mercredi 20 avril 2011

Journée de poisse sur l’Ornain !


Cela faisait bien longtemps que la poisse ne m’avait pas poursuivie aussi longtemps. L’histoire débute samedi 16 Avril au petit matin pour la sortie mensuelle de pêche programmée de longue date avec le club de pêche à la mouche d'Épinal. Rendez vous à sept heures tapantes sur le parking habituel, en face de chez Renault route de Saint-Dié, le département de la Meuse sera notre point de chute, plus précisément l’Ornain près de Ligny en Barrois. Délai de route, environ une heure et trente minutes d’où ce rendez vous matinal. Nous sommes sept participants répartis dans deux voitures, petite halte pour un passage éclair à la boulangerie et un peu avant neuf heures, nous sommes au Bar le Terminus afin de se procurer les cartes journalières mais aussi de prendre un petit café.

Comme nous sommes peu nombreux, je décide de changer un peu de parcours au moins pour le matin et c’est à Naix aux Forges que nous nous rendrons, dans un premier temps au centre du village et là, c’est la stupeur, il n’y a pas d’eau, la rivière ne coule pas sous le pont car elle est déviée au niveau d’un barrage dans un bras qui passe au sein du village !

Déplacement un peu plus en amont cette fois il y a bien plus d’eau, impossible même de rentrer dans cette dernière du moins sur la partie où nous sommes stationnés. J’explique le parcours brièvement afin que chacun puisse se répartir comme il l’entend. Nous formons trois groupes, Michel et un Dominique vers l’amont, Laurette, Yves et un autre Dominique dans le parc où nous sommes stationnés, avec Sébastien je décide de prendre la direction aval non sans m’être équipé de cuissarde auparavant. Je me souviens qu’il y a un barrage avec une espèce de dérivation qu’il va falloir traverser mais je suis loin de me douter de ce qui va m’arriver, l’endroit parait un peu envasé donc nous passerons quelques mettre plus loin. Séb passe en éclaireur avec son waders sans encombre, j’observe jusqu’où le niveau monte et comme je suis plus grand, cela passera forcement pour moi, même en cuissarde. Seulement j’ai oublié un détail de poids si je puis dire, j’ai oublié que quelques kilos nous séparent et donc en cours de traversée, je me rends compte que je m’enfonce bien plus que mon prédécesseur et qu’au final l’eau monte de telle sorte que je commence par remplir les deux cuissardes et je vais tremper jusqu’à la dynamo ! Je peux vous dire que l’eau n’est pas spécialement chaude en ce milieu avril. Après cette épique traversée nous découvrons le secteur aval un peu plus tourmenté mais aucun gobages à l’horizon. Quelques centaines de mètres plus en aval, nous commençons à pêcher juste au dessus du dernier radier avant le gros plein du barrage du village, Séb a repéré le déplacement d’un poisson, il le tente et réussi à lui faire prendre la mouche sèche mais il se décroche, le bougre !


En cours de matinée, nous montons une bordure quand mon padawan aperçoit à nouveau un poisson, la truite est de belle taille et je n’avais rien vu, après quelques lancés avec sa sèche qui visiblement n’intéresse pas le poisson, mon padawan fait fuir la truite de quelques mètres vers l’amont au moment où le fil passe sur cette dernière. Je scrute le fond et je retrouve le poisson, cette fois je vais le tenter à mon tour. Compte tenu de l’épisode précédent, je relie une nymphe « buillon d’olive » à mon bas de ligne et pendant que je procède à ce changement, la truite vient chercher un insecte en surface. Le spectacle est aussi soudain qu’imprévisible, la truite se décale de plus d’un mètre vers nous et en aval, gobe et vient se replacer, le tout à la vitesse de l’éclair. Je ne changerais pas de décision, je pêcherai en N.A.V. Le temps que je calcule l’endroit où je vais devoir poser ma nymphe, je vois cette truite qui nymphe par deux fois, je me dis, à ce moment là, qu’elle ne va pas avoir le choix, elle est à table donc d’ici peu elle devrait faire ma rencontre. Caché comme nous sommes, la truite ne voit pas le piège arriver et après quelques lancers, j’exécute la dérive parfaite, la fario se décale à très grande vitesse, elle prend, je ferre, j’ai bien senti qu’il y a eu contact mais elle n’est pas pendue ! Elle monte plus en amont, j’ai raté l’immanquable ! J’ai un semblant d’explication, à midi en rangeant ma canne je me suis rendu compte que le fil était passé autour du blank entre l’ anneau de pointe et son précédent.. Peut-être que cela a joué au moment du ferrage ? Impossible à savoir, plus tard je tenterais un autre poisson mais sans véritablement être convaincu de pouvoir le prendre. Je laisse mon padawan un peu seul pour me rendre sur le barrage où je vais observer des barbeaux gigantesques en train de frayer. Je montrerai cela à Sébastien avant de quitter le secteur car il est plutôt rare de voir des poissons de cette taille là, plus de quatre-vingts centimètres, c’est certain. Je connais certains pêcheurs vosgiens qui pour gagner le concours de la plus grosse prise avec le journal Vosges Matin se feraient un plaisir de pêcher ces poissons là. Pour la traversée de la dérivation nous contournerons un peu plus loin et cette fois je ne prendrais pas l’eau. Au pire cela n’aurait pas été un drame car je n’avais pas séché, à peine le haut du pantalon.

Arrivé aux voitures, la matinée a été plutôt calme, peu de prises mais une est à signaler, sur le plein un des Dominique a capturé une truite arc en ciel ! Je ne comprends pas ce que cette espèce de poisson fait dans l’Ornain et visiblement elle n’est pas seule car après le repas, une autre arc en ciel sera décrochée. Je suis inquiet de voir que ces truites soient introduites dans des rivières de ce type. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet ne connaissant pas assez les motivations des dirigeants de l’AAPPMA la Linéenne. Le repas pris sous le soleil m’a permis de sécher un peu même si parfois le soleil jouait à cache cache avec les nuages. En guise de dessert, Laurette, nous avait préparé des cakes aux brimbelles, ils étaient excellents et je crois ne pas avoir été le seul à les apprécier … A l’inverse des truites, les gourmands étaient de sortie !


Après ce grand moment de convivialité, nous avons repris les autos pour se diriger vers l’aval du parcours à Nançois sur Ornain, parcours de mes nombreuses heures à découvrir la pêche à la mouche. Une fois sur place j’explique le secteur à ceux qui ne connaissent pas et c’est reparti pour une après midi de fly-fishing attitude. Cette fois je m’équipe du waders plutôt sombre de chez décathlon car je suis sûr d’en avoir besoin au moins tout en aval du parcours dans le secteur calme. Tout en expliquant la façon dont nous allons aborder ce secteur, je demande à Séb de s’arrêter, je viens de repérer une truite en poste. Je suis en train d’attacher une petite nymphe lorsque mon padawan Domi arrive, malheureusement le soleil transperce les arbres de ses rayons et mon padawan avec son waders beige se retrouve éclairé, la truite prend peur et disparaît, je ne la reverrais pas. Décidément rien ne se passe comme il faudrait, c’est la dure réalité de cette journée et ce n’est pas fini !

Nous allons essayer de rester planqué derrière les arbres à attendre qu’une truite ou deux se manifestent, sans succès, afin de tenter la pêche en N.A.V. Ensuite, tentative de repérage sur la bordure d’en face au cas où un poisson serait à table, rien non plus de ce coté là ! Plus tard, je tente un secteur plus mouvementé où j’ai de vieux souvenirs qui me reviennent, notamment un après midi pluvieux où j’avais touché plus d’une vingtaine de truites dans ce secteur uniquement, comme si tout les poissons de la rivière s’étaient donné rendez vous pour tâter de ma mouche, une émergente de grande éphémère. Que de souvenirs car aujourd’hui, rien, à peine une toute petite riquette que je vais brillamment décrocher, une fois de plus. Pendant ce temps là, les membres du groupe se déplacent sur les différents secteurs et ce n’est pas la panacée, il n’y a pas grand poisson à prendre. Séb va avoir le bonheur d’apercevoir quelques gobages et le loisir de toucher à nouveau une truite, il faut dire que le secteur est propice, seulement un sanglier qui ne va pas le faire exprès va passer par là et stopper l’activité des poissons, c’est moche !


Moi je suis un peu démotivé mais après une petite pose, je reprends des forces et me dirige vers le virage derrière chez ‘rhovyl’ la aussi j’ai le souvenir de quelques moments extraordinaire. Je me poste juste en amont de Domi qui pêche la rive d’en face sur le radier. J’observe pendant un long moment et rien ne se passe, je décide de pêcher l’eau, quelques petits postes sont présents sur la fin du pool. Tout en me déplaçant au ralenti et surtout sans faire la moindre vague, j’aperçois enfin ce que je suis venu chercher. Un gobage presque imperceptible sur la rive en face perce la surface de façon très régulière, si le franc était toujours d’actualité, je dirais que la taille du gobage correspondait à un diamètre légèrement supérieur à celui d’une pièce de cinq francs. L’affaire parait compliquée pour présenter une mouche sur le chemin du poisson mais après une approche digne d’un sioux, je pense que je vais réussir ce coup. Il va falloir pêcher en travers de la rivière, le courant est bien plus fort devant moi que là où se trouve la truite, elle est postée le long des racines d’un arbre à proximité d’un amoncellement de branches, la partie va être serrée. Derrière moi, une bordure et des arbres partout m’empêchent de faire un lancer classique, je tente un lancer à l’horizontale à distance respectable du gobage pour ne pas effrayer le poisson en poste. Je constate que la dérive sera forcément très courte à cause de l’eau qui tire plus fort devant moi.

Allez, maintenant il faut tenter le coup, je sors plus de soie, je fais le même lancer que le coup précédent, l’artificielle arrive un peu trop loin du poisson qui ne se déplacera pas. J’attends afin d’être sûr de ne pas l’avoir effrayée et bingo, la truite gobe à nouveau. La tension est à son comble, je veux ce poisson, je sais que je suis capable d’arriver à poser mon petit éphémère émergent juste où il faut. Je rajoute encore quelques centimètres de soie, je m’applique et suis dans ma bulle, rien ne peux m’arriver, je fais le lancer parfait que je termine par un poser zigzag afin de retarder le dragage au maximum, la mouche dérive à moins de dix centimètres du bord, elle arrive dans l’axe du poisson, exactement comme les vraies mouches que la goulue intercepte régulièrement. Tout à coup le moment magique se produit, la truite gobe l’artificielle, cette fois le rond est plus marqué que tout à l’heure, un ferrage plutôt appuyé s’en suit car j’ai peur que la truite se réfugie dans les morceaux de bois devant la souche de l’arbre. Ouf, elle vient vers moi, c’est un joli poisson, le combat semble bien engagé, mon padawan qui n’est pas très loin a entendu qu’il se passait un truc, il a tourné la tête au moment du ferrage. La truite se défend comme une diablesse, elle est de fort belle taille comme prévu, elle ne se laisse pas faire et finie par se décrocher ! Je pousse un cri de rage accompagné de noms d’oiseaux. Je n’en crois pas mes yeux et comme me le dira Domi quelques secondes plus tard, j’avais pourtant bien fait le plus difficile.

Le double rond symbolise le poste de la truite
Après cet épisode supplémentaire, je commençais sérieusement à penser que cette journée n’était pas faîtes pour moi et j’étais maudit par les cieux, Saint-Pierre m’avait abandonné. Pris dans cette spirale négative, j’ai encore loupé quelques petits poissons au ferrage plus en amont en remontant vers les voitures mais ceux là n’avaient que peu d’importance par rapport aux précédents. Sébastien à un moment a capturé sur le même secteur trois truites dont une valait la photo, donc j’ai abandonné mon poste pour venir la faire.

Ensuite, je remonte vers l’amont afin de pêcher les deux derniers postes ou l’an dernier même j’avais secoué quelques poissons. (cf. l'article de l'an dernier). Soudainement j’entends au loin un cri, que je reconnaîtrais parmi des centaines, mon padawan vient de hurler pendu !!! Domi s’était amusé, à défaut de truites, sur un banc de barbeaux et un de ces derniers venait de croquer dans sa nymphe. La bagarre dura un moment et le poisson se laissa mener à l’épuisette. Bravo Domi, jolie prise ! C’est juste dommage pour la photo elle aurait put être plus jolie si quelqu’un était à coté de toi pour la prendre. Une autre foi, sans doute.


Après tout ces bons moments l’heure était déjà bien avancée, quasiment dix neuf heures, il fallait prendre une décision, soit rentrer, soit essayer un hypothétique coup du soir … Finalement, tout le monde était vanné et nous avons repris la direction d’Epinal. De toutes façons vu le peu de poissons aperçus et les quelques mouches éclosent en journée, il aurait fallu avoir une sacrée dose d’optimisme pour croire à un dantesque coup du soir. Ainsi s’achève cette sortie sur la rivière Ornain avec pour moi le sentiment d’avoir déjoué de malchance depuis le départ. Maintenant il faut positiver et passer à autre chose, la prochaine fois, ça ira mieux voilà tout. Avant de conclure cette news, je voudrais faire un petit clin d’œil à Laurette et Yves qui, eux aussi comme moi, n’ont pas eu la chance de capturer le moindre poisson durant de cette journée. Ne perdez pas confiance, vous avez fait d’énormes progrès et cela va finir par payer. Ci-après une phrase issue de leur mail de cette semaine, cela n’est-il pas la finalité de notre club, se faire plaisir ?

Nous avons bien apprécié la sortie de samedi même si nous sommes rentrés bredouilles.
L'essentiel étant de s'être fait plaisir.

2 commentaires:

vosges guide peche pro a dit…

Hé oui, Manu, il y a des jours où l'on ferait mieux de rester couché!
En revanche, ce qui est de plus en plus inquiétant, ce sont ces déversements de truites AEC qui polluent les rivières, et ce n'est malheureusement pas dans les Vosges que nous donnons le meilleur l'exemple...

Anonyme a dit…

Sympa la petite news, je crois que c'est dur pour tout le monde en ce moment, j'ai l'impression que les poissons prennent vraiment les sèches du bout des lèvres beaucoup de pecheurs et notamment moi même décrochons les poissons... En plus de ça quand la poisse nous suit... Il faut se dire qu'il y'aura des jours meilleurs, la saison ne fait que commencer.
Ah et au passage je commence aussi à m'occuper de plus en plus de mon ptit blog : http://titi057.wordpress.com/
des news régulière sont à venir au fil de la saison.
Sur ce, au plaisir de te lire, A bientôt au bord de l'eau ;)