lundi 9 mai 2011

Les truites de la Haute Moselle


Encore quelques jours avant l’ouverture de l’ombre commun sur les rivières de première catégorie sur le département des Vosges et il me tarde de pouvoir à nouveau pêcher ce poisson « fantasque ». Je suis allé repérer sur mes petits coins favoris la présence de ces derniers, j’ai même eu l’occasion de les voir frayer. Pour autant, ce dimanche après midi, l’ami Christophe voulait absolument traquer dame truite et donc accompagné de Séb le couvreur, nous sommes allés sur la haute Moselle.

Début d’après midi difficile en grande partie à cause de l’ensoleillement excessif, pas une truite à l’horizon, seul quelques chevesnes  semblent chercher leur pitance et je vais les tenter en nymphe à vue. Les deux premiers poissons seront loupés au moment du ferrage, mes deux compères du jour vont un peu me charrier sur le coup. Je pêchais en surplomb, peut être en est-ce la cause ? (il faut bien que je me trouve une excuse)

Quelques centaines de mètres plus loin, je ferai le coup parfait toujours sur un cabot avec une toute petite nymphe, la Buillon d’Olive, cette fois j’aurai droit aux félicitations du jury !


Ensuite, il va falloir presque deux kilomètres avant de croiser la route d’une truite digne de ce nom. Notre entêtement finira par payer car juste devant une roche je vois une belle mouchetée, elle est face à moi, dommage, je suis obligé de l’attaquer de face à l’arbalète, plutôt inconfortable comme situation et la truite va flairer le piège et tranquillement rejoindre sa cachette à quelques mètres de là. Juste en amont, quelques cabots retiennent notre attention et cette fois c’est Christophe qui s’y colle, les vilains ne veulent rien savoir. Quelques gobages et marsouinages répétitifs sur la bordure semblent trahir la présence d’une truite. En effet, c’est une truite, nous pouvons la voir, elle se déplace sans cesse, la belle est maligne car elle viendra par trois fois goûter de la nymphe sans toutefois se faire prendre au piège tendu par Christophe ! Nous allons rester un moment sur le secteur, j’aurai l’occasion de tenter une arbalète mais encore sans succès, ensuite les poissons deviendront méfiants et nous quitterons la zone.


Ensuite, le temps se couvre sur l’autre versant de la vallée, le grondement de l’orage se fait entendre mais ne viendra pas nous inquiéter. Sur un grand secteur plat, nous observons une série de gobages sans trop savoir de quoi il s’agit, quand tout à coup le poisson passe à proximité et nous en sommes sûr tous les trois, c’est une truite ! Nous sommes restés un long moment à observer le manège de ce poisson sans savoir comment le pêcher, entre la vitesse de ses déplacements et la végétation derrière nous, la chose n’était pas simple. Christophe, l’ambidextre, nous a démontré une fois de plus que le fait de savoir lancer des deux mains pouvait être d’un sacré secours, il a attaqué ce secteur en lançant main gauche. Après plusieurs tentatives, un poisson est venu s'emparer de la petite émergente, le ferrage est juste dosé, le poisson se débat peu au début du combat comme s’il n’avait pas senti la piqûre de l’hameçon. Mais ensuite tout s’accélère, le poisson s’emballe et finit par faire rompre le bas de ligne en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! A cet instant, nous pensons être maudits par les dieux, surtout qu’aussitôt après cet épisode le soleil de plomb reprend sa place après son combat contre les nuages. Nous sommes exposés plein soleil, il faut partir et de toute façon il n’y a plus d’activité, nous sommes repérés. Plus en amont, après quelques tentatives sous les branches, infructueuses, quelques phryganes virevoltent à proximité de la surface, je monte une émergente, je tente un poison prés de la bordure d’en face, ferrage et décrochage prés de l’épuisette ! Grrrrrrr ! C’était encore une truite et c’est encore elle qui gagne la partie, c’est rageant.


Je me rapproche de Séb et le regarde pêcher, il lui manque quelques mètres pour atteindre une truite qui gobe régulièrement sur le poste précédent, où la truite gobait frénétiquement au moment où l’orage grondait au loin. Cette fois la bête est sur la bordure dans un secteur calme derrière un courant assez lent qui nuit malgré tout à la présentation. Ne sachant pas pêcher main gauche, je tente le lancer en coup droit, après plusieurs tentatives, le poser est juste là où il faut, il y a un peu de mou dans le bas de ligne, la mouche reste dans le calme quelques secondes et le gobages se produit, je ferre, cette fois le combat s’engage, le poisson arrive directement vers moi et avance avec sa large gueule ouverte presque trop facilement, je pense que c’est un chevesne, Séb et Christophe mieux placés me rassurent, c’est une truite, elle est belle. Arrivée à ma hauteur, le combat reprend avec plus de rage. Quelques secondes plus tard la belle Fario se retrouve enfin dans l’épuisette, s’en suivra une petite séance photo avant l’habituelle remise à l’eau. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas capturé un si joli poisson sur la haute Moselle, je suis fort content, la patience a fini par payer ! Plus tard je réaliserai que j’ai fait un sacré lancé pour atteindre ce poisson, c’était le coup parfait.


Le calme est revenu sur ce secteur, la chaleur baisse un peu, des poissons semblent se manifester à nouveau en aval là où nous avions vus les premières truites, cette fois nous les attaquerons depuis la rive opposée. Nous sommes à l’ombre, les truites sont visibles par intermittence, Séb et Christophe vont les tenter pendant que je me poste plus haut en attente. Tout à coup, un tout petit gobage sur la rive opposé se produit à la limite de branchage, je tente le coup, première dérive, bingo, le poisson a gobé la sombre phrygane. Grossière erreur de ma part, j’ai bien trop de soie en dehors du moulinet, le poisson fonce sur ma berge, je ne contrôle rien, je recule sur la berge et emmêle la soie dans la canne !!! Je débloque la situation et reprends contact avec la truite, à ce moment je pense que la bataille est gagnée et c’est juste au raz de l’épuisette que la coquine se fait la malle. Sur ce coup là, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Les dieux de la pêche n’y sont pour rien.

Pendant ce laps de temps, mes deux amis n’ont pas bougé d’un mètre, Christophe va enfin réussir à mettre à son tour un poisson dans l’épuisette avec une imitation de perle très épurée. Quelques fibres de hackles plutôt claires et une aile préformée translucide de chez JMC, un bien joli montage au final de surcroît efficace. En effet de nombreuses perles volaient à cette heure tardive, et je pense qu’à un moment dans l’après midi c’est l’émergence de ces dernières qui a déclenché la frénésie alimentaire des truites. Il va falloir que je pense sérieusement à posséder une imitation de cet insecte car je n’en ai pas jusqu’alors. Notre pauvre Séb, loupera aussi quelques poissons mais il progresse et je pense que bientôt il pourra mettre une jolie truite à son compteur sur la haute Moselle. Il a fallu se résigner à rejoindre les voitures bien avant que la nuit ne tombe. Il y avait presque trois kilomètres pendant lesquelles nous nous sommes ressassés cette belle après midi, où chacun a eu sa chance avec plus ou moins de réussite. Merci les amis pour cette belle partie de pêche sur laquelle je n’aurais pas misé un kopeck en début d’après midi. A quand la prochaine virée ?

Aucun commentaire: