Ce samedi, à la veille du premier tour des élections présidentielles, la sortie mensuelle du club mouche d' Épinal était programmée sur l’Ornain. La météo annoncée ne promettait rien de bien engageant mais cinq irréductibles moucheurs avaient décidé de se rendre coûte que coûte sur la rivière afin de ne pas avoir de regrets. Avant de nous rendre sur les lieux, comme les années précédentes, je passe un petit coup de téléphone au bar qui délivrait les cartes jusqu’à présent et c’est là que j’apprends qu’il n’en vend plus. Un bon moment de galère s’en suivra, J’apprendrai que l’Office du tourisme de Ligny en Barrois délivre le fameux sésame mais, manque de chance, ce samedi là il est fermé. Après quelques coups de téléphone, entre la Fédération de pêche du département et les dirigeants de l’AAPPMA locale, j’ai obtenu le nom d’un dépositaire: il s’agit d’un petit magasin de pêche et de bibelots situé dans la rue du Général De Gaulle, juste sur la gauche de l’enseigne Match.
Après avoir retrouvé Jean-Claude en chemin, nous sommes descendus vers Ligny par la route touristique afin de s’arrêter jeter un œil sur le pont dans la rue de Strasbourg. Il pleuvait légèrement et la rivière semblait ne pas avoir subi de montée du niveau d’eau. Le temps de prendre un petit café en ville, de passer à la boulangerie, de se procurer les cartes et il était temps de filer vers la rivière. Pour ce matin, j’avais décidé que, compte tenu du nombre, nous pourrions nous rendre tous en aval du parcours. Trois d’entre nous connaissaient le parcours qui est relativement facile d’accès et aussi à pêcher. Tandis que Dominique et Sébastien traquaient la zone calme plus en aval, Guillaume tentait sa chance dans les courants. Pour ma part, je restais avec Jean-Claude afin d’évaluer son niveau et de lui faire découvrir la rivière de mon enfance. A peine en poste dans un virage, qu’une première averse nous oblige à attendre avant de pouvoir pêcher ce qui nous permet de prendre le temps d’observer correctement les endroits plus propices à la tenue d’un poisson. La pluie baisse d’intensité: il n’y a pas encore d’insecte sur l’eau mais un gobage se produit à porté de lancer. Après quelques essais, le poisson ne se laisse pas prendre par la mouche artificielle présentée par Jean-Claude. Quelques instants plus tard, ce dernier me demande de tenter ma chance. Le poisson ne se manifeste plus mais le long du mur, une grosse pierre plate attire mon attention depuis un long moment et je me dis que si j’étais une truite, c’est à coup sûr ici que je me posterais. Je tente une première dérive sans succès: je suis un peu court. La deuxième tentative est plus précise et juste. Au moment où l’artificielle passe devant la pierre, la truite sort littéralement de l’eau pour s’emparer de la mouche. La fario n’est pas bien grosse et après un rapide combat, elle termine sa lutte au fond de l’épuisette. Nous ne ferons pas de photos de la bête car je suis certain que nous en prendrons des bien plus grosses plus tard : je vais me tromper !
Nous allons commencer à remonter tranquillement la rivière, qui semble comme vidée de ses occupantes, malgré de nombreux postes plus que prometteurs. Tout juste deux riquettes viendront compléter le tableau de la matinée. Pendant ce temps là, les autres compères n’avaient guère fait mieux. C’est ainsi que nous allons prendre le casse croûte de midi sous le pont de la voie ferrée qui enjambe la rivière. Jean-Claude avait disposé, en arrivant le matin, dans le lit de la rivière une bouteille "qui fait des bulles ", Nous avons donc pris l’apéro, Merci Jean-Claude ! Au moment du café, un d’entre nous sort du dessous du pont et se rend compte qu’il fait bien plus chaud à l’extérieur. Nous sortons tous de l’abri de fortune et en scrutant la rivière, nous observons quelques gobages que Dominique va s’empresser de convertir en poisson pris et relâchés. Une fois encore, les poissons n’étaient pas bien gros mais cela présageait une bonne après-midi de pêche si les conditions météorologiques se maintenaient en l’état. Comme nous le lirons plus tard, ce ne sera malheureusement pas le cas.
Aussitôt après le café, nous remontons dans les voitures pour pêcher plus en amont vers Ligny. Là encore, il y a assez de place pour dispatcher le groupe et se réserver de bons tronçons de rivière. Une fois tout le monde prêt à en découdre, la pluie fait son retour mais de façon plus violente que le matin. Des petites olives commencent à dériver. Nous arrivons avec Jean-Claude sur un secteur que j’affectionne particulièrement et au moment où j’explique comment nous allons pêcher, un gros gobage survient. Quelques secondes plus tard, un deuxième gobage encore plus prononcé se fait entendre. La pluie redouble d’intensité et je demande à Jean-Claude de tenter ce poisson malgré tout. Mais il n’y a rien à faire. L’eau commence à légèrement se troubler. Je scrute toujours la proximité de l’endroit des gobages précédents quand soudain, je vois le dos d’une truite qui effleure la surface de l’eau au moment où elle se saisit probablement d’une émergente dans la pellicule. Cette fois, j’en suis sûr: c’est " the poisson ". Jean-Claude va tenter plusieurs dérives sur le secteur mais il ne se passera rien. Nous allons patienter un long moment en espérant la fin de la pluie mais au bout de plus d’une heure sans bouger, avec de l’eau à mi-cuisse, nous sommes tous deux transis et nous décidons de sortir de l’eau afin de prospecter plus en amont mais aussi de se réchauffer en marchant. L’eau se teinte de plus en plus et nous ne verrons plus aucune manifestation de poissons sur cette portion de rivière. Au moment où nous sortons de l’eau, nous apercevons les collègues qui remontent aussi vers nous. Même constat pour eux, mis à part un chevesne. Ce n’était pas la fête non plus.
Après une petite discussion, nous sommes motivés pour tester un autre morceau de parcours encore plus en amont. Depuis le parking, nous allons assister à un bien triste spectacle. En effet, nous allons voir de la mousse en suspension dans l’air arriver depuis la berge opposée jusqu’au milieu de la rivière. Un collecteur censé ne récupérer que des eaux de pluies issues des habitations et de la voie publique charrie autre chose. La photo ci-dessous a été envoyée à l’ONEMA du département de la Meuse qui m’a annoncé qu’un contrôle serait fait sur ce point de rejet.
Aussitôt après le café, nous remontons dans les voitures pour pêcher plus en amont vers Ligny. Là encore, il y a assez de place pour dispatcher le groupe et se réserver de bons tronçons de rivière. Une fois tout le monde prêt à en découdre, la pluie fait son retour mais de façon plus violente que le matin. Des petites olives commencent à dériver. Nous arrivons avec Jean-Claude sur un secteur que j’affectionne particulièrement et au moment où j’explique comment nous allons pêcher, un gros gobage survient. Quelques secondes plus tard, un deuxième gobage encore plus prononcé se fait entendre. La pluie redouble d’intensité et je demande à Jean-Claude de tenter ce poisson malgré tout. Mais il n’y a rien à faire. L’eau commence à légèrement se troubler. Je scrute toujours la proximité de l’endroit des gobages précédents quand soudain, je vois le dos d’une truite qui effleure la surface de l’eau au moment où elle se saisit probablement d’une émergente dans la pellicule. Cette fois, j’en suis sûr: c’est " the poisson ". Jean-Claude va tenter plusieurs dérives sur le secteur mais il ne se passera rien. Nous allons patienter un long moment en espérant la fin de la pluie mais au bout de plus d’une heure sans bouger, avec de l’eau à mi-cuisse, nous sommes tous deux transis et nous décidons de sortir de l’eau afin de prospecter plus en amont mais aussi de se réchauffer en marchant. L’eau se teinte de plus en plus et nous ne verrons plus aucune manifestation de poissons sur cette portion de rivière. Au moment où nous sortons de l’eau, nous apercevons les collègues qui remontent aussi vers nous. Même constat pour eux, mis à part un chevesne. Ce n’était pas la fête non plus.
Après une petite discussion, nous sommes motivés pour tester un autre morceau de parcours encore plus en amont. Depuis le parking, nous allons assister à un bien triste spectacle. En effet, nous allons voir de la mousse en suspension dans l’air arriver depuis la berge opposée jusqu’au milieu de la rivière. Un collecteur censé ne récupérer que des eaux de pluies issues des habitations et de la voie publique charrie autre chose. La photo ci-dessous a été envoyée à l’ONEMA du département de la Meuse qui m’a annoncé qu’un contrôle serait fait sur ce point de rejet.
Quelques dizaines de mètres en amont, j’observe à nouveau la rivière quand quelques gobages apparaissent et me sortent de ma torpeur. Ce n’est pas évident de descendre pour accéder à l’eau mais je vais y arriver. En observant de plus près, je vois bien quelques petits éphémères qui descendent plus ou moins régulièrement .Parmi eux, certains se font happer durant leur court voyage sur l’eau. Les gobages se situent en plein milieu de la rivière, à moins de dix mètres. Mais avant d’attaquer ceux là, Sébastien me dit de regarder en face, le long du mur: il a vu un rond. Après deux lancers au hasard, Séb me demande de coller plus au mur. Je n’ai pas vu ce poisson monter et je pêche à l’aveuglette. Une dérive de plus sans rien, quand soudainement, pendant que j’effectue le faux lancer, je vois un mini gobage : ce qui me permet d’être certain de l’endroit où poser. La dérive, cette fois, est parfaite et, pendant celle-ci, une fario va venir enfourner l’artificielle.
C’est un poisson qui, une fois de plus, n’est pas imposant mais peu importe, c’est un joli coup réussi à deux, car sans les explications de Séb, je n’aurais probablement pas vu ce poisson. Ensuite, nous allons pêcher à tour de rôle de telle façon que chacun ait le loisir de prendre un poisson: certains plus rapidement que d’autres. Le souvenir du jour sera tout de même la première truite prise par Jean-Claude en notre compagnie. Il a fallu lui forcer la main pour qu’il se décide à descendre pêcher avec nous mais franchement cela valait le coup. Certes, l’endroit n’était pas facile mais il a réussi à force de persévérance. Ce poisson, nous sommes quatre à l’avoir pris et en écrivant ces lignes, je revois encore le ferrage, un peu retardé, puis après le cri de joie et enfin le sourire de notre ami. Quel bon moment, que chacun d’entre n’est pas prêt d’oublier. La température a commencé à baisser. Moins d’éphémères dérivaient et les gobages s’estompaient. Il était temps pour nous de quitter la rivière afin de reprendre la route dans le but de rejoindre nos pénates. Au fil de la discussion sur le chemin du retour, nous avons tous convenu qu’au final, nous avons bien fait de réaliser cette sortie du club. Il s’en fallait de peu pour faire beaucoup mieux, mais qu’à cela ne tienne, nous reviendrons …
C’est un poisson qui, une fois de plus, n’est pas imposant mais peu importe, c’est un joli coup réussi à deux, car sans les explications de Séb, je n’aurais probablement pas vu ce poisson. Ensuite, nous allons pêcher à tour de rôle de telle façon que chacun ait le loisir de prendre un poisson: certains plus rapidement que d’autres. Le souvenir du jour sera tout de même la première truite prise par Jean-Claude en notre compagnie. Il a fallu lui forcer la main pour qu’il se décide à descendre pêcher avec nous mais franchement cela valait le coup. Certes, l’endroit n’était pas facile mais il a réussi à force de persévérance. Ce poisson, nous sommes quatre à l’avoir pris et en écrivant ces lignes, je revois encore le ferrage, un peu retardé, puis après le cri de joie et enfin le sourire de notre ami. Quel bon moment, que chacun d’entre n’est pas prêt d’oublier. La température a commencé à baisser. Moins d’éphémères dérivaient et les gobages s’estompaient. Il était temps pour nous de quitter la rivière afin de reprendre la route dans le but de rejoindre nos pénates. Au fil de la discussion sur le chemin du retour, nous avons tous convenu qu’au final, nous avons bien fait de réaliser cette sortie du club. Il s’en fallait de peu pour faire beaucoup mieux, mais qu’à cela ne tienne, nous reviendrons …
Au moment où je clôture cet article, la pluie est omniprésente et le niveau des rivières remonte: il était temps car elles avaient plus que soif. Une petite inquiétude tout de même pour le frai des ombres. J’aurais préféré que la pluie arrive juste avant la reproduction: les frayères auraient été propres. A priori nous allons vers une stabilisation dans les jours à venir: pourvu que les œufs ne soient pas emportés, ni colmatés. Juste un petit constat : Une semaine de vacances dernièrement, j’ai eu mauvais temps. La reproduction de mes poissons de prédilection est plutôt difficile. Une sortie avec le club : le mauvais temps est de la partie avec une montée d’eau de six centimètres et un débit doublé passé de un à deux mètres cubes pas secondes !!! Aurai-je toujours la poisse pour 2012 ? Quoiqu’il en soit, à bientôt pour de nouvelles aventures halieutiques.
4 commentaires:
Joli récit Manu; vous aurez des jours meilleurs...
Et ces rejets, Arf, ça me rend dingue!
Merci JM51, oui j'espère qu'un jour ça va sourire ! Peut-être lors de ma venue en Champagne.
Va savoir ...
Les rejets, il faut les dénoncer coûte que coûte si tout le monde en fait autant à chaque sortie no dirigeants et politiques ne pourrons plus nier ...
@ bientôt l'ami
Ces clubs sur l'ornain ils emmerdent tous le monde, ils remontent la riviere en marchant dans l'eau et tant pis pour les autres !
Sur bien d'autres rivieres on ne leur delivrerai deja plus de cartes.
A toi l'anonyme, je trouve ton propos mal approprié.
Tu me fais penser à de trop nombreux pêcheurs qui ne pensent qu'à leur petit nombril. C'est ta rivière et tes poissons sans aucun doute. Mais seulement, es-tu investi au sein de ton AAPPMA ? Ou, es-tu juste là pour tuer des poissons ?
Je ne vais continuer à te répondre car cela ne servirai pas grand chose. En revanche, je t'invite à me rencontrer afin d'en discuter de vive voix.
Je serais de retour sur la rivière le 18 Avril prochain.
Alors surtout ne te prive pas ce cette opportunité, viens nous rencontrer ...
Salutations
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