Dans le dernier article, je vous parlais d’une belle truite que je traque depuis quelques séances. La dernière fois que je l'avais croisée, j’étais arrivé trop tard et l’ombre m’avait empêché de la localiser précisément. Jeudi dernier, lors d’une après-midi de récupération, la bagarre a enfin eu lieu. Tout débute la veille au soir lorsque mon padawan me dit : "On devrait aller en premier voir si la grosse truite est là, ensuite il sera temps d’aller voir ailleurs." Il est vrai que le soleil pose pas mal de souci sur ce poste en fin de journée, celui-ci étant dans notre dos. Juste avant treize heures, nous arrivons au parking. Le temps n’est pas spécialement au beau fixe, le soleil est caché par un voile nuageux. Il est temps de s’équiper, de monter les cannes et refaire les pointes de bas de ligne. Je décide de refaire la pointe de mon bas de ligne avec du fluorocarbone. Pour information, j’utilise le "Rio Fluoroflex plus". En chemin vers la gravière, je me demande si la luminosité sera suffisante et surtout si le joli poisson sera présent à cette heure avancée ?
Juste avant d’arriver sur le poste, mon padawan va poser sa sèche sur un petit courant et capturer une première truite. C’est rassurant de savoir qu’il y a des poissons actifs. Après ce premier poisson, nous pouvons monter plus en amont. Nous arrivons sur la droite de la gravière et par l’arrière. Bizarrement, dans peu d’eau, il n’y a pas une truite. Habituellement, en fin d’après midi, il y en a au moins six ou sept qui tournent à la recherche de leur pitance …
J’ai bien peur que nous soyons venus pour rien. Dans les quelques centimètres d’eau, nous avançons au ralenti afin de ne pas faire de vagues. Après quelques mètres, quelques poissons sont visibles dans plus d’eau. A un moment, trois truites semblent même se disputer le casse-croûte ! Elles tournent sur à peine deux mètres carrés et se font un peu la chasse par moment …
Mon padawan qui se trouve légèrement en retrait sur ma gauche, observe également le manège des truites. Tout à coup, un poil en amont, à la faveur d’un petit rayon de soleil, j’aperçois celle pour qui nous sommes venus. J’attends d’être sûr de mon coup pour la pêcher. Je sais, par expérience, que cette truite est maligne. Elle bouge régulièrement vers l’amont et revient aussitôt en place. Parfois, elle nymphe en redescendant. Je vois, là, une belle possibilité de la tenter. Je l’avais déjà vu faire au cours d’une autre sortie. La truite monte vers l’amont. Je lance la toute petite nymphe non lestée.
Elle tombe parfaitement en parachute à une bonne dizaine de mètres de nous. Mentalement, je suis la course de la nymphe: je l'imagine en train de descendre vers le fond. Voilà la truite qui descend, elle arrive légèrement sur le coté. Elle accélère doucement mais sûrement en direction de ce qu’elle a vu. Dans l’élan, elle ouvre une large gueule, puis la referme. Je ferre ! Elle est pendue ! Sébastien ne comprend pas ce que je viens de ferrer. Il pensait que je pêchais les trois truites qui tournaient devant nous. Le combat s’engage et ma canne Orvis Zéro Gravity encaisse le premier rush tout en puissance de la bête. Le bas de ligne tient bon lui aussi. Je suis confiant, la truite n’a ni réussi à se réfugier dans les branches ni à monter dans les trous plus en amont. C’est seulement à cet instant que Sébastien réalise que c’est avec "la grosse" que je suis en train de livrer le combat. La lumière ne lui permettait de voir ce que je pêchais. Après les premiers rushs, il peut enfin récupérer l’appareil qui se trouve dans une de mes poches. La truite semble se fatiguer un peu. Et pourtant, vous allez voir dans la vidéo ci-dessous qu’elle avait encore de la ressource. Je suis super heureux quand cette truite arrive dans l’épuisette. Sur la vidéo, pas de musique pour une fois, juste la réalité du moment.
J’ai cru défaillir en entendant ses propos, puis en regardant son montage, je me disais finalement que les truites ne risquaient pas grand-chose. Un gros buldo, un fil d’au moins vingt centièmes en bas de ligne, un gros hameçon de dix avec un gros plomb à moins de dix centimètres et une teigne comme appât. Sur un coup d’eau, je veux bien que cela fonctionne, mais là …
Cette belle truite que nous avons mesurée à l’aide du mètre en bois, offert par l’ami JM51 en octobre dernier, accusait un bon quarante-sept centimètres. Je pense que ce poisson est sauvé pour cette année. N’en déplaise à notre papy pêcheur !
Après cette belle truite, il était bien difficile de se remotiver. Nous avons quitté la gravière pour monter de quelques dizaines de mètres afin que mon padawan puisse pêcher un peu en sèche et moi toujours à vue. Rien de bien terrible, si ce n’est quelques refus sur des poissons hyper méfiants. Bref, nous décidons de retourner à la voiture quand en chemin, Sébastien m’arrête et me dit :
"Tu la vois celle-là ?
- Heuuu, non !
- Mais si, regarde, dans le tas de bois. Regarde la belle !
- Ah oui! Ça y est, je la vois!
- Tu es en nymphe, vas-y !…"
En effet, une superbe truite est à la recherche de nymphes. Elle tourne autour d’un enchevêtrement de bois sur le fond. D’un coup, elle disparaît ! Je passe la canne entre le feuillage des arbres, je prends la nymphe entre mes doigts et j’attends. Moins d’une minute plus tard, je vois la truite qui revient dans le tas de bois. Elle ramasse une nymphe et monte un peu vers nous. Je tente le coup et lâche la nymphe (arbalète). Je pense être un peu court mais finalement tout se passe bien. J’anime doucement la nymphe qui remonte légèrement. La truite accélère et semble chercher d’où provient ce mouvement. Elle avance encore un peu, j’anime à nouveau. La truite qui n’est plus qu’à quelques dizaines de centimètres, accélère encore et finalement enfourne la nymphe !
Cette fois, mon padawan n’a pas perdu une miette de la scène. Il a bien vu le blanc de la gueule de la truite et le ferrage juste après. Il est déjà descendu vers l’eau pour épuiser le poisson. Cela ne va pas se faire sans mal car la truite est de belle taille. Elle impose sa force en début de combat et compte bien rentrer dans le tas de bois. Elle n’y arrivera pas, j’aurai rapidement le dessus. Le moment le plus difficile sera de changer de main pour passer devant un arbre, la truite va en profiter pour tirer plus fort. Au final, elle se rendra après un passage à coté de l’épuisette durant lequel mon padawan aura transpiré plus que moi !
Le reste de la journée sera anecdotique. Quelques autres poissons seront pris mais ces deux-là aurontt marqué l’après midi. Avant de finir ce billet, je voudrais remercier Sébastien car cet après-midi là, si nous sommes allés sur ce morceau de rivière, à ce moment précis, c’est un peu grâce à lui. Sans lui, je n’aurais peut-être pas réussi ces deux fabuleux coups de ligne. Alors, merci padawan.
A la revoyotte …
6 commentaires:
Magnifique !
Bien content qu'il te serve encore ce mètre hihihihi
Non, sans blague, un poisson magnifique, qu'il fallait faire!
Merci à Seb...
et bé, bien jolie la petite bête!!!
il est vrai que le secteur à l'air sacrément porteur avec une belle berge un peu profonde à l'abri sous les frondaisons...
en tout cas, j'adore ces couleurs cuivrée!
Y en a qui savent ou elles se trouvent ou bien..., y savent pêcher..., ou bien ils ont un gros cul..., bravo j'suis encore jaloux.
D.Chilte
Merci pour vos commentaires !
@ Dominique, la chance fait partie de la pêche ... Encore faut-il que les poissons soient présents, et effectivement, ce n'est pas le cas partout !
salut c est antony une tres belle truite bravo
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