphe, je vois le blanc de la gueule et jubile d’avance, je ferre et vois la truite qui secoue la tête rageusement avant de s’enfuir hors de ma vue ! J’enrage, je viens de louper cette truite, je pense que le ferrage n’a pas été assez appuyé, c’était le plus gros poisson que j’avais attaqué sur ce séjour et je viens de laisser passer ma chance.

Il va me falloir un moment pour digérer cet échec et je décide d’aller voir où est la fin du parcours en amont. Jusqu’ici je ne l’avais jamais fait, à peine sur place j’entends crier au loin, on dirait bien la voix de "Séb le bikeur", il doit être pendu avec un beau poisson pour hurler de la sorte. Je repars en courant vers l’aval pour revenir dans le secteur où j’étais précédemment, sur la même gravière à un poste près, Séb venait de piquer une belle truite. J’arrivais en plein milieu du combat, la belle cette fois encore se débattait afin de se défaire de ce piège mais rien n’y fit. Cette fois, Séb a entièrement géré son duel en mettant la jolie zébrée dans sa propre épuisette qui semblait bien remplie, une fois la truite dedans !


Plus tard, je reviendrais sur la retourne en face des échelles, et après un long moment d’attente, je vais réussir le hold-up parfait en moins de cinq minutes deux zébrées vont faire la rencontre avec ma nymphe puis le fond de mon épuisette. Ensuite j’essaierais de retrouver mon padawan qui est toujours à la recherche de sa première truite et je vais le retrouver complètement dépité et pour cause. Il a bien eu le droit à la rencontre avec dame fario mais cette dernière a gagné le combat au moment de la descente dans le talus, le moulinet du padawan s’est emballé et la soie a foisonné provoquant la rupture du fil. Quel dommage, mais ce n’est pas la première fois qu’il se fait avoir de la sorte, déjà sur la Bienne en avril dernier il avait subit le même genre de mésaventure ! Comme s’il était utile de le rappeler, je dis une nouvelle fois sur ce blog qu’il me semble capital de posséder un moulinet en bon état de fonctionnement et avec un frein capable de maîtriser les pointes en dix centièmes sans risque de rupture ou d’emballement. L’heure est déjà bien avancée et il faut se remotiver pour le coup du soir, nous allons tous les trois sur l’endroit décidé ce matin même. Chacun se met en place, moi je me poste juste en amont de la grange Golgru tandis que mes deux comparses sont postés à une centaine de mètres au dessus. Le temps est en train de changer, il n’y a pas d’activité mis à part quelques ombres, les dérives sont quasi impossibles la aussi à cause de la renoncule aquatique. La brume arrive par vagues successives et je me dis que je vais tenter le tout pour le tout en me déplaçant juste en amont du camp de base toujours en rive gauche. A peine le temps de me mettre en place que la pluie arrive, la lumière baisse et finalement j’abandonne sans avoir fait de miracle au coup du soir.

C’est bien à l’abri que nous allons partager le repas du soir. La pluie ne va pas cesser de tomber toute la nuit à tel point que le lendemain, jour du 15 Août, la rivière a remonté de presque vingt centimètres. Seulement vers cinq heures du matin la pluie va s’arrêter, ce qui va nous permettre de dormir un peu au silence. Nous décidons d’attendre que les tentes sèchent un peu avant de replier et nous quitterons finalement la zone vers onze heures.

Si je devais tirer un bilan de ce séjour, il apparaît évident que le stock de truites à énormément baissé, je ne saurais pas donner un pourcentage mais c’est énorme. Je me souviens d’une époque pas si lointaine où derrière chaque caillou ou presque, une truite était à l’affût. Ce qui pourrait paraître rassurant c’est la présence de toutes petites truites sur presque tout le parcours. Pour autant que la rivière souffre d’un gros manque de poisson, j'ai rarement pris autant de poissons sur le parcours qu’en ces deux jours, pour cela deux hypothèses. Soit je me suis amélioré, il y a des chances, soit la pression de pêche est moindre et cela j’en suis presque sûr. Mais ce qui me dérange le plus c’est l’envahissement de la végétation et plus particulièrement de la renoncule, pourtant en ce milieu d’année les coups d’eau ont été nombreux, la rivière aurait dû être bien plus propre, du moins je le pense. D’autres algues très denses colmatent le fond par endroit et dès lors que l’on marche dessus cela libère de la matière en suspension, je n’avais pas le souvenir de cet état de fait par le passé. Cette magnifique rivière est en train de changer et j’espère simplement qu’il n’est pas trop tard. Avec la directive cadre sur l’eau qui induit un bon état écologique des eaux prévu pour 2015 cela devrait s’arranger du moins je l’espère !

Je suis tout de même content d’avoir passé un superbe week-end sur le parcours de chez Sanso et les trois Séb n’en pensent probablement pas moins. Deux ont découvert le parcours et un autre qui réussi à prendre deux splendides poissons, que demander de plus ? L’année prochaine nous retournerons sur la légendaire "Loue chez Sansonnens" pour voir l’évolution qui j’ose l’espérer sera dans le bon sens …


Message perso à mon padawan : la prochaine fois mets des bretelles à tes cuissardes cela t’évitera de tremper la dynamo !