mardi 12 juillet 2011

Deux belles mouchetées


Au cours d’une journée très difficile pour cause de poissons hyper méfiants, j’ai réussi à prendre deux magnifiques mouchetées. Au départ je comptais faire une journée de pêche à la nymphe à vue mais les conditions climatiques sont venues jouer les trouble-fête, surtout dans l’après midi. Le matin en compagnie de mon padawan, Séb le couvreur, nous faisons une première fois le parcours, très peu de poissons présents et de surcroît inactifs. Même mes petites nymphes ne changeront rien à la donne. C’est un peu déçu que nous allons rebrousser chemin en direction de la voiture afin de prendre le repas de midi.

Le ciel commence à se voiler, après le repas, c’est remontés à bloc que nous referons le même parcours que le matin. Un premier poisson se fera berner par Sébastien à l’arbalète. Pendant ce temps là, je traque deux poissons sur le même secteur mais le vent poussera des feuilles qui vont recouvrir la surface et je serai obligé de quitter la zone car il devient impossible de distinguer même le fond, alors voir un poisson dans ces conditions …


Les truites sont toujours aussi méfiantes que ce matin, la visibilité baisse de plus en plus, et il va falloir se résigner à pêcher en mouche sèche. De toute façon quelques gobages commencent à poindre plus en amont. Je vais louper un nombre considérable de gobages, probablement des petits poissons, pendant que Séb m’encourage.

Finalement je vais réussir à prendre une truite de taille plutôt moyenne, ensuite nous allons pêcher à tour de rôle sur deux cent mètres. Quelques petits poissons nous feront la joie de venir à l’épuisette.
Plus tard sur un parcours encombré, mon padawan va perdre son sang froid et laisser quatre pointes dans les arbres avant d’abandonner, je suis aussi assez décontenancé devant le comportement de plusieurs truites que je n’arriverai pas à tromper et je vais moi aussi laisser une pointe dans un arbre.

Quelques instants plus tard après s’être calmé, et juste en amont de vingt mètres, la séance va prendre une autre tournure. Comme si un déclic s’était produit et à nous deux nous allons faire le parfait duo. Tandis que je pêche un courant, Sébastien observe quand tout à coup il s’écrie, là dans le calme, derrière les roches, j’ai vu un gobage. Le matin sous un autre angle nous avions vu deux poissons dans ce calme. Je lui demande de pêcher ce poisson qu’il a vu mais il ne veut pas, il me laisse le tenter. Je vais effectuer deux poser sur la zone sans succès. Peu importe, je décide de faire toute la zone d’environs trois mètres carrés maximum. Je pêche en effectuant " le coup du père François ", un coup de Jarnac si vous préférez qui consiste à poser la soie et une partie du bas de ligne pour éviter le dragage et aussi de se faire repérer. Au troisième caillou prospecté, un remous se produit au moment ou je retire la mouche artificielle, un éphémère au corps orangé. Séb qui a tout vu me demande si j’ai vu aussi, je réponds que oui tout en reposant la mouche exactement au même endroit. La truite n’était pas loin et elle se fait prendre au piège tendu. Après quelques tentatives pour se caver sous les roches elle arrive enfin à l’épuisette, il était temps car la pointe du bas de ligne et complètement éraillée.


Cette truite, on peut dire que nous l’avons prise à deux car sans Sébastien, je ne l’aurais peut être pas vue. Merci grand padawan !

Ensuite arrivé sur un grand plat il a fallu rebrousser chemin car deux pêcheurs se tenaient plus en amont. La pluie qui tombait depuis quelques minutes redoublait. Nous nous sommes réfugiés sous les frondaisons de quelques arbres. A partir de ce moment la pêche s’est déroulée entre des averses plus ou moins fortes et longues. A peine qu’une averse se terminait que les poissons se remettaient à gober, il fallait au moins faire un poisson sur ce secteur potentiellement porteur de grosse truites compte tenu de la configuration. J’étais assis sur la berge à contempler la zone quand mon regard a été attiré sur ma droite, un tout petit remous contre la bordure me signifie la présence d’un poisson. J’attends pour être sûr, au bout d’un moment le phénomène se reproduit. Cette fois c’est certain, un poisson vient se nourrir sur cette zone. Je tente le coup par deux fois en revers sans réussite, je me demande si je n’ai pas fait fuir ce poisson quand tout à coup, une belle averse surgit. Tant pis, je reste en poste, on verra bien, un quart d’heure plus tard je suis en partie trempé quand l’averse cesse enfin. A peine les dernières gouttes tombées que revoilà déjà un remous sur la zone que j’observe. Je me mets en place correctement sur la roche devant moi, je suis obligé de faire un revers comme précédemment, la truite aspire les mouches plus qu’elle ne gobe, en amont dans un espèce de renfoncement et sous des branches. Au deuxième lancer, la mouche est placée pile au bon endroit, si le poisson doit prendre c’est maintenant me dis-je au même moment où je vois le remous et le dos du poisson quand il bascule vers le fond. C’est parti pour une belle lutte, Sébastien, qui observait mon revers sans que je le sache depuis l’aval, comprend que cette fois, c’est un beau poisson et il arrive rapidement à mes cotés pour participer à la fête. Le combat tourne en ma faveur après quelques cabrioles de la belle tachetée, et voilà Salmo Trutta Fario qui bascule dans l’épuisette. C’est un superbe poisson qui va se prêter à une petite séance photo rapide avant de rejoindre l’élément liquide comme à chaque fois. Je suis heureux d’être là, c’est pour ce poisson que j’étais venu, un vrai beau poisson avec des taches noires de la couleur du charbon. D’après l’ami Christophe il traîne sur ce secteur des poissons bien plus gros encore. Nous y retournerons si les conditions se présentent à nouveau …


Merci à Sébastien pour les photos, tu as bien progressé et elles sont superbes ! La prochaine sortie c’est la Bienne pendant quatre jours avec cette fois l’espoir de tromper une belle zébrée en pêchant à la nymphe à vue comme lors de mon dernier séjour dans le Haut Jura.

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