Cela faisait un bon moment que je n’avais pas effectué un coup du soir. La semaine dernière, j’avais une journée de récupération. Avec mon padawan, Seb le couvreur, nous avions décidé de passer la journée sur la haute Moselle. Je me faisais une joie de pouvoir pêcher à vue car le soleil était au rendez-vous. Seulement j’allais vite déchanter : les truites allaient se montrer tatillonnes ! Dès le début de la partie de pêche, vers neuf heures trente, il y avait un truc qui ne collait pas. Sur le premier secteur, c’était comme si la rivière s’était vidée de ses habitantes !
Sur le deuxième secteur prospecté, quelques belles truites sont bien présentes mais elles ne s’alimentent pas. A cet endroit de la rivière, le soleil est mal orienté. À chaque tentative de lancer, les truites voient l’ombre de la soie ou du bas de ligne projeté sur la rivière et c’est la fuite assurée. Bizarrement, même en pêchant dans l’ombre, les poissons viennent voir les nymphes extra-légères mais se refusent à croquer dedans. Il va falloir que je sorte toute ma "science" pour réussir à leurrer deux poissons durant cette matinée. Même sans prendre grand-chose, le spectacle valut le détour: nous aurons observé de nombreux poissons. Bien après l’heure de midi, il était temps de rejoindre la voiture afin de prendre un casse-croûte bien mérité.
L’après midi, légèrement plus en amont, les poissons sont toujours aussi récalcitrants. Toutefois, un gobage retient toute notre attention. Une truite gobe devant des renouées du japon, le long d’un mur. Des arbres gênent le lancer arrière mais le coup reste jouable. Malgré mon insistance (car je sais qu’il est capable de le faire!) mon padawan n’ose pas tenter le coup ! Donc je vais m’y coller. La mouche passe bien à la deuxième dérive mais rien ne se passe. Je vais faire plusieurs tentatives sans succès. En fait, je pêche à contre temps: le poisson monte ou trop tôt, ou trop tard. Une fois dans le bon timing, à priori l’artificielle ne convient pas ! Je vais enfin trouver le salut avec une éphémère à ailes possédant un corps orange. Ça sera d’ailleurs la mouche "sèche" qui restera liée à mon bas de ligne jusqu’à la fin.
Plus tard, je souhaite me rendre sur un autre secteur où j’ai découvert une belle truite dernièrement. Pour le moment, elle refuse tout ce que je lui présente mais je ne désespère pas de la prendre à la nymphe à vue. Ce ne sera pas pour cette fois car l’ombre est déjà bien avancée sur le poste de la bête. Je ne pourrais pas la tenter. Qu’à cela ne tienne, nous allons attendre un long moment avant de voir apparaître les premiers gobages en amont d’un gros pool. Il faut faire un long déplacement dans l’eau au risque de faire fuir tous les poissons. A ce jeu de quitte ou double, nous allons perdre ! Il va falloir rester calme un long moment avant de voir de timides gobages réapparaître. C'est à partir de ce moment-là que la pêche va devenir magique ce soir-là. Le premier poisson est situé sous des branches. Le coup semble difficile au départ mais finalement, après un moment d’observation, je me rends compte que le courant va porter la mouche directement dans la gueule du poisson. A la première dérive, la truite n’a pas d’autre choix que de se saisir de l’artificielle. Après une belle bagarre, j’échoue la bête dans l’épuisette et la relâche illico. Une autre est toujours en poste à quelques mètres, juste en amont, devant une roche. Encore une fois, à la première dérive, je tombe juste. La truite gobe la mouche : je ferre mais je dépique aussitôt !
Dix mètres plus haut, deux autres poissons sont attablés. Cette fois, ils sont en pleine eau, sans obstacle. Mon padawan a remballé depuis longtemps son matériel: Dommage. Je me dis qu’il serait bête de ne pas les tenter. Le plus difficile était de se déplacer sans faire de bruit. Une fois à portée de tir, la première truite est toujours en poste. Une fois de plus, à la première dérive, elle monte s’emparer de mon éphémère. A peine ai-je relâché cette fario que la deuxième gobe quelques mètres en amont. A ce moment là, Sébastien me demande de lui donner l’appareil photo numérique. En principe, cela me met la pression mais là, ce soir, je suis intouchable. La preuve avec la vidéo ci-dessous.
La qualité n'est pas terrible mais on essayera de mieux faire à l'avenir. A priori, quelques réglages s'imposent. Encore une fois, au premier posé, la truite prend avec violence la mouche. Durant le combat, elle va nous gratifier de deux magnifiques chandelles sans toutefois réussir à se défaire du piège. Après ce dernier combat, quelques poissons gobent encore plus haut. Je me raisonne à me dire que pour aujourd’hui, il faut savoir s’arrêter. Il nous reste un gros kilomètre à parcourir pour rejoindre la voiture avant la nuit. Cela nous laissera le temps de savourer encore un peu les instants magiques vécus ce soir. Vivement la prochaine fois et à la revoyotte …
3 commentaires:
Super saut cette truite!
Pas encore de fourmis chez vous?
J'ai vu les première vendredi soir avant l'orage...
@+ JM
Bravo,
Bien beau coup du soir.
Toujours des moments magiques.
Merci pour le partage.
Merci pour vos commentaires Claude et JM51.
@ JM51: Il y en a eu, un soir, avant les grosses chaleurs mais je ne pouvais me rendre au bord de l'eau !
J'espère en trouver pendant les vacances qui approchent à grand pas maintenant.
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