Mon dernier voyage en Suisse datait de septembre deux mille dix. Courant août, l’ami Daniel m’avait proposé de passer un séjour pêche dans son joli pays avant la fermeture. Je ne pouvais refuser une telle offre. C’est donc avec grand plaisir que je prenais la route le dernier jeudi après-midi de septembre. Je trouvais en chemin, l’orage qui allait m’accompagner depuis le pied de la montagne vosgienne jusqu’à la frontière Suisse. Après quelques heures de voyage, j’arrivais enfin à proximité du château de Gruyère. J’avais choisi ce dernier en point de repère. Ensuite il ne me restait que très peu de chemin pour arriver à destination. A l’aide du plan envoyé par Daniel, je trouvais du premier coup la maison. Le GPS ne reconnaît pas encore ce quartier résidentiel tout neuf !
Après les premiers instants de retrouvailles, il fallait fêter ça. De plus c’était l’heure de l’apéro, cela tombait plutôt bien. Un bon vin blanc du Valais accompagné de jambon fumé. Un régal pour les papilles ! Plus tard, Isabelle arrivait enfin après une dure journée de travail. J’étais aussi très heureux de la retrouver. Du coup, nous avons à nouveau fêté cela. Vous allez penser que nous n’avons fait que boire des canons, et bien non, nous avons aussi pêché.
Tout comme chez nous, la pluie avait fait monter le niveau des rivières presque subitement. Donc, pour le premier jour, Daniel avait prévu une superbe alternative. Nous allions faire un peu de route afin de nous rendre dans le Valais vers, Morgins. Sur les hauteurs de cette commune, se trouve un petit lac de montagne, le lac de la Mouille. Pêcher en lac de montagne sera une première pour moi. Ce lac est situé sur la partie française de la montagne. Situation peu banale que d’aller en Suisse pour au final, pêcher en France !
Sans blagues, la route pour rejoindre un endroit où garer la voiture était impressionnante. Nous étions à environ, 1800 mètres d’altitude. Ensuite, nous avons donc passé la frontière à pied par un sentier tout en descendant vers le lac. Il est situé à environ 1500 mètres d’altitude. Chemin faisant, nous avons entendu le cerf bramer. Après un moment, nous arrivâmes sur place. Le sol était gelé. Le soleil n’était pas encore assez haut pour éclairer le lac. Quoiqu’il en soit, la vue était spectaculaire. On se serait cru dans un film où le décor venait d’être installé. Depuis la sortie du lac, on dominait la vallée et de l’autre coté les Préalpes nous faisaient sentir tout petit. Déjà en chemin sur l’autoroute, j’étais subjugué par la puissance imposée par la montagne. La neige fraîchement tombée enjolivait les sommets. Une vraie carte postale !
L’eau était assez claire et j'allais démarrer la pêche à la nymphe à vue sur quelques poissons aperçus en bordure. Pendant ce temps, Daniel, tentait sa chance en sèche une grande partie de la matinée. Ensuite, il passa au streamer en espérant toucher un des gros spécimens qui hante le lac. De mon coté j'allais essayer le chiro sans grand succès. Au moment de casser la croûte, nous étions déjà heureux d’avoir touché quelques poissons. De très jolies truites fario et d’autres arcs en ciel. La reprise était un peu laborieuse, je cherchais la mouche qui ferait la différence. Les fario gobaient sans s’intéresser à ce que je leur présentais. Subitement je me remémorais quelques lectures et je me souvins. Une phrase me revins en tête : En lac de montagne, peu importe la couleur des mouches pourvu que ça soit du noir ! Aussi, je me souvins que Daniel, ce matin à proximité de la voiture, m’avait montré une fourmilière géante. La poche ventrale de mon gilet Petitjean basculée, je regardais mes mouches et tout naturellement, je choisissais une fourmi en foam et croupion de canard. Cette fourmis est issue du site de Cyril BAILLY. Un monteur de mouches, hors pairs, originaire des Vosges, que je remercie au passage. Cette fourmis allait me faire prendre un nombre incalculable de poissons tout au long de l’après-midi jusqu’au moment où nous décidâmes de stopper la pêche. La pauvre imitation finira totalement détruite mais peu importe, elle aura parfaitement rempli son rôle. Prendre du poisson !
Après cette mémorable partie de pêche, nous reprendrîmes le sentier pour repasser la frontière. Cette fois, le chemin fut bien plus éprouvant. Pas question de siffloter. Ça montait sec ! Après vingt-cinq minutes de marche, le souffle court, nous arrivâmes à la voiture. Ensuite il nous a fallu une bonne heure et demi pour retrouver la maison. Daniel me fit visiter son pays en passant par une autre vallée que le matin. Dommage que je supportai assez mal la route. Car le paysage était vraiment magnifique. A chaque virage, une photo était à prendre. Avant de rentrer, nous allâmes à la rencontre des chamois qui se firent vraiment timides car nous n’en vîmes aucun.
C’est l’estomac dans les talons que nous sommes rentrés. Heureusement, Isa, avait préparé un succulent rôti pour nous requinquer. La journée au grand air nous avait épuisés. Le lendemain nous pêchâmes la Sarine.
2 commentaires:
Comme tu dit le paysage est magnifique.
L'incontournable fourmis...
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